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Peut-on publier des examens médicaux sur les réseaux sociaux ? NON !

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Sans intention de nuire et devant la pullulation de comptes médicaux, la publication d’examens médicaux devient endémique sur les réseaux sociaux. Scanner, IRM, radiographie, photographie, on trouve absolument tout. Au-delà de la question du traitement des données personnelles, cela pose un risque important de rupture du secret médical quand les médecins sont identifiables ainsi que leur lieu d’exercice. Remede.org fait le point pour vous.

Un post polémique

C’est la publication par un influenceur qui a mis le feu aux poudres. Il aurait publié l’imagerie d’une patiente avec de probables métastases cérébrales. Il est certain que l’intention initiale n’était pas de nuire. Cependant les conséquences peuvent être catastrophiques. Le code civil ainsi que le code de la santé publique précisent bien que les médecins sont tenus par le secret médical. Cela est d’autant plus dommageable quand le médecin est identifiable, que son lieu d’exercice l’est aussi et que les données concernant l’âge et le sexe du patient sont publiées sur les réseaux sociaux. Il est alors très simple de recouper les informations, et le médecin s’expose alors à une plainte potentiellement lourde de conséquences.

En effet, la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) peut être saisie. Mais comme pour toute utilisation de données de santé, pour une étude scientifique par exemple, le médecin qui utilise ses données sans consentement s’expose aussi à des sanctions pénales et civiles.

La véracité des informations

Les risques judiciaires sont bien sûr les plus graves. Mais le manque de précision des propos qui accompagnent ces images peut aussi avoir des conséquences graves. « Publier la photo d’une IRM cérébrale et donner une espérance de vie à la louche est totalement irresponsable », nous explique Clémence, docteur junior en oncologie à Paris. Les examens nécessaires pour décider du traitement, des examens supplémentaires, d’une éventuelle chirurgie d’exérèse sont nombreux, et permettent dans certains cas de donner une espérance de vie, mais pas toujours ». Prudence donc quand on publie dans des domaines qui sont loin de notre champ d’expertise. D’autant plus que de plus en plus de jeunes utilisent les réseaux pour améliorer leurs connaissances. Les instagrammers ont une responsabilité proportionnelle à leur notoriété.

Quels conseils alors ?

Il existe une vraie volonté de faire de la pédagogie, mais la recherche du buzz et des likes fait parfois oublier les principes de bases du métier de médecin. La publication de données de patients sans leur consentement est strictement interdite, surtout quand on est clairement identifiable. Si l’on souhaite publier des imageries, il est peu probable d’obtenir le consentement du patient, il est alors préférable d’utiliser des photos issues de banques de données libres d’utilisation. Les photos prises à l’hôpital ne doivent absolument pas permettre d’identifier un patient éventuellement hospitalisé. Enfin, il faut toujours se demander l’intérêt d’une éventuelle publication et penser aux conséquences en cas de manquement.

L’utilisation croissante des réseaux sociaux par les jeunes médecins est bénéfique, elle permet de partager son quotidien et parfois d’obtenir des rappels pédagogiques bienvenus. Cependant, en cas d’erreur, les conséquences peuvent être graves pour le patient, mais aussi pour l’influenceur en question. Même si cela part d’une bonne intention, veillez à vos publications et à celles des autres.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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