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La faculté de médecine de Dijon à l’heure du confinement

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La crise sanitaire que nous traversons nous impose une réorganisation complète de nos méthodes de travail et d’apprentissage. La faculté de médecine de Dijon est à la pointe et fait figure de bon élève en ce qui concerne l’apprentissage en ligne. Aujourd’hui, Titouan Gatouillat, étudiant en 2e année de médecine nous explique la mise en place de l’e-learning dans sa fac.

Quel est ton rôle ? Comment vous organisez-vous ?

Notre rôle d’étudiants « appariteurs » est dans un premier temps de contacter les professeurs afin de savoir s’ils souhaitent maintenir les cours en vidéotransmission. En effet, certains professeurs sont très occupés pendant cette crise sanitaire et il est pour eux nécessaire de concentrer leurs activités sur l’hôpital. S’ils acceptent, il leur suffit de venir quelques minutes avant le début de leur cours, muni d’une clé USB sur laquelle se trouve leur diaporama. Ensuite a lieu leur cours qui est retransmis en direct aux étudiants sur le logiciel Teams. Une webcam filme prof et le diaporama est montré en gros plan à l’écran. Le professeur n’a qu’à parler devant la webcam et expliquer son cours. Les étudiants peuvent poser leurs questions et faire remonter des problèmes techniques. Nous intervenons sur la programmation des conférences en direct sur le logiciel et lors des potentiels problèmes techniques. Notre rôle est vraiment de simplifier au maximum la démarche pour les différents intervenants qui nous font cours, pour qu’ils n’aient pas à vérifier le branchage des micros et autres démarches informatiques de ce genre.

La mise en place a-t-elle été difficile ?

Pas vraiment. On a senti au début que les serveurs de Microsoft devaient d’adapter à l’afflux de gens utilisant Teams, mais maintenant c’est stable à ce niveau. Le professeur Devilliers, qui est responsable de la mise en place du projet, nous a très bien expliqué les démarches à faire pour commencer. Ensuite, nous avons un peu exploré le logiciel de nos côtés pour voir ce qu’on pouvait faire pour adapter au mieux l’outil à notre utilisation. Par exemple, Hélène (qui est responsable avec moi pour les cours des 2e années) a trouvé récemment comment faire pour que les étudiants posent leurs questions aux professeurs plus facilement.

Les profs se sont-ils facilement adaptés ?

On essaie de rendre le dispositif le plus simple possible pour les professeurs, donc il n’y a pas vraiment eu de difficultés pour eux à s’adapter, si ce n’est la différence entre faire cours devant des étudiants dans un amphithéâtre et faire cours devant un écran. Cependant, même à ce niveau il n’y a rien de choquant.

Quels sont les avantages ?

Je pense qu’on est tous d’accord qu’il est assez confortable pour les étudiants de pouvoir assister à son cours d’anatomie du lundi matin à 8 h sous sa couette avec son café. Plus confortable que certains amphithéâtres en tout cas. De plus, il est possible pour les étudiants de revisionner le cours après qu’il a eu lieu. Donc pour les personnes qui aiment réécouter les cours afin de les apprendre, c’est vraiment un outil pratique. C’est aussi une fonction très pratique pour les personnes qui se chargent des ronéos du jour (on a un système de ronéos très pratique à Dijon) qui peuvent revisionner le cours pour être sûres de ne manquer aucun détail. Autre point positif, on a remarqué qu’il y avait tout de même un peu plus de personnes qui assistaient au cours grâce à ce système, par rapport aux cours dispensés en amphithéâtre.

A quels inconvénients as-tu eu à faire face ?

Pour moi, il est quand même préférable d’avoir une personne « en chair et en os » en face de soi pour retenir ou apprendre quelque chose, le contact humain reste quand même important dans la transmission des connaissances. Évidemment, il est nécessaire que tous les étudiants disposent d’une bonne connexion internet, ce qui n’est pas forcément le cas quand on rentre chez ses parents dans la fin fond de l’Yonne par exemple. Il faut aussi disposer d’un ordinateur plutôt récent ainsi qu’un endroit calme pour écouter le cours. À tous ces niveaux, ce n’est pas un système très égalitaire. Enfin, le plus compliqué est de contacter les professeurs, qui disposent souvent de plusieurs adresses mail (celle du CHU, celle de l’université…) et qui sont souvent occupés. Ainsi, il m’est déjà arrivé de venir à 8 h pour qu’aucun professeur ne soit présent, mais encore une fois on ne peut en vouloir à personne dans cette situation de crise.

Y a-t-il eu des couacs techniques ?

Comme je l’ai déjà dit, au début les serveurs du logiciel étaient surchargés et il était régulier de faire face à des ralentissements voire même des coupures de la vidéo. Le matériel que le professeur Devilliers a réussi à trouver est très fonctionnel et si l’on sait où brancher tel périphérique et comment programmer les conférences sur Teams, tout fonctionne très bien.

Les étudiants sont-ils satisfaits ?

On a eu que de très bons retours. Notre promotion est très compréhensive, donc même quand ils se lèvent à 8 h pour voir que le cours ne peut pas commencer en l’absence du professeur, personne ne s’énerve et ils nous remercient quand même. Je pense que ça rassure les étudiants de voir que les cours continuent, et que ce n’est pas juste « tel professeur partage le diaporama de son cours », mais que vraiment les professeurs essaient de continuer à être présents pour partager leurs connaissances. C’est plus agréable et on se sent tout de même préparés pour les examens, et notre future profession à plus long terme.

Penses-tu que cette méthode pédagogique va devenir la norme ?

Je ne pense pas, et je n’espère vraiment pas. Pour moi, les cours en présentiel sont quand même un must et il est tout de même plus agréable d’avoir un professeur devant nous au tableau et non juste sur un écran. Cela garantit tout de même une certaine égalité des chances, car tout le monde n’a pas une connexion internet de qualité ou même un ordinateur capable d’afficher des diaporamas animés. Cependant, il serait peut-être pertinent d’utiliser cet outil dans certaines situations. J’ai en tête certains cours un peu longs et où les professeurs se contentent de lire un diaporama sans lever la tête pour interagir avec les étudiants. Mais j’estime que cela serait triste que ce système devienne la norme, surtout pour une faculté de médecine où le contact humain reste essentiel à notre future profession.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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