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Les jeunes médecins à l’épreuve du coronavirus, une souffrance passée souvent sous silence

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Les internes représentent près de la moitié des effectifs des hôpitaux et abattent 75 % du travail, selon un de leurs représentants, Lucas Gauer. Nombre de témoignages de jeunes médecins et d’internes parcourent la presse*. Verbatim.

Benjamin : « Répondre à ce genre de crise fait partie de notre travail, même si une telle ampleur était inimaginable. Mais c’est quand même triste de voir qu’il faut en arriver là pour que nos dirigeants se rendent compte de l’importance de l’hôpital public et de ses personnels. A commencer par les internes. »

Lucas Gauer : « Pour le moment, on n’a pas la tête à ça mais il va falloir faire les compte. Emmanuel Macron a parlé de revalorisation, pourtant aujourd’hui, les internes en réanimation qui ont multiplié leurs gardes par trois continent d’être payés au forfait. Cette fois, on ne se contentera pas d’un merci et d’une tape dans le dos. »

Un interne en médecine générale  : « Ne lui dites surtout pas qu’il est un héros en blouse blanche. Déjà qu’il faut gérer le stress, le rythme, la fatique des gardes... Cela ajoute une pression supplémentaire... »

L’Isni (syndicat des internes) : « Le stress et toutes les émotions qui y sont associés ne doivent en aucun cas être interprétés comme une faiblesse ou une incapacité de leur part à faire leur travail. »

Marie, externe de 4e année de médecin (Collectif Derrière la blouse)  : « Le pire dans cette histoire c’est qu’on sait faire. Moi dans mes bouquins de médecin j’apprends les toutes dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé à la lettre. Mais dans la vraie vie qu’est-ce qu’on peut encore faire sans matos, je ne sais pas. Être là sans doute. Mais est-ce suffisant ? Je ne crois pas. »

Ahmad Bashaweeh, 31 ans, interne en anesthésie-réanimation au CHU d’Amiens depuis 2016 : « Malgré le stress, cette crise est une expérience exceptionnelle pour tous les médecins et les équipes soignantes. Pour moi, c’est une formidable occasion de travailler dans la gestion des catastrophes. Ce n’est pas ma première expérience du coronavirus, puisque j’étais en stage de fin d’études à Djeddah en 2012 quand on a été touché par l’épidémie du premier corona, le Mers. Ici, j’ai reconnu les mêmes symptômes et la même évolution de la maladie que j’avais rencontrés sur les patients à l’époque. Mais rien à voir avec l’ampleur de la crise actuelle, car le nombre de malades était alors nettement moins important. »

Thibault, 21 ans et étudiant en troisième année de médecine, missionné dans un service de gériatrie parisien : « On a besoin de nous, parce que les aides-soignants et les infirmiers titulaires sont appelés dans les services Covid. Et pas mal sont infectés aussi. On permet de soulager des équipes déjà en sous-effectif chronique toute l’année. »

Mehdi, interne en médecine générale en service de pédiatrie en Île de France :
« Quand on me demande de remettre une surblouse déjà utilisée par l’infirmière, l’aide soignante et le psychologue, pour aller soigner l’enfant infecté au Covid qui tousse, je préférerai qu’on ne sous-entende pas que c’est protecteur car moi je sais très bien qu’on me demande d’aller directement me contaminer. »

* La Croix, Libération, site Derrière la blouse, site L’Isni

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  • Arnaud Janin
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