Les chordomes sont des tumeurs rares qui se développent à partir des vestiges proembryologiques de la notochorde (structure qui apparaît à partir de la 3ème semaine de vie embryonnaire et qui normalement disparaît à la naissance) et peuvent siéger le long de l’axe spinal depuis la base du crâne jusqu’au coccyx.
Résistance à la radiothérapie
"Ces tumeurs se caractérisent par leur forte résistance à la radiothérapie, à la chimiothérapie et aux nouvelles thérapies ciblées", explique le Dr Hamid Mammar, radiothérapeute à l’Institut Curie.
"En complément de la chirurgie, la radiothérapie classique ne suffit pas pour assurer un contrôle local de la lésion et une amélioration de la survie", ajoute-t-il.
Le spécialiste a utilisé la protonthérapie qui permet d’irradier plus fortement tout en épargnant les tissus sains afin d’agir sur la radiorésistance de ces tumeurs qui est liée à la présence de cellules hypoxiques (faible taux d’oxygène). Ces zones hypoxiques ont été repérées par un radiotraceur, le 17F-fluoroazomycine arabinoside (18F-FAZA), produit par le cyclotron de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
L’établissement dispose de deux cyclotrons, celui d’Orsay (Essonne) pour la protonthérapie et celui de Saint-Cloud pour la production de radiotraceurs.
"C’est la première fois que cette molécule est produite en France", note le Dr François Lokiec, chef du département de radiopharmacologie.
Couplé à une imagerie par tomographie par émission de positons (TEP), le radiotraceur permet de repérer les régions les moins riches en oxygène au sein de la tumeur. Ensuite les physiciens et les radiothérapeutes peuvent cibler le rayonnement sur cette région, voire en augmenter l’intensité pour en améliorer l’efficacité.
La patiente a été traitée dans le cadre d’un essai clinique qui s’inscrit dans le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) soutenu par l’Institut national du cancer (Inca) qui devrait inclure 64 patients atteints de chordome.
"Cette augmentation de la dose de manière adéquate et intelligente devrait permettre d’améliorer le contrôle local tout en réduisant les complications radio-induites", espère le Dr Mammar.
Source : www.apmnews.com