C’était prévisible : la qualité des cours est fortement dépendante de chaque spécialité, elle n’est aujourd’hui pas au niveau espéré lors de la mise en place de la réforme du troisième cycle. Les diaporamas, mais aussi les cours et la qualité des orateurs ne sont pas au niveau attendu par les internes. Les bandes sonores des diaporamas sont parfois exécrables. Il est surprenant qu’aucune uniformisation de la mise en ligne n’ait été prévue. A souligner tout de même : la qualité de certains cours et l’accès aux nombreux universitaires à travers la France est une grande avancée.
Dans les textes, les cours SIDES devaient être le support pour les cours en présentiel. Or comme nous l’avions déjà suspecté, la volonté d’uniformisation n’est pas encore d’actualité. La disparité de formation des internes sera sans doute encore de mise. Le retard de la mise en place du SIDES est peut-être en cause. Mais il faudra sûrement encore plusieurs semestres pour que les enseignants apprennent à travailler en synergie avec la plateforme SIDES.
Tuteur et encadrant
En ce début d’internat, tous les termes mentionnés dans la présentation de la réforme sont tombés aux oubliettes. Quelques précisions sur les intitulés des différents acteurs dans le cadre de la formation des internes : le « tuteur » est un enseignant qui va suivre l’étudiant tout au long de sa formation, de la phase socle à l’obtention du DES. Il sera renseigné sur la plate-forme SIDES et aura les droits de suivi de l’étudiant. Le terme de « tuteur » sur la plateforme SIDES est en cours de modification, pour être remplacé par le terme d’« encadrant de stage ». Un « encadrant » est un enseignant désigné par l’interne et validé par le chef de service sur son terrain de stage. Son rôle est d’assurer le suivi de l’étudiant et un accompagnement, mais sur la durée du stage seulement. Un étudiant peut avoir plusieurs encadrants lors d’un même stage. Le rôle d’encadrant est surtout de valider l’activité, les actes et les compétences de l’interne en stage.
L’e-carnet
Les e-carnets sont en cours de configuration pour chaque DES, notamment la liste des actes. L’Université numérique en santé et en sport (Uness) et la Coordination nationale des collèges d’enseignants en médecine (CNCEM) animent un groupe de travail national sur la mise en place de l’e-portfolio pour le troisième cycle des études médicales. Ce groupe de travail est porté par le Pr Alain Jami et le Pr Christian Boissier. Leur mission est d’évaluer les e-portfolios existants à travers un tour de France des solutions existantes. L’objectif est de définir les spécificités d’un e-portfolio pour le troisième cycle. Il devrait normalement être mis en place à la rentrée prochaine, mais rien n’est encore défini.
Un pas de plus vers la numérisation
Les ECNi 2018 s’organisent aussi. Sous l’impulsion de la CNCEM, le projet de mettre en place tous les référentiels des collèges semble en bonne voie. Le Conseil scientifique de médecine (CSM) présidé par le Pr Marc Braun, en charge de la création des épreuves blanches de mars 2018 et des épreuves de juin 2018, s’engage à respecter l’AMM du médicament, les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). En cas d’absence de recommandations HAS et de l’ANSM, seront appliquées les pratiques en vigueur recommandées par les collèges de spécialité et les sociétés savantes françaises. Enfin, les nouvelles recommandations seront prises en compte jusqu’au 1er janvier de l’année des ECNi. Publiées après cette date, ces recos ne seront pas prises en compte lors de la création des questions.
Fin 2017, la réforme du troisième cycle continue de se mettre en place . Sur le terrain, rien ne change vraiment avec les années précédentes. Cependant, après des décennies de stagnation, la formation des médecins évolue enfin. Le tournant du numérique est enclenché, avec la numérisation nationale des cours et des collèges et le suivi de la formation des internes.
