Aux urgences de Noël
Les services des urgences espèrent une affluence moins importante cette année. Le confinement et les recommandations auront peut-être raison des réunions de famille agitées et très alcoolisées. José, interne en dernière année aux urgences à Paris sera de garde le 24 décembre : « J’espère avoir le temps de me poser un peu cette année pendant la garde, on a prévu un repas avec les équipes, comme chaque année. Mais en général l’affluence est telle qu’on peut difficilement manger tous ensemble. » Il a cependant peu d’espoir : « On sait que les accidents domestiques qui ont la côte en cette période continueront de nous pourrir la nuit », ironise-t-il.
En réa, pas trop de patients Covid
La réanimation n’est pas plus affectée en période de fête que les autres jours de l’année, en dehors de la réanimation traumatologique et du déchocage. Pour Julien, interne en anesthésie-réanimation, cette année risque d’être différente des autres : « On s’attend à avoir moins d’AVP, comme ce fut le cas pendant le confinement. Mais on sait qu’il y en aura quand même. » En ce qui concerne la crise sanitaire, les effets du confinement se font sentir avec un nombre d’admissions en forte baisse dans les nombreuses réanimations du pays. Mais cela risque de ne pas durer, comme le confirme Julien : « On commence à avoir des appels de la régulation pour prendre des patients Covid, on sent le frémissement de la troisième vague. »
Pour autant, cela n’empêche pas les préparatifs pour les fêtes : « Il y a toujours notre sapin de Noël à l’entrée de la réa, et on prépare déjà le menu pour le repas de Noël où chacun amène quelque chose. » Mais l’organisation sera sans doute différente des autres années : « Chaque année, on dresse les tables au milieu du service et on s’installe tous autour. Cette année, comme la grande majorité des Français, il est difficile d’envisager ça. On ne sait pas trop encore comment on va s’organiser. Mais la convivialité sera surement moins au rendez-vous », ajoute Julien. Mais le service des urgences et la réanimation ne sont pas les seuls à travailler en période de fêtes.
Au bloc opératoire
Le bloc opératoire des urgences tourne 365 jours sur 365. Il est donc difficile d’imaginer avoir du répit pour Noël. Pour Pierre-Benoit, jeune anesthésiste dans un petit CH de Provence, le bloc et la maternité ne connaissent pas de repos : « Les appendicites, les accidents de la voie publique et même les violences domestiques ne font pas de trêve pour les fêtes de fin d’année. » Heureusement, il y a des moments plus heureux : « Dans les petites structures, on est aussi en charge de la maternité, et poser une péridurale le soir de Noël ou le jour de l’an a aussi un côté sympa », ajoute Pierre Benoit.
C’est tout l’hôpital qui sera actif pour les fêtes de fin d’année. Externes, internes, docteurs juniors, mais aussi infirmiers, infirmières ou encore aides-soignants. Tous seront présents, qu’on soit en période de crise sanitaire ou non. Mais pour égayer ces fêtes, les équipes s’organisent et tenteront de travailler ensemble, comme elles le font le reste de l’année.