Réformes des études de santé, révision de la carte hospitalière, création ou développement de certains statuts (médecin adjoint, assistants médicaux, statut unique de PH), les mesures annoncées ont été détaillées dans un article du Quotidien du Médecin
Les jeunes associations et syndicats de médecins y réagissent.
-Réforme des études de santé
« Nous sommes en accord avec l’article 1 sur la formation. Nous souhaitons en effet un modèle plus souple d’accès aux études de santé et une diversification des profils et parcours possibles. Mais nous serons très vigilants sur la déclinaison réglementaire de cet article, afin que ne soit pas remis en place un système similaire à la Paces et que la poursuite des études soit possible pour tous les étudiants, y compris ceux qui échouent », souligne Clara Bonnavion, présidente de l’ANEMF.
L’association se félicite également de la réforme du deuxième cycle et la suppression des ECN. « La réforme a été demandée par l’ANEMF et construite avec nous en concertation étroite. Il est très positif que les étudiants en médecine soient davantage évalués à l’avenir sur les compétences et moins sur les connaissances.
L’objectif annoncé par la ministre d’augmenter de 20% environ le nombre de médecins formés » est une annonce compliquée à mettre en œuvre d’un point de vue opérationnel, d’après Clara Bonnavion. « Cela implique l’augmentation du nombre d’enseignants et de maîtres de stages, qui sont déjà limites dans certaines facs- donc des augmentations budgétaires », commente la présidente de l’ANEMF.
-Recertification
« Elle se fera sur la base du volontariat et entrera en application non pas pour les médecins déjà installés, mais pour les médecins en cours de formation, mais on ne sait pas encore à quelles échéances. Un point très intéressant du futur dispositif est l’évaluation et la prise en compte de la santé mentale du praticien. Car un médecin qui ne va pas bien ne peut pas bien soigner ses patients… », réagit Clara Bonnavion.
-Médecin adjoint
« Ce dispositif existait déjà et il est logique qu’il soit étendu dans le contexte de difficultés démographiques actuel. Nous attendons que les conditions de délivrance de la licence de remplacement soient précisées par décret », indique Thomas Iampétro, chargé des perspectives professionnelles à l’ANEMF.
-Assistants médicaux :
« Les praticiens sont déjà surchargés et les projections démographiques sont très mauvaises : la médecine générale devrait encore perdre 7 à 8 000 praticiens d’ici à 2025. Si les assistants médicaux rajoutent encore plus de pression aux médecins généralistes en exercice, ce n’est pas la bonne option.
Il faut aujourd’hui définir plus précisément les missions des assistants médicaux, afin notamment de ne pas empiéter sur celles des infirmières de pratiques avancées », souligne Pieter Prats, porte-parole de l’Isnar-IMG.
-CPTS :
« Nous y sommes évidemment favorables puisque nous défendons depuis longtemps une meilleure coordination des soins en ville. Ce sujet est en cours de discussion dans le cadre des négociations conventionnelles [et pourrait ensuite faire l’objet d’une ordonnance] et il est donc trop tôt pour savoir comment cela va se décliner. S’inscrire dans une CPTS pourrait donner lieu à une première rémunération afin d’inciter les médecins de ville à se rencontrer, puis à des rémunérations dédiées pour les temps de coordination. L’évolution vers une part de rémunération au forfait est une bonne chose selon nous », commente Pieter Prats.
-Statut unique PH
« C’est un progrès dans la mesure où cela peut faciliter l’exercice partagé, tout comme les hôpitaux de proximité. La possibilité pour les médecins généralistes d’avoir un cabinet et d’effectuer en parallèle quelques demi-journées dans cet hôpital de proximité doit être assouplie. Il faut respecter les envies des médecins. S’ils se sentent trop contraints - au niveau administratif notamment - ils ne s’engageront pas dans cet exercice mixte », souline Pieter Prats.
-Sur les FST
« Nous souhaitons qu’elles soient conservées en optionnel, pour apporter des compétences supplémentaires aux médecins qui le souhaitent. En revanche, nous ne sommes pas favorables au passage du DES de médecine générale à quatre ans. Pour l’instant, la réforme du troisième cycle est déjà difficile à déployer dans certaines facultés, avec un certain nombre d’internes qui n’ont pas accès aux stages ambulatoires par manque de maîtres de stage. Nous sommes davantage favorables au retour du stage libre, avec par exemple des journées en ambulatoire dans des services de santé mentale », indique Pieter Prats.
Pour en savoir plus.