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Naïk Neizelien, sage-femme : récit d’un an d’études de médecine à Cluj, Roumanie.

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Sage-femme Échographiste diplômé depuis 2009, Naïk Nicolas NEIZELIEN aujourd’hui étudiant en médecine à Amiens, décide de reconsidérer durant l’été 2013 son avenir professionnel. Il juge la démographie de sa profession problématique et cherche une autre orientation. Pris par le temps pour candidater à une entrée par passerelle dans les études médicales pour septembre 2013, il fait une demande pour l’université roumaine de Cluj. Accepté, le voilà étudiant en médecine en Roumanie pour un an : récit !

Bio express

-  19 Avril 1986 : Naissance à Amiens
-  26 Juin 2009 : DE Sage-Femme école de SF de Fort-de-France
-  Juin 2012 : Conseiller ordinal département 82
-  Septembre 2013 : DIU Echo gyn obs Toulouse III
-  Septembre 2013 : 1er année à Cluj
-  Septembre 2014 : DFGSM3 à Amiens

Peux-tu nous en dire plus sur les raisons de ton choix d’orientation courant 2013 ?

Pour reprendre brièvement mon parcours, comme on peut le lire sur remede.org, j’ai aujourd’hui 30 ans et suis diplômé Sage-Femme depuis 2009. La forte démographie de notre profession (dû à un numerus clausus très mal géré à mon avis) m’a fait reconsidérer mon avenir professionnel à l’été 2013 : j’ai pensé alors à faire médecine. Seulement, en soumettant mon dossier à la passerelle entrante en DFGSM3, je n’aurais eu qu’une réponse en juin 2014. J’ai donc décidé de faire une demande d’inscription en P1 à Cluj et, en même temps, mon dossier passerelle. Le but était de ne pas perdre de temps en cas de réponse négative du Jury de Lille pour l’entrée directe en 3e année.

Qu’avais-tu à l’époque comme écho sur les études de médecine en Roumanie ?

J’avais entendu parler de la possibilité (discutable) de faire ces études en Europe, pas spécialement la Roumanie, j’ai été convaincu après avoir longuement discuté avec un Gynéco roumain avec lequel je travaillais depuis quelque temps (avantage de la langue, du faible coût de la vie, etc.). J’ai donc envoyé mon dossier pour la P1 là-bas, mais plus je lisais les forums d’étudiant en médecine français sur le sujet, plus je me disais que je faisais une erreur. Avec tout ce qu’on lit sur la sélection sur l’argent, à un moment je me suis même dit que j’avais perdu mon temps à déposer ce dossier, car financièrement je ne correspondais pas du tout aux profils de fils à papa !
J’ai donc été très surpris d’être sélectionné !

Ton profil était-il atypique dans ta nouvelle promo que tu as découverte une fois là bas ?

Non ! Les profils sont beaucoup plus variés que l’on peut le lire. Nous étions 3 vieux 28 - 32 - 42 dont un Doctorant en bio, plusieurs de mes camarades sortaient à peine du bac.

On sait les Roumains historiquement très francophiles, le changement de langue n’a-t-il pas posé quelques problèmes ?

À Cluj, les cours sont dispensés en français, les professeurs s’expriment de façon tout à fait intelligible si ce n’est les petits accrocs sur le genre de certains mots. Rien qui n’empêche une totale compréhension ! La plupart enseignent aux 3 sections - roumaine, française et anglaise - un jonglage quotidien difficile, je pense !

Connaissant maintenant le cursus français de DFGSM3, quelles différences avec celui organisé pour les étudiants français en Roumanie ?

Rappelons-le, mon expérience ne porte que sur la Fac de Cluj, ne connaissant pas les autres, je ne peux vous dire s’il faut généraliser ! Ceci dit, première chose : l’enseignement y est totalement différent de celui dispensé en France, mais contrairement à ce que l’on peut penser, pas sur le fond, mais sur la forme.
Là où nos vieux Pr de médecine français regrettent l’époque, des ED, TD, TP en tout genre, leurs homologues roumains en font pour quasiment toutes les matières. L’enseignement pratique à une énorme place à la fac, cela peut paraître particulièrement rasoir dans des disciplines telles que la biochimie (pour les non passionnés !), mais par contre cela est particulièrement appréciable en Anatomie !

On a beaucoup parlé des évaluations des étudiants, souvent présentées comme très légères, voire même acquises par avance tant que les frais d’inscription étaient acquittés. Qu’en est-il ?

À Cluj, il y a à la fois le contrôle continu, et les examens à la fin de chaque semestre (ce qui n’était pas sans me rappeler l’organisation des Écoles de Sages-Femmes), sauf que pour avoir le droit de se présenter à l’examen de fin de semestre, il faut avoir obtenu une note minimale et aucune note éliminatoire au contrôle continu !
De même, le manque d’assiduité et sévèrement sanctionné, l’absence et les retards en cours (qui sont là bas obligatoire) ne permettent pas de se présenter à l’examen.
Il faut noter que la fac est particulièrement sévère avec les étudiants en section française du fait de la mauvaise réputation qu’ont les facs roumaines en France.
Pendant mon année, quelques étudiants de ma promotion ont été exclus définitivement. À ma connaissance, les tentatives de corruption se soldent par une exclusion définitive du jour au lendemain sans procès, il en va de même pour la triche.

Je sais qu’on lit un peu partout qu’il est possible de payer ses cours, c’est une déformation d’un système discutable.
Comme je le disais les cours sont obligatoires. Du coup, en cas d’absence, il faut la rattraper : le professeur refait donc son cours en présence des absents, mais pour qu’il le refasse, les étudiants doivent s’acquitter d’une taxe (d’une dizaine de LEI environ soit 2€). Cet argent sert pour le matériel des laboratoires. Néanmoins au-delà de 3 absences en cours, même si celles-ci sont rattrapées, l’étudiant ne peut se présenter à la session d’examen, et est d’office inscrit sur celle de rattrapage.

Concernant le redoublement, on dit que dans les faits il n’existe pas. Cela est-il vrai ?

Le taux de réussite pour le passage en 2e année n’est pas de 100% comme on peut le lire ici et là. Il existe des redoublements, certes peu nombreux, car tout comme dans les facultés françaises, il est possible, sous réserve de ne pas avoir trop d’ECTS (15 de mémoire) à rattraper, de passer en année supérieure avec une dette.

Au final, retiens-tu tout de même des points négatifs sur la faculté ou l’enseignement à Cluj ?

Loin de moi l’idée de faire l’apologie de Cluj ! Il y a bien sûr comme partout des points négatifs. On peut citer par exemple nos cours de langue roumaine (si l’on n’apprend pas par d’autres moyens en 1 an on sait juste nommer des fruits au marché !), ou encore, du fait de la sombre image des facs roumaines en France, le coté limite de certains professeurs ou personnels administratifs envers certains étudiants français, comme s’ils nous rendaient responsables de la mauvaise aura de la fac !
Plus anecdotique, je retiens le retour des cours obligatoires de sport... je ne voyais vraiment pas l’intérêt !
Et puis il y a d’autres détails qui m’ont fait détester cette fac par moment quand j’y étais. L’organisation des facs n’est parfaite nulle part, ayant étudié dans 4 facs différentes je ne le sais que trop. Mais globalement j’en tire un bon souvenir, j’y repense parfois avec regret, le jour où j’ai fait mes valises pour rentrer prendre ma place d’étudiant français !

Pourquoi s’est terminée la fin de ton aventure roumaine ?

Ma demande de passerelle pour la 3e année française adressée à Lille en même temps que ma demande d’inscription à Cluj a fini par aboutir !
Pour tout dire, j’ai caché mon passage à Cluj au Jury de Passerelle (téméraire, mais pas fou !), mais depuis je ne m’en cache pas le moins du monde ! Au contraire, c’est un peu mon côté provoc avec mes nouveaux camarades ! Cela se termine avec plein de questions qui soit confortent certains sur leurs visions, soit permettent à d’autres de mieux cerner un sujet qu’au final peu connaissent vraiment !

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  • Bertrand B.
  • Ancien webmaster de Remede.org, N’hésitez pas à poser vos questions à Anne-Marie de Rubiana
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