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Médecine de santé publique : des carrières très variées !

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Loin du cliché de l’interne de santé publique planqué au fin fond de l’hôpital, passionné de biostatistiques et coupé de l’exercice clinique, la médecine de santé publique offre de multiples débouchés. Courtisés en Italie ou au Canada, les MSP peuvent redonner à la médecine préventive ses lettres de noblesse en France. Remede fait le point avec Sylvain Gautier, président du CLISP.

-Démographie de la spécialité

Au 1er janvier 2017, le Conseil national de l’Ordre des médecins recensait 1678 médecins spécialistes de santé publique. Des effectifs stables, puisqu’une étude menée en 2007 sur la spécialité* comptabilisait 1760 médecins de santé publique.
Une forte augmentation du nombre d’inscription dans la spécialité a eu lieu au début des années 2000. Parallèlement à la mise en place du nouveau DES (2004), une régularisation a eu lieu pour un certain nombre de cliniciens qui exerçaient de facto la santé publique sans en avoir le titre.
Chaque année, environ 80 postes sont ouverts aux ECN, un chiffre stable ces dernières années. Les postes sont en majorité pourvus (79 sur 83 ouverts en 2017), mais toutes les années ne sont pas aussi fastes. « Comme en médecine générale, pédiatrie et psychiatrie, un certain nombre de postes reste vacant. On constate notamment ce phénomène dans certaines subdivisions, comme par exemple à Brest, où il n’y a pas d’encadrement hospitalo-universitaire sur place. Pour cette raison, les internes n’y vont pas… », indique Sylvain Gautier, président du CLISP (Collège de liaison des internes de santé publique). Néanmoins, le solde de la spécialité est positif : les étudiants qui bifurquent vers MSP sans l’avoir choisie initialement sont plus nombreux que ceux qui quittent la spécialité en cours de route.

-Cursus et réforme du 3ème cycle

Avec la réforme, le DES dure toujours 4 ans, avec un découpage comme suit :
-  phase socle (1 an) : un semestre dans un stage, semestre libre
-  phase d’approfondissement (2 ans) : trois semestres dans des stages agréés pour le DES et un semestre libre
-  phase de consolidation (1 an) : deux semestres dans un ou deux stages agréés pour le DES
Au total, sont prévus 250 heures de cours et 8 stages de formation pratique de 6 mois chacun, dont seulement la moitié dans un service agréé pour le DES SP. Les 4 autres stages peuvent être faits en santé publique ou dans n’importe quelle autre discipline médicale. Au moins un des stages sera fait dans une structure extra-hospitalière. Une année supplémentaire peut être effectuée en FST.
Finalement, que change la réforme du 3ème cycle ? Pas grand-chose pour la médecine de santé publique, puisque la structuration en phases de l’internat était déjà en vigueur. En revanche, la mise en place de la plateforme nationale des disciplines (PDN) devra permettre l’harmonisation de l’offre de formations intra-DES sur le territoire. Et les Masters ? Ils ne sont plus indispensables compte-tenu des formations intra-DES possibles ; néanmoins, ils offrent une sur-spécialisation et une expertise médicale complémentaires qui ne sont pas négligeables.


-  Débouchés possibles et rémunération

Les médecins de santé publique peuvent assurer des missions très variées, au sein de structures très diverses :
-  dans les établissements hospitaliers, le MSP peut faire de l’épidémiologie, de l’information médicale (DIM hospitaliers), de l’organisation des soins, de la recherche clinique (nouvelles stratégies thérapeutiques), intervenir sur la sécurité des soins et l’hygiène hospitalière.
-  dans les administrations de santé (ministère, ANSM, agence de biomédecine, ARS, etc…) : organisation des soins sur un territoire et aide à l’élaboration des politiques de santé.
-  dans les organismes de recherche publics (Inserm , CNRS…) ou privé
-  dans les collectivités territoriales : actions de promotion de la santé sur le terrain (médecine scolaire, etc..), au plus près des besoins de la population
-  dans le privé, des carrières sont possibles dans l’industrie du médicament, dans les sociétés de conseil, dans des start-ups qui innovent en santé, etc…
-  dans des organismes de portée internationale (OMS, ONUSIDA…)
Les rémunérations sont très variables selon le secteur d’exercice. Les médecins qui travaillent dans l’environnement hospitalier sont rémunérés selon la grille des PH. Certains MSP sont rémunérés selon la grille des médecins conseil de l’Assurance Maladie ; ils peuvent aussi être rémunérés selon la grille des médecins inspecteurs de santé publique. Enfin, pour ceux qui travaillent dans le privé, les niveaux de rémunération sont très variables selon l’entreprise intégrée et les responsabilités confiées.
«  Les MSP sont actuellement convoités par le secteur privé. Il n’est pas rare de voir des internes qui démarrent leur carrière dans le public, puis prennent un poste de conseil dans le privé, avant d’assurer des missions de conseil auprès de directeurs d’administrations de santé (CNAM, ARS…) », souligne Sylvain Gautier.
Le contexte international est très porteur pour cette spécialité. Dans de nombreux pays, les médecins de santé publique sont bien mieux considérés qu’en France ! « En Italie, les internes et médecins de santé publique sont au cœur du système. Au Canada, c’est une spécialité noble et les MSP font partie des médecins les mieux payés », compare Sylvain Gautier.

A noter  : pour vous accompagner dans votre orientation de fin de cursus, le CLISP organise des journées de formation consacrées à la construction de votre carrière post-DES.

L’avis de l’expert Sylvain Gautier, président du CLISP « L’interne de santé publique n’est pas un interne au rabais ! »

« Notre spécialité est peu connue et souffre d’une image assez rébarbative, donnée lors du 2ème cycle des études. Les étudiants pensent que nous faisons uniquement des biostatistiques, de la revue d’article scientifiques et beaucoup de tâches administratives alors que la médecine de santé publique remplit bien d’autres missions. Prenons l’exemple du cardiologue, qui fait beaucoup d’électrocardiogrammes : c’est un outil diagnostique et non pas une fin en soi ! De même pour nous, les statistiques sont juste un outil pour faire de la santé publique. Certains imaginent l’interne de santé publique au fin fond de l’hôpital, au rabais… ce n’est pas du tout ça ! Je suis actuellement dans mon 5ème semestre et j’ai déjà fait un stage à l’hôpital, en recherche clinique, puis un autre à Santé Publique France et je suis actuellement à l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Il est très intéressant de pouvoir sortir de l’hôpital et prendre de la hauteur sur les questions qui nous ont préoccupées pendant notre externat. Nous avons été centrés sur le soin, le curatif ; en santé publique, nous nous préoccupons davantage de préserver l’état de santé. Agir préventivement nécessite d’être positionné sur des questions transversales : comment les établissements de santé agissent-ils sur leur territoire ? comment construire les logements pour diminuer le risque de cancer ? ; comment diminuer la consommation d’alcool et de tabac dans la population ? Ce champ d’intervention très vaste est passionnant »

Pour en savoir plus :

-la maquette de l’internat de santé publique depuis la réforme du 3ème cycle :
et le déroulé de l’internat en infographie :

Rappel Réforme R3C

-thèse sur la formation des internes en santé publique (soutenue en 2010) :

A lire aussi : Un interne heureux en santé publique

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  • Sophie Cousin
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