Un monde hostile
L’hôpital est un monde particulier, la violence se manifeste indirectement à travers les situations de vie que l’on peut rencontrer, parfois difficile à gérer sur le plan émotionnel. Ce monde difficile représente aussi une violence pour les externes. Sans aucune préparation, les stagiaires puis les externes sont face à des pathologies graves, des histoires de vies inimaginables et un monde cruel où la bienveillance est parfois mise au second plan.
Que ce soit au bloc opératoire ou dans un service de médecine, ces espaces plus ou moins clos, rend propice la violence qu’elle soit verbale ou psychologique, et même physique dans certains cas.
Une hiérarchie trop présente
Le système pyramidal est présent dans toutes les entreprises, il est cependant beaucoup plus prégnant dans le monde hospitalier où les étudiants côtoient internes, seniors, infirmiers, infirmières et chefs de service. En milieu hostile, il est difficile de s’imposer, et nous sommes alors beaucoup plus enclins à accepter la violence.
La validation d’un stage dépend de l’appréciation du médecin et cet ascendant met les étudiants en situation de vulnérabilité. Les tâches habituellement données aux étudiants sont parfois dénuées de sens, a quoi s’ajoute le manque de reconnaissance quasi constant dans nos services.
Des situations qui se répètent
L’élément justificatif principal est celui de la reproduction d’un vécu. De nombreux médecins estiment normal le harcèlement qu’ils font subir à leurs étudiants, sous prétexte qu’ils ont subi le même. Que ce soient l’humiliation publique, les critiques injustifiées, les tâches dévalorisantes, mais aussi parfois toute forme d’agressivité envers les étudiants.
Les conséquences de cette maltraitance sont parfois dramatiques. Il faut savoir que le nombre d’étudiants qui arrêtent leurs études de médecine en cours de route est relativement important. Il faut imaginer le déchirement que ça doit être pour ces étudiants qui préfèrent quitter ce monde plutôt que d’y chercher l’épanouissement.
Même s’il ne faut pas immédiatement jeter la pierre sur les conditions d’études, et s’il ne faut pas profiter de ces événements difficiles pour les proches de ces étudiants pour faire le buzz, il faut malgré tout veiller à ce que les études de médecine soient un lieu d’épanouissement et éviter que ce soit un lieu de basculement.
S’épanouir à l’hôpital
Fort heureusement, nombre d’étudiants se disent épanouis à l’hôpital et dans leurs études. Les études de médecine nous permettent de nous sentir utiles, d’être proches des gens et de pouvoir aider. L’apprentissage de connaissances passionnantes est aussi l’une des raisons de l’attrait pour ces études. Les rencontres que nous pouvons faire à travers nos coexternes, nos cointernes, le personnel infirmier et les aides-soignantes sont autant de richesses. Nous pouvons en stage, découvrir une passion pour une spécialité, rencontrer un mentor, un exemple pour notre futur pratique, et vivre des moments que nous n’oublierons jamais.
Les études de médecine sont exigeantes, nous évoluons dans un milieu parfois hostile, entouré de personnes pas toujours bienveillantes, dans un monde extrêmement concurrentiel, mais un monde source de bonheur, d’apprentissage, et de belles rencontres. Nous devons faire en sorte que le plus grand nombre d’entre nous soient épanouis et que personne ne soit laissé sur le côté.
