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Julie : « on a beaucoup à apprendre de nos aînés »

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Julie a terminé les ECNi 2019 dans le top 500. Après un parcours d’excellence, elle a fait le choix de la spécialité gériatrie. Elle explique à remede.org son choix.

Peux-tu nous raconter ton parcours ? Bac ? master ?

J’ai eu un bac S spécialité mathématiques mention très bien, puis ma Paces en tant que primante. J’ai poursuivi mes études à la faculté de médecine de Paris Sud. J’ai validé un master 1 en biologie-santé en parallèle de mes 2e et 3e années.

Pourquoi as-tu choisi de faire médecine ?

La médecine n’avait rien d’évident pour moi, mais je savais une chose : je ne pourrais pas passer ma carrière à douter du sens de mon travail, il fallait que je choisisse un métier dont je voyais clairement l’apport à la société, même s’il ne devait se limiter qu’à ma petite échelle.
Pourtant, jusqu’à la veille du choix, j’ai hésité : choisissais-je la médecine par réel attrait, ou par pression sociale, parce que c’était ce qu’on attendait d’une bonne élève ? D’autant plus qu’au lycée, j’aimais les langues et la philosophie plutôt que les sciences !
Aujourd’hui, je ne regrette pas mon choix et je pense, et j’espère que l’internat m’en apportera la confirmation définitive, quoique j’avoue que si, jeune bachelière, j’avais su la quantité de travail et les sacrifices que cela impliquait, j’aurais sûrement choisi une voie totalement différente.

Comment se sont passées tes études en médecine ? Quels sont ton pire et ton meilleur souvenir ?

Globalement bien, notamment grâce au bon esprit de camaraderie qui régnait dans ma promo et à l’ambiance familiale à la fac.
Évidemment, pendant l’externat, on est loin de l’insouciance des 2e et 3e années, mais c’est le moment où j’ai renforcé les amitiés que j’avais nouées les années précédentes et qui, après toutes ces épreuves, me sont devenues particulièrement chères. Je retiendrai donc comme meilleur souvenir les nombreux restaurants que j’ai faits avec ces amies, où nous parlions de choses sans rapport avec la médecine et de nos rêves pour l’avenir.
J’évoquerai comme pire souvenir un de mes stages de début d’externat, durant lequel j’ai eu du mal à m’intégrer à l’équipe, ma motivation était au plus bas et, dans ce cercle vicieux, je n’arrivais pas à m’impliquer et j’étais encore plus mal à l’aise. Heureusement, je n’ai jamais eu à revivre pareille situation et mes stages ont plutôt été une source d’enthousiasme.

Comment as-tu vécu les Ecni ?

Dans l’ensemble, bien aussi, mais c’est une réponse que je donne a posteriori, à la lumière de mon bon classement ; quand je raconte mes ultimes semaines de révisions de manière très factuelle à des amis qui ne sont pas en médecine, ils me regardent plutôt avec stupéfaction et horreur.
Cependant, j’ai veillé à m’accorder des pauses régulières et j’ai eu la chance d’avoir une amie de promo qui me déculpabilisait quand j’hésitais à sortir en me répétant que quelques heures de révisions en moins ne changeraient pas mon classement, mais me remonteraient le moral.

Quand as-tu fait le choix de la spécialité gériatrie ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?

J’ai commencé à y penser à l’issue de mon tout premier stage d’externe, en gériatrie aiguë et SSR (soins de suite). Je l’ai confirmé avec un deuxième stage en gériatrie aiguë, en début de 6e année. Cela ne m’a pas empêchée de douter en fonction des stages qui me plaisaient. J’étais sûre de ce que je ne voulais pas faire, mais j’ai gardé à l’esprit jusqu’en septembre la médecine générale et l’oncologie.

Pourquoi souhaites-tu devenir gériatre ?

Avant même de commencer la médecine, la population âgée m’intéressait, car je pense qu’on a beaucoup à apprendre de nos aînés.
Ensuite, avec les stages, j’ai découvert une spécialité très transversale, qui, contrairement à des idées reçues, n’est pas synonyme de soins palliatifs ou de maison de retraite, avec une dimension humaine primordiale, qui de plus est en plein essor et offre de nombreuses possibilités d’exercice (gériatrie aiguë, soins de suite, équipe mobile, consultations mémoire…).
J’ai aimé le principe de prise en charge globale, le gériatre se soucie du problème aigu, mais aussi de toutes les maladies chroniques et de l’avenir du patient qui implique de prendre en compte l’aspect psychologique et social, en lien avec d’autres professionnels de santé, et les discussions autour de l’intérêt de traiter ou non, du rapport bénéfice/risque de chaque médicament ou intervention.

Quelles ont été les réactions de ton entourage devant ton classement et ton choix de spécialité ?

Je crois que c’est moi qui ai été la plus surprise en découvrant mon classement. Mon entourage le plus proche n’a pas été étonné de mon choix de spécialité, je les ai suffisamment inondés d’histoires de mes stages de gériatrie pour qu’ils comprennent les raisons de ce choix et que c’est la spécialité dans laquelle je serai probablement la plus heureuse. Ma famille plus éloignée était un peu plus perplexe, se demandant comment je pouvais être attirée par les « vieux déments de maison de retraite ». Après quelques explications, je pense en avoir convaincu certains, les plus sceptiques concluent avec des phrases comme « bon, c’est bien, il en faut ».

Est-ce une bonne chose d’après toi d’avoir fait un DES de gériatrie ?

Certains de mes seniors, qui se sont beaucoup plus penchés sur la question que moi, chiffres à l’appui, craignent que, paradoxalement, la création du DES ne diminue in fine le nombre de gériatres formés. L’ancien système avait l’avantage de maintenir une certaine polyvalence pendant le début de l’internat et de faire de la gériatrie un choix mûrement réfléchi. Personnellement, ce nouveau DES me convient bien, puisqu’il me permet de privilégier des stages en gériatrie à la place des stages de pédiatrie ou gynécologie. De plus, dans ma région d’internat, les coordonnateurs du DES veillent à ce que notre internat se passe dans les meilleures conditions possibles.

Comment se sont passés tes premiers pas en tant qu’interne ?

Honnêtement, pour l’instant, l’appréhension domine l’excitation, surtout que je commence un stage aux urgences où tout doit aller vite. Mais je suppose que je vais rapidement progresser et j’ai hâte de de débuter mon semestre en gériatrie.

Un conseil pour les 6èmes années pour choisir leur spé ?

N’hésitez pas à vous investir en stage. Certes, s’engager dans un stage prenant est stressant, car il laisse moins de temps pour ingurgiter les collèges, mais cela vous motivera le matin, vous aidera à cerner ce qui vous plaît le plus et vous permettra de rencontrer vos potentiels futurs maîtres, les personnes qui vous inspireront et avec qui vous pourrez échanger sur vos projets. Les miens ne se reconnaîtront pas, car ils sont trop humbles et moi trop timide pour leur exprimer mon admiration, mais ils m’ont beaucoup aidée. N’hésitez pas également à contacter les internes, la plupart seront ravis de vous parler de leur spécialité. Enfin, quand viendra le moment du choix, courage, il arrivera plus vite que vous ne le croyez. N’oubliez pas qu’il n’y a jamais de classement « trop bon pour choisir une spé ».

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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