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Jeunes maîtres de stage : ils se sont lancés et racontent !

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Envie de transmettre, de confronter ses connaissances et ses pratiques professionnelles, rester à jour, créer une dynamique favorable à l’installation… Les motivations pour devenir maître de stages ne manquent pas. Et il n’est pas nécessaire d’avoir dix ou quinze ans d’expérience pour se lancer. La preuve : deux médecins généralistes trentenaires, fraîchement installés, racontent leur vécu de maître de stage.

Dr Monica Neagoe, 31 ans, installée depuis décembre 2017 à la MSPU de Fontainebleau et maître de stage depuis novembre 2018 :
« J’ai eu des maîtres de stage qui m’ont beaucoup inspirée. Les stages en médecine générale étaient les meilleurs : on était vraiment là pour apprendre, et non pas pour faire tourner la boutique…. J’ai toujours aimé expliquer aux autres ce que je sais faire. Ma mère était prof, ça me vient sans doute de là ! Un an après mon installation, en novembre dernier j’ai reçu mon premier interne de niveau 1. C’était pour moi une évidence de le faire. J’étais un peu stressée au début, je me demandais si j’allais y arriver. Maintenant, ça roule. Ca m’oblige à être plus claire et à bien structurer mes connaissances. C’est une approche qui me passionne !
Pour devenir maître de stage, ce n’est pas compliqué. Il faut juste prévoir ses formations bien à l’avance (car leur nombre est limité dans l’année) et remplir quelques formalités administratives. J’ai suivi pour l’instant la formation pour devenir MSU de niveau 1 organisée par le CNGE, « Initiation à la maîtrise de stage », sur deux journées (vendredi-samedi). L’avantage est que cette formation est rémunérée par le DPC. Il faut s’organiser quand on accueille un stagiaire : pas seulement ranger son bureau, mais surtout organiser son temps. Moi je consacre environ 30 minutes à chaque consultation. C’est le rythme qui me convient pour donner suffisamment d’attention à la fois au patient et à l’interne et ne pas être tout le temps en retard.
Dans la relation avec l’interne, il faut savoir s’adapter à son niveau d’autonomie. En général, les deux premiers mois sont consacrés à l’observation puis, au cours des deux mois suivants, c’est l’interne qui fait la consultation et je suis à côté. Après 4 mois, l’interne commence souvent à faire sa consultation seul dans un autre bureau et on fait le debriefing juste après.
C’est très enrichissant pour le médecin, dans sa pratique. Les recommandations de prise en charge changent très vite et le fait de devoir enseigner oblige à se maintenir à jour. On peut en débattre ensemble et réfléchir à la meilleure prise en charge pour le patient. Par ailleurs, je pense que c’est une excellente façon de répondre, à son échelle, aux problèmes de démographie médicale. Beaucoup d’internes reviennent pour remplacer dans leurs lieux de formation lorsque leur stage s’est bien passé. Parfois il y a même des installations. J’en suis la preuve. C’est ça la dynamique qui fait qu’ils vont avoir envie de s’installer ensuite ! »

Dr Tan Trung Phan, 32 ans, installé à la MSPU de Fontainebleau depuis novembre 2016, maître de stage depuis janvier 2018 :
« J’étais tuteur d’internes en médecine générale à la faculté de médecine de Créteil et, en m’installant, je savais que j’allais me lancer rapidement dans la maîtrise de stage. Le dernier stage de mon internat, très ancré dans les soins premiers, avec des maîtres de stage de qualité, a été le meilleur de ma formation. J’ai suivi la formation de maître de stage de deuxième cycle pour pouvoir accueillir des externes. Cette formation de deux jours aborde notamment : la définition du cadre réglementaire de la maîtrise de stage, les objectifs du stage pour les étudiants de deuxième cycle, le point sur les tâches que l’on peut confier aux étudiants, des jeux de rôle pour la mise en situation.
Je reçois deux externes tous les trois mois, chaque externe ayant deux maîtres de stage en alternance. Mon organisation est la suivante : je reçois mes patients toutes les 20 minutes et au bout de 3 patients, je bloque un créneau de consultation pour avoir une pause afin de débriefer les consultations avec les externes. Parfois l’externe a vu des choses que je n’ai pas vues, et inversement. Pendant la consultation, je peux confier différentes tâches aux étudiants : débuter une consultation, recueillir les motifs de consultation, examiner le patient avec moi, écrire dans le dossier ce qu’il a trouvé à l’examen clinique et ce qu’il prescrirait comme traitement.
Cela apporte beaucoup, tant aux étudiants qu’aux maîtres de stage. Les étudiants n’ont pas une idée claire du rôle de médecin généraliste et parfois beaucoup d’a priori et d’idées reçues sur les pathologies que l’on peut rencontrer en médecine générale. Etre observé permet de remettre à jour ses connaissances, ses lectures, de travailler sa communication avec les patients. C’est une motivation à améliorer sans cesse sa pratique.
La rémunération en tant que maître de stage n’est pas une motivation importante. Pour moi, ce qui importe, c’est vraiment de former les étudiants et de leur transmettre un savoir. Pour les jeunes médecins qui ont envie de se lancer, je leur conseillerais tout d’abord de se poser la question : est-ce que j’ai envie de transmettre ma pratique de médecin ? Et pourquoi pas faire un essai. On reçoit un agrément pour une certaine durée et, si besoin, il est possible d’arrêter pour x raisons. Pour ma part, j’ai bien l’intention de continuer et je pense que je ferai bientôt la formation de maîtrise pour les étudiants en troisième cycle ».

-Comment devenir maître de stage ?
Il faut répondre aux critères suivants de la WONCA* (World organization of national colleges, academies and academics associations of general practionners and family physicians) :
-  être médecin généraliste libéral installé depuis trois ans au moins ou un an pour l’accueil des externes, ou en collaboration (et ne pas exercer une médecine à exercice particulier exclusive (homéopathie, ostéopathie, mésothérapie, acupuncture…)
-  demander son agrément pour devenir enseignant clinicien ambulatoire MSU : pour cela, rédiger une demande motivée sur une ordonnance avec numéro d’inscription à l’Ordre, à envoyer au coordonnateur du département de médecine générale et au doyen de médecine de la faculté dont dépend votre localisation géographique d’exercice. Cette demande d’agrément est soumise au conseil de l’ordre départemental qui confirme l’absence d’obstacle à l’exercice de la médecine générale.
Après avis favorable du coordonnateur de médecine générale et selon les critères de formation demandés, la demande d’agrément est soumise à la validation en commission d’agrément régionale, l’agrément est ainsi acquis pour cinq ans ou pour un an, si des réserves sont émises.
-  se former à la pédagogie en suivant le cursus de maîtrise de stage, au moins le premier programme DPC pour débuter :
-  initiation à la maîtrise de stage
-  encadrement des externes en MG
-  supervision directe en maîtrise de stage
-  supervision indirecte en maîtrise de stage
-  formation à l’accueil d’interne en SASPAS (stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée)
Puis certification, tutorat…
-  accepter le règlement ou la charte des enseignants de la faculté concernée, accepter le principe d’une évaluation et d’une formation régulière, être informatisé.
-  participer à la vie de l’association locale et nationale des enseignants cliniciens ambulatoires maîtres de stage des universités et aux actions du département de médecine générale.

A noter : on peut devenir MSU pour 4 types de stages :
-  le stage de deuxième cycle destiné aux externes ;
-  le stage dit « de niveau 1 » pour l’interne de MG durant la « phase socle », c’est-à-dire la première année d’internat ;
-  le stage dit « de niveau 2 » ou SASPAS (Stage autonome en soins primaires ambulatoires supervisés) pour l’interne de MG durant la « phase d’approfondissement », à réaliser lors de la troisième année d’internat ;
-  les stages ambulatoires validant la santé de l’enfant et de la femme, durant la « phase d’approfondissement », soit lors des deuxième et/ou troisième années d’internat.

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  • Sophie Cousin
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