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L’esthétique attire de plus en plus de médecins

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Médecins généralistes, chirurgiens et dermatologues forment le trio de tête pour la réalisation d’actes de médecine esthétique. Mais aucune formation n’est reconnue au niveau national par le Conseil de l’Ordre. Le point sur cet exercice en plein essor, qui tente de répondre à une demande exponentielle, tout particulièrement pour les produits injectables (+39% en 2015, selon l’IMCAS*)

Etat des lieux

Difficile de savoir précisément combien de médecins pratiquent la médecine esthétique car la médecine esthétique ou anti-âge n’est pas une spécialité médicale reconnue par le conseil de l’Ordre des médecins.
Dans les faits, plusieurs spécialistes ont cette pratique, à temps partiel ou temps plein : dermatologues, médecins généralistes, ORL, ophtalmologues, chirurgiens-dentistes, chirurgiens de la face, angiologues, etc….
Historiquement, les dermatologues ont été les premiers et sont toujours aujourd’hui les plus nombreux. Le Sou Médical (MACSF, l’un des principaux assureurs des médecins) assure environ 2500 praticiens pour des actes de médecine esthétique, parmi lesquels 1500 dermatologues, 400 médecins généralistes, 250 ORL, 170 chirurgiens-dentistes et 170 ophtalmologues.

Mais les généralistes qui sont installés dans les grandes villes sont de plus en plus nombreux à se laisser séduire par cet exercice, comme nous le confirme aussi le Dr Jean-Jacques Legrand, président de la Société Française de Médecine esthétique : il n’y a que 200 médecins environ qui font de la médecine esthétique de façon exclusive. Et environ 2000 qui ont cette pratique en complément de leur spécialité, parmi lesquels on trouve principalement des médecins généralistes, des dermatologues, mais aussi des chirurgiens.
Chez les chirurgiens plasticiens et maxilo-faciaux, la partie de l’activité consacrée à l’esthétique s’est considérablement développée. Un certain nombre d’entre eux font plus d’actes de chirurgie esthétique que d’actes chirurgicaux, souligne le Dr Legrand, avant d’invoquer le motif de la rentabilité. Enfin, parmi les médecins généralistes, les formes d’exercice sont très variées : certains font des injections, d’autres seulement des peelings, d’autres encore de la nutrition en parallèle…

De quels actes parle-t-on ?

Que recouvre la médecine esthétique ? Tous les actes à visée esthétique non chirurgicaux : peelings et photorajeunissement, injections à visée anti-âge (Botox, acide hyaluronique…) mésothérapie, autogreffes de cellules adipeuses, micro-greffes capillaires, traitements vasculaires (couperose, varices), et épilation longue durée.

Le contour de ces actes évolue très rapidement et le législateur peine à suivre, comme le soulignait en juillet 2012 un rapport* du Sénat. Concernant plus particulièrement le Botox, le conseil national de l’Ordre des médecins indique que seuls 5 spécialistes sont autorisés à pratiquer ces injections : chirurgiens plasticiens et esthétiques, dermatologues, chirurgiens de la face et du cou, chirurgiens maxillo-facial et ophtalmologues.

Quelle formation ?

Les médecins ayant une activité d’esthétique déplorent l’absence de formation validée par le conseil national de l’Ordre des médecins et donc de statut clair pour le médecin esthétique.

La seule formation qui était reconnue depuis 2007, le DU de Médecine morphologique et anti-âge a été suspendue en 2013 par le CNOM, parce que la qualité de l’enseignement, dispensé par des médecins libéraux et non pas universitaires, n’était pas à la hauteur d’un DU universitaire. Néanmoins, un certain nombre de formation existent toujours, notamment des DU de dermato-cosmétique, mais ils sont souvent réservé aux dermatologues. Aujourd’hui, pour un médecin généraliste qui souhaite se former, il faut bien savoir que la formation de A à Z à la médecine esthétique n’existe pas, souligne le Dr Legrand. Néanmoins, certains DU focalisés sur une technique en particulier, comme par exemple les injections ou le laser, sont ouverts aux généralistes. A chacun, donc, de se renseigner dans sa Faculté de médecine pour savoir quels sont les DU existants. Des enseignements qu’il faudra le plus souvent compléter par une formation pratique sur le tas.

Rémunération et assurance

Un généraliste qui commence à faire de la mésothérapie par exemple pourra en retirer un revenu complémentaire de quelques dizaines de milliers d’euros de plus par an. Mais les revenus retirés de l’activité esthétique peuvent être beaucoup plus importants, et, au fur et à mesure, certains médecins vont exercer l’esthétique de façon exclusive, avec un chiffre d’affaires annuel qui peut atteindre 200 à 300 000€ pour une belle clientèle, indique le Dr Legrand.

Tout dépend bien sûr de la ville, du quartier et de la clientèle de ce médecin. Les variations sont considérables.

Les réclamations et procès sont-ils fréquents dans le domaine de la médecine esthétique ?

Les deux principaux assureurs contactés (Sou Médical et Médicale de France) déclarent une trentaine de réclamations chaque année, ce qui n’est pas plus que dans d’autres spécialités. Les réclamations concernent surtout les injections de produit de comblement (réactions inflammatoires, asymétrie) et le laser épilatoire (brûlures, cicatrices), mais débouchent rarement sur une procédure judicaire.

*IMCAS International Master Course on Aging Skin

*Rapport juillet 2012 : « Santé, beauté, une priorité : la sécurité »

L’avis de l’expert

Pour un enseignement national reconnu

Les seuls diplômes reconnus aujourd’hui sont les diplômes universitaires. Certains cursus privés peuvent avoir une certaine valeur, mais ne débouchent sur aucune reconnaissance officielle. Tant que le gouvernement ne mettra pas en place un enseignement universitaire commun de la médecine esthétique, on restera dans le flou artistique et chacun pourra continuer à faire ce qu’il veut dans son coin. Marisol Touraine ne s’intéressait pas du tout à notre discipline, espérons que cela changera avec le nouveau gouvernement

Dr Jean-Jacques Legrand, président de la Société Française de Médecine Esthétique (SFME) 

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  • Sophie Cousin
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