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Nawale Hadouiri, Isni : « « Nous n’arrivons pas à obtenir le nombre exact de patients ou soignants contaminés dont les internes »

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La direction des affaires médicales du Chu de Besançon peine encore à communiquer les chiffres des internes contaminés et hospitalisés aux structures syndicales d’internes. La vice-présidente de l’ISNI et l’une des représentantes locales d’internes de Besançon, Nawale Hadouiri, précise la situation de son établissement, qui attend la déferlante de patients-Covid d’ici à deux semaines. Entretien.

Quel est le nombre d’internes contaminés/hospitalisés au sein du Chu de Besançon ?

Des internes ont été contaminés et certains sont hospitalisés et d’autres placés en confinement chez eux à domicile, mais nous ne disposons pas des chiffres exacts. D’autres soignants ont été hospitalisés sans plus de précision. Le directeur des affaires médicales du Chu de Besançon a du mal à communiquer avec nous sur ces chiffres dont il ne serait pour le moment pas en possession. Sur les réseaux sociaux, commencent à apparaître des fake news du style « des externes (étudiants en médecine) du Chu de Besançon contaminés par le coronavirus sont décédés ». En conséquence, pour éviter ces fake news, nous lui avons demandé d’être transparent avec nous. Par téléphone, il était plutôt enclin à nous donner les chiffres d’internes en confinement ou contaminées par le COVID. Mais pour l’instant, il ne nous a pas donné de nouvelles à ce jour*.

Est-ce que les internes ont été suffisamment protégés à l’hôpital ?

Comme dans tous les hôpitaux de France, nous étions en pénurie de masques. Certains services n’en avaient plus du tout. Des rechargements ont été réalisés mardi, avec un rationnement par personnel soignant. Alors que certains internes sont en contact direct avec des patients Covid, en début de semaine dans beaucoup de services il n’y avait plus de masques. Nous avons remonté ce problème à la direction qui a réagi en conséquence.

Quelle est la situation sanitaire sur votre établissement ?

La réanimation n’est pas encore débordée. Ils parviennent encore à assurer la charge de travail. Les chiffres dont nous disposons : la région Bourgogne Franche Comté compterait une trentaine de cas hospitalisés en réanimation médicale, dont une dizaine au CHU de Besançon d’après les médias locaux et un certain nombre de patients hospitalisés en unité Covid sur tout le territoire, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de lits, notamment de maladies infectieuses avec de nouvelles unités crées dédiées. Nous avons connu un grand élan de solidarité inédit dans l’ensemble du Chu, tant de la part des internes que des médecins seniors qui se sont portés volontaires pour travailler dans des unités Covid nouvellement créées. Le CHU de Besançon s’est donné les moyens pour répondre à la crise sanitaire actuelle, et nous les internes, avons répondu présent à la mobilisation pour enrayer cette crise. Une ligne de régulation d’internes spécial Covid à laquelle de nombreux internes participent a été créée. Nous avons organisé une cellule de crise Covid19 pour les internes afin de faire un recensement actuel plus large des internes de Franche-Comté selon les compétences des internes pour répondre aux futurs différentes demandes des établissements (services d’urgence, unités Covid, pneumologie, réanimation etc.).

Pour l’instant, d’après les informations en notre possession, à la réa, la situation est encore tenable et les cas Covid supplémentaires sont gérables. Mais dans les lits d’hospitalisation infectieuse dont la capacité est montée aux alentours des 70 lits, la tension et le stress se fait ressentir parmi les équipes soignantes devant le nombre important de patients qui afflue et ceux qui afflueront.

Avez-vous des situations sanitaires des autres établissements de la région ?

Un autre problème nous inquiète en effet, celui des autres hôpitaux généraux de la région. S’ils commencent à être vraiment débordés, le Chu devra sous-tendre à leur organisation. En témoigne l’hôpital de Nord Franche Comté [situé à Trevenans, entre Belfort et Montbéliard] qui accueille des patients issus du rassemblement de Mulhouse. Cet hôpital ainsi que la clinique St Vincent de Besançon ont lancé des appels sur les réseaux sociaux pour recevoir du matériel. Toutefois, nous ne sommes pas encore à la même échelle que la région Grand Est. Mais si l’on connaît une explosion du nombre de patients, nous basculerons dans le même scénario. La situation chez nous est déjà tendue avec des personnels stressés et fatigués et des infirmières contaminées qui ne viennent plus travailler. Le haut de la vague va sans doute arriver d’ici une à deux semaines, conséquence du premier tour des élections municipales où un Bisontin sur deux est allé voter.

* Le directeur des affaires médicales du Chu a répondu ne pas avoir le temps de répondre aux sollicitations de la rédaction.

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  • Arnaud Janin
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