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Julien Breysse, Isni : Cela fait dix ans que l’hôpital n’investit plus ! c’est scandaleux, nous sommes en colère

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Alors que les internes se sont révélés (une fois de plus) un rouage essentiel au fonctionnement de la grande machine hospitalière pendant la crise épidémique, l’amélioration de leurs conditions de travail n’est toujours pas une actualité pour les pouvoirs publics. L’Isni révèle les résultats de son enquête réalisée auprès d’un tiers des internes en mai et juin 2019. Explications.
Selon l’Isni qui a réalisé une enquête entre mai et juillet 2019 auprès de 7 353 internes (un quart de l’ensemble de cette population), le maximum légal de 48 heures fixé par l’Union européenne par un décret de 2015 n’est toujours pas respecté, avec une moyenne de 58,4 heures par semaine de travail. Un quota dépassé par plus de 70 % des internes. Précisions aggravantes, alors que 40 % d’entre eux travaillent plus de 60 heures par semaine, 10 % (surtout dans les spé chirurgicales) dépassent même les 79 heures. Ces derniers travaillent en moyenne 70,7 heures/semaine, ceux des spé médicales cliniques comme la cardio ou la neurologie sont présents sur leur lieu de stage 57,1 heures/semaine. Ceux qui seraient "les mieux lotis" seraient les internes en médecine générale (51,5 heures/semaine). Rapporté à une valorisation de 1 600 euros net (indemnités comprises), l’heure de travail est donc rétribuée 6,80 euros net, soit en dessous du Smic horaire net de 7,96 euros. En fait, leur situation s’est dégradée depuis 2012 : en témoigne le taux d’internes ne prenant pas leur repos de sécurité : il est passé de 21% à 29 %. Chez les internes en chirurgie, ce taux dépasse même les 60 %, 57 % d’entre eux ne le prenant pas systématiquement et 13% carrément jamais. Pis, alors même qu’ils sont considérés comme des étudiants, ils sont devenus en temps d’épidémie "des éléments indispensables à la continuité des soins". Autre exemple, 86 % d’entre eux jugent passer un temps trop long devant l’ordinateur à gérer des tâches administratives. Selon Justin Breysse, président de l’Isni, ce "glissement des tâches" est dû à la fois à une défaillance de la gouvernance et à un problème récurrent de manques de moyens et de personnels. "Cela fait dix ans que l’hôpital n’investit plus ! c’est scandaleux, nous sommes en colère !", dénonce-t-il. Même la solution préconisée l’année dernière par l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn qui consiste à faire enregister par la CME le décompte horaire, ne convient pas selon lui : "La procédure par demi-journée de travail rend impossible le décompte horaires qui ne peut pas fonctionner quand le travail déborde sur les jours de repos. Nous ne pouvons plus nous contenter d’effets d’annonces qui ne sont jamais suivis d’effet." Rappel, les internes ont trois fois plus de risque de se suicider qu’une personne de la même tranche d’âge dans la population générale.
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  • Arnaud Janin
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