« La question de la rémunération n’est pas la seule condition déterminante, a souligné Jean-Pierre Dewitte. L’attractivité est un problème global et multifactoriel qui concerne aussi fortement la médecine libérale ». La difficulté à recruter de jeunes médecins hospitaliers rejoint, selon lui, celle de motiver l’installation de médecins généralistes et de repeupler les déserts médicaux. La médecine a ses particularités : « Nous devons tenir compte du fait que la médecine est un exercice pluridisciplinaire qui comprend des gardes, avec les contraintes que cela suppose. Se pose aussi la question de la rigueur d’une sélection soumise à un numerus clausus trop restrictif ».
Dans un contexte d’avancée sociale, la préservation de la vie personnelle est devenue une priorité, les contraintes et la pénibilité de certaines tâches sont de plus en plus mal vécues. « En particulier quand les effectifs sont réduits et que la charge de travail individuelle s’en trouve impactée » souligne Jean-Pierre Dewitte.
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Aujourd’hui, pour attirer de jeunes talents, le CHU intègre des considérations relevant de l’environnement du collaborateur, du logement, des infrastructures, des animations, des facilités pour le conjoint et les enfants… Le CHU dispose aussi d’atouts propres à sa dimension universitaire et régionale : présence d’équipes expertes dans quasiment toutes les spécialités, existence de centres de simulation, plateaux techniques dotés d’équipements de dernière génération, très appréciés des jeunes médecins férus d’innovations - robot chirurgical, salle hybrides, laboratoires de pointe avec dans ce domaine un leadership bien souvent international. La possibilité de conduire des projets de recherche est aussi un élément décisif.
« La réflexion sur l’attractivité de l’exercice médical, nous oblige à repenser l’organisation humaine du CHU, pour co-concevoir, dans un dialogue renforcé avec chacun de nos praticiens, la trajectoire professionnelle qui répondra le mieux à ses attentes », a conclu le président Dewitte