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Service sanitaire : 3 étudiants racontent en avant-première !

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A la faculté de médecine de Saint-Etienne et à l’IFSI de Saint-Chamont (42), les étudiants de deuxième année sont parmi les premiers de France à avoir effectué leur service sanitaire. Trois d’entre eux nous racontent leur formation et leurs interventions auprès de collégiens sur les thématiques qu’ils ont choisies : gestes qui sauvent, prévention des addictions et éducation à la sexualité. Une belle expérience de transmission.

Depuis la rentrée 2018, 49 000 étudiants en santé doivent faire leur service sanitaire. Objectif : faire réaliser des interventions de prévention et de promotion de la santé par des étudiants des filières de médecine, odontologie, pharmacie, maïeutique, sciences infirmières et masso-kinésithérapie. 71% de ces stages s’effectuent dans un établissement scolaire, de formation professionnelle ou d’enseignement supérieur. Selon le décret, les actions menées « privilégient les thématiques relevant d’enjeux prioritaires de prévention en santé, notamment l’alimentation, l’activité physique, les addictions, la santé sexuelle  ».
La faculté de médecine de Saint-Etienne est particulièrement avancée sur la mise en place de ce dispositif. « Nous avons organisé le service sanitaire en partenariat avec l’IFSI de Saint-Chamond. Tous les dispositifs et les cours ont été dispensés en commun entre les deux établissements pour les 230 étudiants de deuxième année concernés (158 étudiants de médecine et 72 étudiants infirmiers) », indique Françoise Gauvin, gestionnaire DFGSM2 et DFGSM3 à la faculté de médecine de Saint-Etienne. Les thématiques les plus demandées par les étudiants ? Par ordre décroissant : les gestes qui sauvent (thématique spécifique à cette faculté), la nutrition, la santé sexuelle et l’égalité filles-garçons. Deux étudiants en médecine et une étudiante en soins infirmiers nous racontent leurs interventions dans des collèges.

Hugo Bruyère, 19 ans, en deuxième année de médecine
« Plein de questions sur la cigarette électronique »

« Je ne savais pas du tout en quoi pourrait consister ce service sanitaire. Je me suis renseigné sur Internet et j’ai bien aimé cette idée de faire de la prévention. J’ai trouvé les enseignements théoriques un peu lourds et redondants, mais d’un autre côté, nous avons appris pas mal de choses en sciences de l’éducation. La thématique « addiction » était mon premier choix. On voit dans la rue des adolescents fumer de plus en plus tôt… Sans parler de l’addiction aux écrans. J’avais envie de m’impliquer sur ces questions. Nous avons préparé nos interventions avec des addictologues et des infirmiers, en ciblant sur la cigarette, la cigarette électronique, l’alcool et les écrans. Nous sommes intervenus dans deux classes de cinquième en ZEP, séparées en demi-groupes pour l’occasion. La difficulté a été que la directrice n’était pas favorable à nos interventions. Elle voulait que nous n’abordions que les écrans mais pas les cigarettes, expliquant que ses collégiens ne fumaient pas… Alors que c’est évidemment l’âge de la première cigarette ! D’ailleurs, les élèves nous ont posé énormément de questions sur la cigarette et la e-cigarette, en nous demandant laquelle était mieux. Nous leur avons expliqué qu’il était trop tôt pour répondre, que les conséquences de la cigarette électronique étaient peut-être moins graves pour la santé, mais qu’on ne pouvait pas encore l’affirmer avec certitude. Ce qui m’a choqué, c’est de voir les différences de connaissances entre les élèves…certains ont des explications très précises et utilisent des termes très scientifiques, alors que d’autres, pas du tout. J’ai beaucoup aimé cette expérience. J’ai beaucoup appris sur le plan pédagogique mais l’aspect théorique m’a moins emballé. »

Eulalie Chambefort, 21 ans, en deuxième année de médecine
« Complètement largués sur l’anatomie ! »

« Honnêtement, en septembre, je n’ai pas été ravie d’apprendre qu’il y allait avoir ce service sanitaire en plus… J’avais redoublé ma Paces et j’espérais pouvoir souffler un peu en deuxième année. Ca rajoutait pas mal d’heures de cours. En septembre-octobre, nous avons eu 12 demi-journées de formation théorique, en remplacement d’une UE libre, ça faisait un peu beaucoup… Mon choix n°1 était la thématique « Education à la sexualité ». On sait aujourd’hui que les jeunes sont moins vigilants face au VIH parce qu’ils pensent qu’on peut en guérir. On voit encore aussi de nombreuses grossesses non désirées. Lorsque j’étais au collège, j’avais eu seulement une heure de cours sur la sexualité en quatrième et j’avais trouvé que c’était vraiment trop peu. Ca me plaisait de choisir une thématique un peu taboue, sur laquelle il y aurait du débat. Pour préparer nos interventions, nous avons reçu des cours théoriques avec des professeurs d’université sur la sexologie, les IST, l’anatomie et avec le Planning familial sur les outils adaptés pour aborder ces sujets en classe : jeu de la balle, boîte à questions, etc… Nous sommes intervenus en mars dans un collège situé en zone d’éducation prioritaire, dans deux classes de troisième, en petits groupes de 15-20 élèves. Nos interventions démarraient par des cours d’anatomie, dans lesquels nous demandions aux élèves de dessiner le sexe féminin et masculin, après quoi nous leur faisions passer des planches d’anatomie. Puis nous avons abordé les questions de contraception et la prévention des IST. C’est sur l’anatomie qu’ils ont eu l’air complètement largués. Mais globalement, ça s’est très bien passé : nous avons eu un très bon accueil alors que d’autres établissements sont plus réticents sur cette thématique et préfèrent aborder la question de l’égalité hommes/femmes. Nous avons eu de très bons retours, notamment des filles de la classe qui nous ont dit avoir appris plein de choses et nous ont remerciés ! Je le referai sans souci »

Ratiba Laggoun, 45 ans, étudiante en deuxième année à l’IFSI de Saint-Chamont (42), aide-soignante auparavant.
« Fuite de gaz et massage cardiaque »

« En tant qu’aide-soignante, j’avais déjà fait des formations en secourisme, qui m’avait beaucoup intéressée. Mais apprendre quelque chose et transmettre, c’est différent ! Quand on nous a annoncé cette formation obligatoire pour le service sanitaire, nous avons été pris au dépourvu… J’ai choisi « Les gestes qui sauvent ». Nous avons eu des demi-journées de formation encadrées par des médecins du Samu de St Etienne : faire un garrot, un arrêt cardiaque, mettre un blessé en position d’attente, etc… Ensuite, nous avons fait deux interventions dans un collège, mi-mars, auprès d’élèves de quatrième, par petit groupe de 12 collégiens, en présence de l’infirmière de l’établissement. La plupart des collégiens présents étaient intéressés par des études de santé. Nous leur avons fait un rappel des consignes de protection et d’alerte dans certaines situations, comme une fuite de gaz par exemple. Nous avons révisé les numéros d’appel d’urgence, qu’ils connaissaient déjà bien et nous avons travaillé à partir de scénettes qu’ils choisissaient. L’un a demandé que l’on simule un malaise après un cours de sport, un autre une coupure avec un cutter en cours de techno, un autre encore a demandé comment réagir si une personne essaie de se suicider devant soi… Tout se déroulait dans une atmosphère de dialogue, très propice. Je leur ai raconté ma première expérience de massage cardiaque sur un enfant…j’avais perdu mes moyens tellement j’étais stressée ! Dans les questionnaires qu’ils nous ont remis, les collégiens ont répondu avoir appris beaucoup de choses. J’ai adoré cette expérience et j’aurais aimé continuer. »

A l’issue des interventions, les étudiants doivent faire le bilan avec leur référent pédagogique puis présenter leur mémoire devant le responsable de la thématique et le référent pédagogique. La note finale est basée sur la note à ce mémoire et la note du principal du collège. Elle compte pour 3 crédits ECTS dans le passage en troisième année, comme une UE libre.

A noter : lorsque l’établissement se trouve à plus de 15 km de la faculté, un forfait mensuel de 130 euros est versé à l’étudiant pour les indemnités kilométriques.

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  • Sophie Cousin
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