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Le médecin légiste côtoie beaucoup plus de vivants que de morts

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L’année 2017 a vu naître un nouveau DES, celui de médecine légale. 27 postes ont été pris cette année. Avec, comme d’autres spécialités, un grand écart entre les mieux et les moins bien classés. Première de France à avoir choisi le DES de médecine légale, Domitille Callon, arrivée dans le top 1200 aux ECNi, nous explique son choix pour une spécialité méconnue, voir inconnue des étudiants en médecine. Elle saura sans doute vous convaincre.

Comment s’est passé ton externat ? Meilleur souvenir ? Pire souvenir ?

Bien, voire très bien ! J’ai eu la chance de passer deux fois en stage d’externat à l’Institut Médico-légal de Reims pour mieux appréhender cette spécialité. J’ai également pu toucher à d’autres spécialités telles que la radiologie ou l’anatomopathologie qui sont toutes les deux intimement liées à la médecine légale. J’ai découvert le monde de la recherche via un Master 1, que je concrétise aujourd’hui par un Master 2 Recherche. Dans l’ensemble, je n’étais pas attirée par les stages cliniques, que je trouvais « abrutissants » en tant qu’externe.

Je n’ai pas vraiment de pire ou de meilleur souvenir, je pense que ces années resteront parmi les plus belles de ma vie étudiante, pour l’enrichissement personnel et scientifique que pour les merveilleux moments passés avec mes amis. J’ai bien profité de la vie étudiante aussi !


Quel souvenir gardes-tu des ECNi 2017 ?

Du sang, de la sueur et des larmes ! Quatre jours de canicule dans des salles sans climatisation, à ne pas savoir où on va, quand ça s’arrêtera … Et beaucoup de soutien de la part de certains enseignants, qui étaient aussi démunis que nous. Honnêtement, je ne me souviens plus des sujets, même de loin, et c’est tant mieux !
Ne sachant pas quel classement je devais avoir pour le nouveau DES de Médecine légale, j’ai tout donné… et le résultat était bien au-delà de mes espérances. J’ai pu choisir sereinement ma spécialité, sans regret aujourd’hui.

Quand as-tu choisi de faire de la médecine légale ? Et pourquoi ?

J’y pensais depuis longtemps, avant la PACES, et cette simple idée s’est concrétisée au contact du professeur de médecine légale de Reims, Paul Fornès.
J’ai découvert la médecine légale, à la fois spécialiste de terrain et de réflexion, touchant à tous les domaines, parfois de manière très pointue, tout en ayant sa propre sémiologie. Anthropologie, anatomopathologie, toxicologie, entomologie, biochimie, etc. sont autant de facettes de la médecine légale, qu’il faut apprendre ou réapprendre. Ce côté « touche à tout » m’a tout de suite passionnée !
En parallèle de cette pluridisciplinarité, la médecine légale offre des possibilités de carrière universitaire, avec des sujets de recherche variés, un niveau scientifique élevé et des échanges avec d’autres domaines de recherche comme l’anatomopathologie ou la toxicologie.
Dernier point, mais non des moindres, la médecine légale est une spécialité unique, qui nous permet de travailler à la fois dans les domaines judiciaire et médical, en faisant le lien entre ces deux mondes très différents. Chaque expertise médicale est un moment intense, une véritable enquête pour déterminer la cause et les circonstances de la mort et participer à ce que l’on appelle judiciairement, la manifestation de la vérité.
Au fil des expériences et des rencontres, la médecine légale était devenue une évidence à la fin de mon externat.


Qu’en a pensé ton entourage ?

Ma famille n’a pas été surprise, j’en parlais depuis longtemps, dès l’enfance je voulais être « médecin des os de dinosaures » ! À défaut de paléontologie, j’étudie l’anthropologie…
Mes amis se sont surtout montrés curieux concernant cette spécialité, et quelques-uns ont même tenté un stage en médecine légale : à chaque fois, ils ont adoré !
Finalement, ce n’est pas tant mon choix pour la médecine légale qui n’est pas compris, que la spécialité en elle-même. En vérité, le médecin légiste côtoie beaucoup plus de vivants que de morts, et son activité principale consiste en des consultations médico-judiciaires. On est loin des séries télévisées !


Comment se passe ton internat ?

Je n’ai pas d’horaires fixes, mon emploi du temps change chaque semaine.
Mon activité se divise entre les autopsies, les consultations médico-judiciaires, les expertises médicales, les procès d’assises, les reconstitutions, et l’activité universitaire. On ne sait jamais à l’avance quand auront lieu les autopsies, ni combien il y en aura chaque semaine…
J’ai aussi la possibilité de me déplacer souvent au gré des séminaires régionaux, des congrès nationaux…
Mes horaires sont comparables aux spécialités de laboratoire, avec une grande souplesse dans mon organisation. Pas le temps de s’ennuyer, chaque journée apporte son lot de surprises.
Il n’y a pas de garde, uniquement des astreintes par les légistes thésés (puisque l’activité consiste à constater un décès et éventuellement refaire un certificat de décès...)


Peux-tu nous expliquer la maquette de médecine légale ?

Le DES « Médecine légale et Expertises médicales » comporte 8 semestres, dont 6 dans un service agréé de Médecine légale (en général l’Institut Médico-légal du CHU), et 2 dans des services hors médecine légale type gynécologie, pédiatrie, anatomopathologie, radiologie, MPR, etc. Il faudra également faire 2 stages hors CHU. La maquette est donc assez simple et permet une certaine souplesse selon les affinités avec d’autres spécialités.

Pourquoi faire de la médecine légale aujourd’hui ?

Pour plein de raisons ! Déjà, il existe une vraie pénurie d’experts dans le domaine médical, vous serez accueillis à bras ouverts par la justice. Ensuite, c’est l’une des rares spécialités qui allie une activité de terrain variée et mobile (autopsie, levée de corps, reconstitutions, dépositions au tribunal…) à une activité de recherche très poussée ! Il faut des bases solides et une curiosité intellectuelle permanente pour appréhender parfaitement la médecine légale.
Mais il faut aussi s’intéresser au monde de la justice, très différent du monde médical, et savoir s’adapter pour faire le lien entre les deux… Pas forcément évident quand on est habitué à un vocabulaire technique médical !
Il faut choisir la médecine légale en connaissance de cause et je conseille de se rapprocher dès l’externat du service pour découvrir cette spécialité peu connue, mais passionnante, très loin des idées reçues…
Je peux juste vous dire que pour participer à la manifestation de la vérité, il vous faudra beaucoup de patience, de ténacité et… de passion !

FOCUS Diplôme d’études spécialisées en médecine légale et expertises médicales

-   SOCLE
o 1 stage en médecine légale et expertises médicales

o 1 stage en anatomie et cytologie pathologiques ou en médecine physique et réadaptation ou en médecine d’urgence ou en pédiatrie ou en gynécologie médicale ou en radiologie et imagerie médicale ou en psychiatrie.
-   APPROFONDISSEMENT
o 3 stages en médecine légale et expertises médicales

o 1 stage en anatomie et cytologie pathologiques ou en médecine physique et réadaptation ou en médecine d’urgence ou en pédiatrie ou en gynécologie médicale ou en radiologie et imagerie médicale ou en psychiatrie
-   CONSOLIDATION
o 1 stage d’un an

Formations & Diplômes complémentaires

-   DU de Psychiatrie Médico-Légale
-   DIU/DESIU de Biologie Médico-légale
-   DIU Interprofessionnel de Criminalistique
-   DU Pluridisciplinarité et Sciences Criminelles
-   DU Formation à l’Expertise de Justice
-   Master 2 Médecine légale et médecine sociale

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Un autre témoignage d’un médecin légiste

La radiologie interventionnelle au service de la médecine légale

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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