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Recertification : qu’en pensent les jeunes médecins ?

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Concernés au premier plan puisque la recertification sera obligatoire pour les nouveaux diplômés à partir de 2021, les représentants des jeunes médecins passent au crible les points forts et limites des mesures prévues dans le rapport* remis à la ministre de la Santé le 5 novembre dernier.

Le rapport de la mission « Certification et valorisation périodique du parcours professionnel des médecins (CVP) - ou « recertification » des médecins, pour faire court - a été remis à la ministre de la Santé le 5 novembre. Objectif : définir une procédure pour l’actualisation régulière des compétences des médecins, dans la lignée des travaux de la Grande Conférence de santé. Rien n’est encore définitif concernant cette réforme en profondeur de la formation médicale continue, tout au long de la carrière. Des groupes de travail doivent se réunir rapidement pour plancher sur les modalités pratiques du nouveau dispositif et rendre leur copie au premier trimestre 2019.

Le cadre préconisé
La recertification sera une obligation pour les nouveaux diplômés à partir de 2021. A partir de cette date, tous les médecins inscrits au tableau de l’Ordre - toutes spécialités et tous modes d’exercice confondus - devront obligatoirement suivre le processus et le faire valider tous les six ans.
En revanche, pour les médecins diplômés les années précédentes et/ou déjà installés, la recertification se fera sur la base du volontariat, mais les professionnels seront « fortement encouragés ».
« Ce ne sera pas un exercice de contrôle mais de promotion et de valorisation », ni « un quatrième cycle d’études après le DES », promet le rapport.
Comment fonctionnera le futur dispositif ? Il sera dématérialisé, via un porte-folio numérique personnalisé pour chaque médecin, et sera en grande partie basé sur l’auto-évaluation.

Cinq critères d’évaluation sont préconisés :
-  la formation tout au long de la carrière, via le DPC, l’accréditation, la FMC, les congrès, la participation à des groupes de pairs et autres réunions, des activités de formation ou de recherche, l’abonnement à des revues, etc. Le contenu de ces différentes formations sera fixé par les Collèges nationaux professionnels et le Collège de médecine générale.
-  une activité professionnelle « maintenue », qui sera vérifiée via l’inscription au tableau de l’Ordre, les relevés d’activité de la CPAM et d’éventuels contrats (remplacement et autres). Un seuil d’activité minimal pourrait être fixé à trois ou quatre demi-journées par semaine.
-  une démarche d’amélioration de la qualité de la relation avec le patient
-  l’absence de « signaux négatifs » (interdiction d’exercice, condamnations…)
-  des démarches en vue de l’amélioration de la santé et de la qualité de vie des médecins, à travers notamment des auto-questionnaires.
Un sixième critère d’évaluation est laissé plus ouvert : il prendra en compte toutes les activités mettant en valeur le parcours du médecin (enseignement, encadrement d’étudiants, responsabilités professionnelles, etc.)
L’ensemble des actions seront répertoriées et tracées dans un e-portefolio consigné au sein d’un espace personnel numérique sécurisé qui comportera des alertes visibles en temps réel, en cas de validations insuffisantes, de façon à pouvoir les corriger au fur et à mesure.
Concernant l’hébergement de ces données, plusieurs options sont à l’étude : plate-forme numérique de santé, ANDPC, agence gouvernementale, etc. Au final, c’est le Cnom qui hébergera toutes les données du cursus académique et tous les éléments administratifs médicaux du médecin tout au long de sa carrière.

Les réactions des jeunes médecins
« Pour nous, il est primordial que l’ensemble des actions de formation soient indépendantes de l’industrie pharmaceutique. Nous porterons ce message lors des réunions des groupes de travail », souligne Pierre Guillet, vice-président de l’ISNAR-IMG. L’Intersyndicale des internes de médecine générale y voit un certain nombre de bénéfices pour les jeunes médecins. « Les médecins recertifiés devraient pouvoir mettre en avant cette information auprès des patients, via notamment les attestations qui seront délivrées par le Cnom », indique Pierre Guillet. Par ailleurs, l’auto-évaluation de la qualité de vie au travail du médecin via des questionnaires, est saluée. « Le fait d’intégrer cette dimension au processus de recertification sensibilisera davantage les médecins à la question de leur propre état de santé. Tout signal d’alarme déclenchera une prise en charge avant la fin des six années et les médecins en difficulté bénéficieront d’un accompagnement spécifique. » Concernant le portfolio, l’ISNAR-IMG espère qu’il sera relié au portfolio du troisième cycle, préconisé dans le cadre de la réforme actuelle du troisième cycle des études médicales.
Le temps dédié à cette formation continue nouvelle version est estimé entre 15 et 30 jours dans le rapport. « Il ne s’agira pas de journées continues et les journées de DPC seront décomptées », souligne Pierre Guillet, pour rassurer les futurs médecins sur le temps qu’ils devront consacrer à cette future obligation.
L’association ReAGJIR dresse un bilan beaucoup plus mitigé de ce rapport. Elle salue le caractère obligatoire du dispositif pour les futurs médecins mais « ne comprend pas pourquoi la recertification ne serait pas obligatoire pour tous les médecins ayant fini leurs études ». D’autre part, elle regrette l’absence de volet sur la médecine du travail, dans un contexte d’augmentation du nombre de patients souffrant de troubles psycho-sociaux pouvant conduire au burn-out. Enfin, l’éventualité d’un accès libre aux attestations de recertification délivrées par le Cnom lui pose question. « Quel est l’objectif ? Créer un guide du routard des médecins ? Cette proposition n’a de sens que si tous les médecins sont concernés par ce processus », estime ReAGJIR.

Pour en savoir plus :
*-le rapport.
-  la synthèse.

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  • Sophie Cousin
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