La ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a lancé en novembre 2015 un plan en faveur de l’attractivité médicale à l’hôpital en se fondant sur plusieurs rapports sur l’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital publiés au cours des dernières années (Danielle Toupillier, la Fédération hospitalière de France -FHF-, Jacky Le Men,...).
Le 4 octobre, elle a annoncé de nouvelles mesures visant à revaloriser les carrières médicales hospitalières ainsi qu’"une seconde séquence de travail" consacrée à l’organisation et la gestion du temps de travail.
L’Isni a souhaité "participer à cet enjeu de l’offre de soins en France" en essayant d’identifier les mesures prioritaires pour les internes. Il avait déjà publié en 2013 un document sur l’attractivité de l’hôpital public dans le cadre du "pacte de confiance pour l’hôpital".
Le syndicat a compilé toutes les mesures des rapports récents et du plan de novembre 2015 et, comme celles-ci abordent peu l’internat, il les a complétées avec des mesures sur ce sujet. Il les a ensuite classées en quatre catégories (gestion et développement des carrières, conditions d’exercice, qualité de vie au travail et rémunération).
Elles ont été soumises en 2016 aux internes de toute la France afin qu’ils les hiérarchisent selon leur caractère prioritaire.
L’Isni a analysé les réponses en fonction du sexe, de l’ancienneté, du post-internat ainsi que du souhait de secteur, d’un poste en milieu hospitalier ou d’une carrière universitaire.
Pour la totalité des internes, les mesures les plus importantes à mettre en oeuvre sont :
• Respecter les repos de sécurité pour garantir la sécurité des patients et des internes
• Mettre en place des formations de qualité et respecter le temps prévu à ces formations
• Améliorer les conditions de vie au travail (bureau pour les internes, chambres de gardes dans chaque service, place de parking, accès à une crèche…).
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Sur le respect du repos de sécurité, "on peut imaginer que bien qu’obligatoire", il ne soit pas encore totalement respecté, note le syndicat. "De nombreux efforts sont faits en ce sens dans de nombreux hôpitaux mais certains services et leur responsable peuvent mettre de la mauvaise volonté dans son application".
S’agissant de la rémunération, la mesure jugée la plus importante porte sur la revalorisation des gardes et astreintes. "Certes, les mesures concernant les rémunérations sont les bienvenues mais elles ne sont pas prioritaires et ne suffisent pas", observe l’Isni.
Enfin, les internes ont mis en avant la nécessité de diminuer la lourdeur des tâches administratives, de mettre en place des tableaux de service et de revoir l’organisation de la permanence des soins.
Des statuts de "praticien manager" et de "praticien expert" à créer
Le syndicat suggère de créer un métier de "praticien manager" qui garderait une partie d’activité clinique mais dont le reste de l’activité serait dévolu au rôle de manager et ne serait pas cumulé avec un statut universitaire.
Un statut de "praticien expert" pourrait aussi être mis en place pour les praticiens ne souhaitant pas avoir un exercice universitaire ou managérial mais voulant évoluer en ayant une pratique purement clinique.
L’enquête met en évidence un intérêt limité pour les carrières universitaires. Le syndicat trouverait intéressant que les universitaires puissent orienter leur exercice soit vers l’enseignement, soit vers la recherche, sans rendre cela exclusif.
Enfin, l’Isni appelle à laisser "une plus grande marge de manoeuvre aux établissements, que ce soit au niveau financier ou réglementaire", afin qu’ils puissent appliquer plus rapidement et de façon plus efficace et adaptée les mesures d’amélioration de l’attractivité.
Source :www.apmnews.com