logo remede logo remede
La 1ère Communauté Médicale
médecine - pharmacie - odontologie - maïeutique
M'identifier
Mot de passe oublié ?
Je me connecte

Vous n'êtes pas inscrit à l'annuaire des membres ? Inscrivez-vous

Lucie, première interne de santé publique 2022

partage mail facebook twitter linkedin
Lucie a fini dans le top 1500 des ECNI sur plus de 9000 étudiants en médecine. Une performance qui lui permettait un accès à toutes les spécialités. C’est cependant pour la santé publique qu’elle a fait son choix, et pas n’importe où : à la Réunion. Lucie raconte à remede.org son parcours.

Comment s’est passée ta scolarité ?

J’ai fait une grande partie de ma scolarité à l’étranger, j’ai passé un bac S puis je suis rentrée en France pour débuter mes études de médecine. Ma scolarité s’est toujours plutôt bien déroulée ; au lycée j’avais de bons résultats sans fournir trop d’efforts. J’ai ensuite fait une Paces, que j’ai redoublée, puis toutes les années qui ont suivi jusqu’à l’ECN à Toulouse. À la fac, je travaillais régulièrement, mais j’ai toujours conservé du temps libre pour pratiquer d’autres activités, je pense que c’est cet équilibre qui m’a permis de vivre ces études assez sereinement.

Pourquoi avoir voulu faire médecine ?
J’ai toujours été très intéressée par le fonctionnement du corps humain et les sciences en général, même si j’avais plutôt un profil littéraire au lycée. Le côté humain et relationnel du métier de médecin me plaisait beaucoup, je voulais choisir un métier qui me permettrait d’avoir des échanges avec les autres. J’appréciais aussi le fait qu’il s’agisse d’une discipline en constante évolution dans laquelle on peut apprendre de nouvelles choses tout au long de sa vie. Quand j’ai débuté ma Paces, j’avais dans l’idée de vouloir devenir pédiatre. Puis au début de mon externat, je pensais plutôt m’orienter vers la médecine générale. Finalement, j’ai découvert et eu un coup de cœur pour la santé publique et médecine sociale au cours de ma D4, et c’est le choix que j’ai fait pour mon internat.

Quel est ton meilleur moment et le pire en stage ?
J’ai eu plusieurs bons moments en stage, notamment quand j’ai appris à faire mes premiers gestes techniques comme mes premières sutures ou mon premier myélogramme. J’ai eu aussi des entretiens cliniques avec des patients de gériatrie, que je trouve attachants. J’ai également beaucoup apprécié mon stage en cabinet de médecine générale, qui m’a permis de prendre confiance en moi et d’être plus autonome.
Pour le pire moment, je pense que c’était lors de mon stage en oncologie, je traversais une période un peu difficile sur le plan personnel et j’ai eu du mal à faire face aux nombreux décès qui survenaient chaque semaine.

Comment as-tu vécu les ECNis ?
J’ai plutôt bien vécu les ECNis, j’étais contente de voir enfin le bout de cette année qui était quand même assez éprouvante. Les derniers mois m’ont semblé longs, car il fallait revoir encore et encore des choses que j’avais déjà vues plusieurs fois. Je n’ai jamais été quelqu’un de très stressée par les examens, c’était donc plutôt un soulagement d’arriver aux ECNis. Je me disais que les dés étaient jetés, qu’il fallait que je donne le meilleur de moi-même durant trois jours et qu’ensuite je pourrais profiter de mes vacances.

Pourquoi avoir choisi la spécialité santé publique ?
Je n’ai découvert la santé publique et la diversité d’exercice qu’elle offre qu’à la moitié de ma D4. J’étais un peu perdue dans le choix que j’allais faire après l’ECN, cela faisait plusieurs années que je me projetais en médecine générale, et finalement je me rendais compte que cette spécialité risquait de ne pas me correspondre autant que je le pensais. J’ai donc commencé à me renseigner davantage sur les autres spécialités, et je suis tombée sur une vidéo dans laquelle une interne de santé publique présentait un peu son internat et cette spécialité méconnue.
Je me suis rendu compte que contrairement à la plupart des autres spécialités, je n’avais en fait aucune idée de ce qu’était réellement la santé publique, le seul aperçu que j’en avais eu était les cours de santé publique et la LCA, qui n’étaient pas toujours passionnants. La multitude de domaines d’exercice, l’aspect pluridisciplinaire permettant de travailler avec des professionnels du corps médical et paramédical, mais aussi d’autres secteurs, la possibilité de travailler dans la santé globale et donc d’avoir un exercice à l’international, les structures de stage variées au CHU, dans d’autres organismes publics, dans des ONG… sont autant de choses qui m’ont convaincue.

Avais-tu hésité avec d’autres spés ?
Jusqu’à la moitié de ma D4, je pensais choisir la médecine générale à l’issue des ECN pour la diversité d’exercice qu’elle apportait : pathologies très différentes, patientèle variée et possibilité d’exercer en libéral. Cependant, une part de moi n’était pas complètement convaincue par ce choix, car j’ai toujours eu envie de pouvoir faire un métier qui me permettrait de voyager, d’exercer dans plusieurs domaines ou de m’investir dans des projets totalement différents. Ce n’était pas vraiment compatible avec la vision que je me faisais du médecin généraliste, ou du moins avec la façon dont je me voyais exercer. Je savais que si je choisissais la médecine générale, je m’orienterais plutôt vers un exercice en cabinet, en tant que médecin de famille, qui suit plusieurs générations. Et plus l’année de D4 passait, moins je me projetais dans ce choix, ce qui m’a conduite à me renseigner sur les autres spécialités et à découvrir la santé publique.

Comment ton entourage a reçu le choix de ta spécialité ?
En général, quand j’ai annoncé mon choix, les gens de mon entourage ont été surpris, en grande partie parce qu’ils ne savaient pas réellement en quoi consiste le métier de médecin de santé publique. Après avoir expliqué les raisons qui m’ont poussée à choisir la santé publique, ce choix a été bien reçu par ma famille et mes amis. Pour ce qui est des seniors, je ne sais pas trop comment c’était perçu, certains semblaient avoir un a priori un peu négatif, mais cela ne m’a jamais fait douter de mon choix.

A-t-on essayé de te dissuader ?
Non, j’ai la chance d’être entourée de personnes très compréhensives qui souhaitent avant tout que je fasse une spécialité dans laquelle je pourrai m’épanouir, et qui ont toujours respecté mes choix. La santé publique, ce n’est peut-être pas la représentation « traditionnelle » que la plupart des gens se font des médecins, mais personne n’a jamais cherché à me faire changer d’avis.

Pourquoi est-ce une spécialité d’avenir ?
Il s’agit d’une spécialité très transversale, qui permet notamment de faire le lien entre des spécialités médicales et de nombreux autres domaines d’activité. Cette interface et la communication entre les professionnels sont indispensables pour améliorer le fonctionnement du système de santé, qui fait face à de nombreuses difficultés. La santé publique accorde également une grande place à la prévention et à la promotion de la santé, éléments fondamentaux pour améliorer la santé globale de la population, qui je pense vont avoir une place de plus en plus importante dans le futur.
Mais je suis sûre qu’il y a encore beaucoup d’autres arguments que je découvrirai en débutant mon internat, car cela reste beaucoup de nouveautés pour moi aussi.

Comment convaincre les futurs internes à choisir cette spécialité ?
Tout d’abord, je pense qu’en tant qu’externe nous n’avons qu’un tout petit aperçu de ce qu’est la santé publique, et de toutes les possibilités d’exercice qu’elle offre. Un médecin de santé publique peut exercer au CHU, dans d’autres organismes publics, dans des laboratoires pharmaceutiques, dans des ONG. Il peut conserver une activité clinique, travailler dans le domaine de la prévention, de la recherche, de l’humanitaire, de l’informatique, de la santé internationale… C’est extrêmement vaste.
Je dirais donc à tous les futurs internes qui pourraient être intrigués par cette spécialité sans vraiment savoir en quoi elle consiste, ce qui a été mon cas jusqu’à cette année, de prendre le temps de se renseigner un peu, pour avoir toutes les cartes en main au moment des choix, et ne pas passer à côté d’un potentiel coup de cœur pour cette spé.

Comment abordes-tu la rentrée ?
C’est un mélange d’appréhension et d’excitation. J’ai vraiment hâte de découvrir cette spécialité très riche, et en même temps je sais que je ne connais pas grand-chose à la santé publique et que j’ai tout à apprendre. Je suis donc enthousiaste à l’idée de débuter mon premier stage pour me familiariser avec ce monde tout nouveau pour moi.

partage mail facebook twitter linkedin
  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
Tags :
  • Top - ne pas manquer
  • professionnels_medecine
  • Santé publique
livreslivrescontactspublicationstwitter