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Mylène Thoreau, 30 ans, ergothérapeute, en passe de devenir dentiste

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Ergothérapeute devenue dentiste… un parcours pas banal pour cette étudiante originaire de la région PACA ! Déçue par son début d’exercice en centre de rééducation, Mylène Thoreau a le déclic au moment de la naissance de sa fille : elle sera dentiste, comme elle en rêve depuis le lycée. Reçue à la passerelle, elle entre en deuxième année d’odontologie en 2015. L’aspect très pratique des études ravit d’emblée cette grande manuelle et perfectionniste. Signataire d’un CESP, elle exercera cinq années en zone sous-dotée en dentistes à partir de l’année prochaine. Un retour aux sources attendu dans les Alpes-de-Haute-Provence.

-Quelle a été votre première orientation après le bac ?
-  En sortant de terminale, je m’étais d’abord orientée vers une prépa de maths mais ça ne m’a pas plu… il manquait le côté humain pour moi. Puis, le choix de l’ergothérapie s’est fait un peu par défaut. Pour des raisons personnelles, je ne voulais pas me lancer dans des études trop longues, il fallait que je sois rapidement autonome financièrement. J’ai passé le concours dans plusieurs villes, il portait sur le programme de physique et SVT de première et terminale S. J’ai été reçue dans le Pas-de-Calais. J’ai démarré à Berck-sur-Mer, ville où se trouvent de nombreux centres de rééducation. La première année a été très difficile, à cause de l’éloignement de la famille et des amis, mais aussi du climat. Les études me plaisaient, mais je me disais que je pouvais faire mieux, vu ma très bonne scolarité… en fait, j’étais un peu déçue de mon parcours. J’ai fait mes stages un peu partout en France, puis un master 2 en santé publique, dans le handicap, à Marseille. Je travaillais en parallèle comme ergothérapeute à mi-temps, puis à temps plein durant quatre ans dans un centre de rééducation.

-Quand avez-vous décidé de changer de voie ?
-  Ma fille est née en 2014 et ça a été le déclic. Je ne me voyais pas passer ma vie à faire ce métier-là… Je suis quelqu’un de très manuel et très perfectionniste et c’est vrai que le métier de dentiste me trottait dans la tête depuis le lycée déjà. J’ai toujours adoré bricoler dans le garage avec mon papa menuisier… Je ne m’épanouissais pas vraiment dans le métier d’ergothérapeute car les prises en charge des patients me paraissaient compliquées et trop vastes. Il fallait gérer à la fois des handicaps moteur et cognitifs, parfois sensoriels et j’avais l’impression de ne pas bien y arriver… De plus, ce n’était pas un métier où je gagnais très bien ma vie.

-Racontez-nous votre passerelle ?
-  J’avais un master 2 en santé publique, donc j’ai fait ma lettre de motivation et j’ai retiré le dossier à la fac de Marseille. Puis je me suis beaucoup entraînée pour l’oral (5 minutes de présentation et 5 minutes de questions). Pour avoir des informations sur les passerelles, j’avais trouvé beaucoup de témoignages d’étudiants passés par là avant moi sur le site Remede.org, sans vous faire de pub (rires). J’ai été reçue à la première présentation (on a le droit de présenter deux fois la passerelle). Comme j’avais un bac+5, je suis entrée directement en deuxième année, j’ai sauté la Paces.

-Comment ça s’est passé au début pour vous, vu notamment la différence d’âge avec vos petits camarades ?
-  Ca a été un choc effectivement ! Tant que je travaillais à la clinique comme ergothérapeute, je me sentais jeune. Mais en arrivant à la fac, j’ai pris un coup de vieux ! Je n’ai pas très bien vécu cette période… Je n’avais pas les mêmes centres d’intérêt que les autres, je devais me dépêcher pour aller chercher ma fille à la crèche. Je n’ai pas fait les soirées et les week-ends d’intégration. Ensuite, cela s’est arrangé progressivement avec l’arrivée de la clinique en quatrième année. En troisième année j’ai aussi tissé des liens avec les autres étudiants issus d’une passerelle, qui arrivaient de doctorats.

-Et pour le contenu des études ?
-  Alors là, ça m’a directement plu ! C’était beaucoup plus simple pour moi que les études d’ergothérapeute, car on est tout de suite dans le concret : on apprend à faire une prothèse, soigner une carie, dévitaliser une dent, etc. Il y a beaucoup de TP en deuxième et troisième année et ça, c’est vraiment mon point fort. A partir de la quatrième année, nous travaillons à mi-temps, sous forme de vacations, dans une clinique dentaire accolée à l’hôpital de la Timone, à Marseille. Par exemple, le lundi matin on est en vacation prothèse, le mardi après-midi en odonto-conservatrice, le mercredi on est en chirurgie, etc. On fait un peu de tout. En parallèle nous suivons les cours.

-Comment s’est passé le financement de vos études ?
-  A partir de la deuxième année, j’ai signé un Contrat d’engagement de service public (CESP), qui me permet de vivre à peu près correctement, avec 1100€ par mois, moyennant l’obligation de m’installer en zone sous-dotée pendant le temps où j’ai perçu cette aide, soit cinq ans pour ce qui me concerne. Je n’avais pas le choix, les indemnités versées à partir de la quatrième année sont très limitées : 100€/mois en quatrième année, 200€ en cinquième et 250€ en sixième… Ma famille me soutient aussi financièrement si besoin et je fais en complément des remplacements d’ergothérapeute pendant les congés scolaires.

-Comment se passe votre cinquième année ?
-  Ce n’est pas simple ! On est toujours à mi-temps en cours et à mi-temps en clinique mais on est seul avec nos patients et non plus en binôme avec un sixième année. Ca ne me pose pas de souci en soi, mais c’est beaucoup de stress pour l’organisation au quotidien car nous recrutons et gérons nos patients avec notre téléphone personnel pour la prise de rendez-vous. C’est comme si on travaillait en libéral, mais sans secrétaire ni assistante ! Tous nos actes prennent beaucoup de temps, car nous ne sommes pas encore chevronnés, et faisons vérifier chaque acte par un professeur. Bref, je subis un peu la cinquième année, comme tout le monde, et bien que j’essaie de préserver ma famille, je pense qu’elle la subit aussi. A la fin de l’année, nous passons le CSCT, qui, une fois validé, nous permet de faire des remplacements en libéral.

-Quel type d’installation envisagez-vous par la suite ?
-  Je ne sais pas encore exactement où et comment je vais m’installer. Est-ce que je ferai un remplacement ou une association ? Ce qui est sûr, c’est que lorsque je m’installerai, je le ferai définitivement. Je me dis qu’après les cinq ans que je dois au CESP, je ne changerai pas d’endroit. Je m’installerai sûrement dans les Alpes-de-Haute-Provence, là où j’ai grandi. Avec un enfant, j’ai très envie de quitter Marseille.

-Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui regrettent leur orientation ?
-  Je leur dirais de peser le pour et le contre avant quand même. Il faut notamment penser à la longueur totale des études et à la retraite, au travail personnel à fournir pendant plusieurs années, le soir notamment. Pour moi, ça devient un peu long en ce début de cinquième année… mais je ne regrette absolument pas mon choix ! Heureusement, j’ai la chance d’être bien épaulée par mon conjoint et ma famille, je pense que c’est très important pour réussir sa passerelle.

En savoir plus sur les passerelles
Le décret n°2014-189 du 20 février 2014 avait fixé le cadre d’expérimentation des passerelles, pour une durée de six ans. Objectif : permettre des réorientations plus souples pour les étudiants souhaitant changer de filière et diversifier le profil des étudiants admis dans les différentes filières santé.
Cette possibilité d’admission directe en deuxième ou troisième année des études de santé est offerte aux étudiants ayant déjà validé une à trois années d’une licence adaptée.
La sélection est faite sur dossier en entretien, et tous les étudiants bénéficient de deux chances pour passer cette sélection.

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  • Sophie Cousin
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