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Le service sanitaire en pratique

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Le service sanitaire est entré en vigueur en cette rentrée 2018 pour quelque 47 000 étudiants. Qui est concerné ? Quelles sont les formations qui se mettent en place ? Combien de temps faut-il y consacrer ? Où sont prévues les interventions sur le terrain ? Comment est-il évalué et validé ? Remede.org répond à vos questions.

Première rentrée pour le service sanitaire ! Annoncé par la ministre de la Santé en mars dernier, ce dispositif a pour objectif de former les étudiants en santé à la prévention primaire, avant de les envoyer sur le terrain mener des actions de prévention dans différents types d’établissements (écoles primaires, collèges, lycées, facultés, centres de santé, Ehpad, etc…). Quatre thématiques de prévention prioritaires ont été définies : la nutrition tout au long de la vie, l’activité physique, la lutte contre les addictions (alcool, tabac, cannabis et autres drogues) et l’éducation à la sexualité intégrant la prévention des IST et la contraception. « J’ai applaudi cette réforme, même si elle est assez complexe à mettre en œuvre, indique le Pr Jean Sibilia, président de la conférence des doyens des facultés de médecine. « Nous allons pouvoir travailler avec nos étudiants sur de grandes causes de santé publique. »

Qui est concerné ?
En cette rentrée, quelque 47 000 étudiants. L’arrêté du 12 juin 2018 prévoit que les étudiants suivants doivent faire leur service sanitaire :
-  3e année de médecine
-  1re année de maïeutique
-  1re année d’odontologie
-  2e année de pharmacie
-  2e année d’infirmiers
-  2e année de masso-kinésithérapie
Chaque faculté adapte la mise en application de l’arrêté en fonction de ses capacités. « Certaines facs ont décidé de faire passer le service sanitaire sur les stages d’externat des étudiants, après accord avec ces derniers. C’est le cas à Angers par exemple », indique Anatole Le Guillou, vice-président chargé des études médicales à l’ANEMF. A la faculté de Saint-Etienne, ce sont les étudiants de deuxième année qui vont faire leur service sanitaire. « Pour chaque module de formation, nous avons mis en place un binôme composé d’un étudiant coordinateur de troisième année et d’un responsable enseignant, spécialiste de la thématique », explique Christophe Bernard, responsable administratif à la faculté de médecine de St-Etienne. Il est donc préférable de se renseigner directement auprès de la scolarité de votre faculté pour savoir quand vous serez concerné. A la rentrée 2019, le service sanitaire devrait être généralisé à l’ensemble des formations de santé (y compris ergothérapie, orthophonie, etc…), soit au total 50 000 étudiants concernés.
Les premières remontées de la « base » semblent très positives ! « Nous n’avons eu aucune difficulté à "recruter" des étudiants de 3e année. Ils sont très volontaires pour faire leur service sanitaire  », se félicite Christophe Bernard.

Quelles formations ?
Parmi les facultés qui ont bien avancé sur la mise en place du programme pédagogique, celle de St-Etienne. « Nous avons mis en place 5 modules de formation : nutrition, sexologie, addictologie, activité physique et formation aux gestes qui sauvent. Ces formations sont organisées en étroite collaboration avec le centre hospitalier et le planning familial, structures qui ont l’habitude d’enseigner en matière de prévention et de communication auprès des publics concernés », indique Christophe Bernard.
Dans certaines facultés, une partie des enseignements seront numériques. La mise en place est allée très vite. Du coup, un certain nombre de facs ont opté pour des enseignements théoriques dématérialisés. C’est le cas à Toulouse par exemple, où certains enseignements seront dématérialisés avant les TD.
L’ANEMF reste très vigilante sur les contenus pédagogiques proposés. « Si la mise en place est précipitée, cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité pédagogique des supports. Chaque faculté fait pour l’instant en fonction de ses capacités, sachant que les moyens promis par la ministre n’ont pas encore tous été déployés », souligne Anatole Le Guillou.
Qui seront les enseignants ? Des spécialistes de santé publique, des gynécologues, des nutritionnistes, des médecins du sport, etc… des experts dans chacune des thématiques de prévention ciblée.

Quelles modalités en pratique ?
Le service sanitaire représente en tout 60 demi-journées, dont la moitié consacrée aux actions sur le terrain, découpées en plusieurs phases. Ces différentes phases ne seront pas forcément continues et peuvent s’étaler sur deux années, sans dépasser la fin du deuxième cycle.
Voici le planning prévu par exemple à la faculté de Saint-Etienne :
-  Présentation des enjeux de la formation et des différents modules aux étudiants ; puis répartition des étudiants entre les 5 modules d’ici novembre-décembre ;
-  Approfondissement de l’enseignement théorique en décembre ;
-  Préparation des interventions sur le terrain, avec par exemple des jeux de rôle avec les professionnels des associations concernées en janvier ;
-  Prise de contact avec les collèges en février ;
-  Interventions dans les collèges pendant les 3 semaines précédant les vacances de printemps. Les étudiants seront libérés de leurs cours pour assurer ces interventions à temps plein ;
-  Evaluation des actions de terrain et rédaction d’un rapport.
La mise en œuvre est loin d’être aussi avancée dans toutes les facultés. En cause : le retard dans la parution du décret et de l’arrêté...

Lieux d’intervention
-  Ecoles, collèges, lycées ;
-  Etablissements de santé et médico-sociaux, notamment Ehpad et centres de santé ;
-  Crèches, centres de PMI ; centre de réinsertion sociale ;
-  Structures associatives et entreprises ;
-  Administrations ;
-  Organismes du ministère de la Défense et lieux de prise en charge judiciaire.

Quelle validation et évaluation ?
Les unités d’enseignement « libres » sont remplacées par le service sanitaire en deuxième année et décalées sur la troisième année.
L’ensemble des étapes du service sanitaire représente au moins 5 crédits ECTS.
Deux types d’évaluations sont prévues : évaluation théorique sur QCM à la fin du premier semestre ; puis rapport présenté devant un jury après les interventions sur le terrain.
Là encore, l’ANEMF reste vigilante. « Nous avons une inquiétude sur le fait que ces stages de santé publique pourraient s’accompagner de la suppression de stages cliniques. Cela ne doit pas être le cas ! », signale Anatole le Guillou.
Enfin, sur la question des indemnités kilométriques, prévues lorsque les étudiants doivent se rendre sur des terrains de stage éloignés de leur faculté, l’ANEMF a obtenu gain de cause. Au lieu du forfait de 89 euros brut par mois initialement prévu, ce forfait sera de 130 euros brut par mois, pour toute la durée des actions de terrain. « Nous sommes satisfaits : cela s’approche des indemnités kilométriques lors des stages d’internat », indique Anatole Le Guillou.
La question de l’hébergement en revanche n’est pas tranchée. « Nous espérons que les collectivités locales pourront mettre à disposition des hébergements pour les étudiants qui doivent passer plusieurs nuits loin de chez eux pour faire leur stage », ajoute-t-il.

Sophie Cousin

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