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« Le divan des médecins » : les internes aussi s’en servent

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En pleine polémique lancée par l’Obs, le groupe Facebook « Le Divan des médecins » est la cible de toutes les critiques et de toutes les accusations. Les médias successifs se sont jetés dans la critique facile, alimentée par des commentaires douteux piochés dans plusieurs milliers de posts. Le Divan des médecins ne s’adresse pas qu’aux médecin expérimentés, mais aussi aux internes qui y trouvent de nombreuses informations.

Pour les jeunes thésés

Le divan est finalement loin de l’image qu’on en donne dans les médias. Les médecins y trouvent des réponses à leurs questions, aussi diverses soient-elles. Julie a terminé son internat en médecine générale et nous explique : « Sur le divan on y trouve beaucoup d’informations, que ce soit la couleur de sa plaque à choisir, quand remplacer, est-ce qu’il faut racheter une patientèle ou non ? ». C’est aussi un lieu de partage d’expérience, Amine est un interne en médecine généraliste : « Je ne suis pas un participant actif, mais on y trouve plein d’info utiles, sur l’assurance à prendre, l’avis en direct des médecins sur les logiciels qu’ils utilisent. On a des avis sincères et rapides, ça évite de se faire arnaquer. » Il ajoute : « On peut même y trouver des avis de déco, beaucoup de praticiens partagent des photos de leur cabinet rénové, personnellement ça me motive. » Plébiscité par sa réactivité, le Divan des médecins permet aussi des conseils médicaux.

Des avis de spécialistes en un temps record

Le divan a été critiqué par nos confrères de l’Obs pour la rupture du secret médical ; mais Julie précise que c’est très « rare ». « Le plus souvent, ce sont de simple avis, sans données personnelles sur le patient, et en quelques secondes on retrouve de nombreux avis, c’est mieux que toutes les applications qu’on trouve sur le marché. » Amine est d’accord : « Je n’ai jamais demandé d’avis, mais les lire c’est très instructif. Voir cumuler les avis de nombreux médecins montre qu’il ne faut parfois pas s’enfermer dans un seul diagnostic. » L’anonymisation est plus qu’un prérequis pour le partage de données de patients, un consentement écrit serait même requis. La législation a très souvent un train de retard sur les habitudes technologiques. Pour Amine, « rien ne permet une aussi grande réactivité sur le marché, mais c’est au pouvoir public d’offrir une alternative crédible ».

Beaucoup de bienveillance

Bien sûr, le groupe accorde une place importante au rapport avec le patient. « Il y a beaucoup de partage d’expérience, dire non à un patient qui demande un arrêt de complaisance, on voit que ce n’est pas toujours facile » explique Amine. Pour Julie : « le Divan est aussi un lieu où on peut apprendre à être vigilant dans les choses du quotidien comme la rédaction de certificat, la télémédecine ou encore le retour d’expérience sur les problèmes d’ordre juridique de confrères. » Des choses qui ne s’apprennent pas forcément sur les bancs de la fac. « Nous sommes nombreux à faire face à des situations compliquées, et je trouve ça rassurant », ajoute Julie.

Loin de l’image que le grand public peut avoir de cette page, les dérives existent naturellement, avec 11 000 membres il est difficile de faire sans. Mais c’est « injuste de condamner le divan pour quelques personnes », explique Amine. « Il y a beaucoup de bienveillance, il n’y a pas de question stupide, et quand il s’agit de médecine, on ne se sent pas jugé. »

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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