Etat des lieux
Alors que l’antienne de la pénurie médicale occupe tous les esprits, la France n’a jamais compté autant de médecins. En 2015, sont recensés 216 700 médecins actifs de moins de 70 ans. Numerus clausus, durée des carrières,
nombre d’installations de médecins diplômés à l’étranger permettent d’anticiper l’évolution médicale. D’après les projections de la Drees, le nombre de médecins devrait repartir à la hausse d’ici 2020. Les auteurs de l’étude soulignent que : « l’exercice libéral exclusif devrait poursuivre son déclin, au profit du salariat et de l’exercice mixte ».
En 2040, on dénombrerait 281 400 médecins soit 30 % de plus qu’actuellement.
Impact du numerus clausus
« Un numerus élevé comme celui qui concernait les entrants en médecine entre 1971 et 1978, explique en effet quarante-cinq ans plus tard les effectifs importants de praticiens en fin de carrière » qui ne sont pas forcément remplacés en nombre suffisant par les nouveaux médecins qui entrent dans la vie active.
En 2025, la situation devrait se stabiliser car on comptera moins de départs du à un numerus clausus moins élevé. Si l’on estime que le numerus clausus 2020 devait dépasser les 10 000 places, qu’en sera-t-il demain à l’heure de ce changement de gouvernement ?
Seules certitudes : les médecins seront plus jeunes (âge moyen 45 ans contre 51 aujourd’hui) et les femmes déjà majoritaires dans certaines spécialités représenteront plus de 60 % des médecins en exercice en 2034.
Tendances
Les médecins libéraux ne constitueront plus que 38 % des effectifs en 2040 contre 46% à ce jour. L’activité mixte (libéral plus salariat) séduira 15% des médecins et le salariat 46%.
Les spécialistes seront soutenus par le flux de médecins diplômés à l’étranger qui ne cesse d’augmenter depuis 2007 avec un bond de 10%.
A noter : 80 % des nouveaux médecins diplômés à l’étranger sont des spécialistes, ils permettraient de maintenir en particulier les effectifs en ophtalmologie et radiodiagnostic et imagerie médicale, qui sinon baisseraient de 20 % entre 2015 et 2040, indique l’étude.
Les médecins retraités continueront à reprendre du service.