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Les infirmier(e)s de pratique avancée : début d’une révolution ?

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On demande aujourd’hui aux médecins d’être de plus en plus spécialisés, au détriment de compétences générales, qui faisaient autrefois la beauté de la profession. Dans ce monde en mutation, où les déserts médicaux se multiplient, les infirmier(e)s de pratique avancée seraient la réponse, mais signent peut-être le début d’une révolution dans nos pratiques.

Cette nouvelle profession était déjà prévue par la loi santé de Marisol Touraine votée en 2016. Il s’agit d’un nouveau statut qui imiterait ce qui se pratique déjà dans d’autres pays, notamment anglo-saxons comme le Canada ou la Grande-Bretagne. Cette « nouvelle » profession aura un rôle intermédiaire dans le monde médical. L’infirmier(e) de pratique avancée sera plus qualifié(e) que l’infirmier(e), et devra prendre en charge certaines tâches afin libérer du temps médical aux médecins, mais surtout répondre au problème des déserts médicaux. Le projet de décret prévoit d’élargir les missions des infirmiers et infirmières, et pourrait leur permettre de prescrire des examens médicaux ou encore des médicaments. Il est aujourd’hui difficile de prédire l’étendue de leur prescription, notamment si elles seront limitées au renouvellement d’ordonnance ou avec la possibilité de prescrire de nouvelles molécules à leurs patients.

Ces infirmier(e)s commenceront à être formé(e)s dans quelques mois, probablement à la rentrée prochaine. Il s’agit d’une formation en deux années après l’école d’infirmière. Les domaines les plus mis en avant pour leurs formations futures sont naturellement les pathologies chroniques, la cancérologie ou encore la santé mentale. Cependant, du côté des instances représentatives, la satisfaction n’est pas au rendez-vous, soulignant le manque d’autonomie de ces infirmier(e)s. Même son de cloche pour le syndicat des jeunes médecins généralistes (ReAGJIR), dont le président Yannick Schmitt s’attriste de voir que des futures professionnelles ne pourront pas prendre en charge des problèmes aigus comme un « rhume » ou une « angine ». Il souligne notamment la « peur » de certains médecins de cette nouvelle profession. Mais cette peur est-elle légitime ? À l’étranger les infirmier(e)s ont déjà des compétences élargies.

Nurse Practitioner

Le statut des infirmier(e)s de pratique avancée serait comparable aux nurse practitioner dans les pays anglo-saxons. Ces infirmières praticiennes sont des professionnelles de santé qui ont suivi un cursus spécialisé pour pouvoir faire de la prévention, diagnostiquer et traiter certaines pathologies aigües et chroniques. Dans la plupart des pays qui reconnaissent ce statut, les infirmier(e)s doivent être titulaires d’un master.

Aux États-Unis, selon les états, les infirmier(e)s doivent, ou pas, travailler sous la supervision d’un médecin. L’institut national de médecine américaine a d’ailleurs fait des recommandations pour que ces infirmières travaillent en toute autonomie pour améliorer l’accessibilité aux soins primaires. Cela permettrait aussi de réduire et d’augmenter la capacité du système de santé américain. Au Canada, ces infirmières spécialisées ont aussi la possibilité de prescrire et d’interpréter des bilans biologiques, mais travaillent le plus souvent dans des centres de santé de longue durée ou de soins primaires.

C’est ainsi près de 50 pays à travers le monde qui ont intégré à leur système de santé le concept d’infirmier(e) de pratique avancée. L’autonomie vis-à-vis du médecin varie énormément, mais la tendance est de les libérer de la tutelle médicale.

Le médecin concurrencé ?
 
Ce nouveau statut reçoit un accueil mitigé de la part de la profession médicale. La profession des infirmiers demande plus d’autonomie. Mais même si ce nouveau statut ne concerne principalement que les médecins généralistes, il traduirait selon certains une volonté du gouvernement de diminuer l’amplitude d’action des médecins. Les autres spécialistes sont aussi affectés par une réorientation de leur pratique. Les radiologues par exemple sont désormais « concurrencés » par les manipulateurs radio, qui ont maintenant accès au diplôme universitaire d’échographie. Ce qui était autrefois réservé aux seuls médecins commence à être délégué aux infirmier(e)s, à l’instar des coloscopies qui ne résisteront pas longtemps avant d’échapper aux mains des médecins en France.

Nous assistons peut-être à une révolution dans la pratique de la médecine. Certains font le choix d’accepter voir de se résigner à ces changements, d’autres luttent et tentent de ralentir une machine qui semble déjà en marche. Les infirmier(e)s de pratique avancée ont pour objectifs de répondre au problème que les médecins n’ont pas réussi à régler eux-mêmes, la démographie médicale et la surspécialisation de la profession. La médecine change, mais les médecins resteront le pivot central du pa

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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