« Mi-décembre, on pouvait déjà identifier la progression du virus SarsCov2 avec des petites cartes sur des sites de journaux médicaux comme The Lancet ou The New England Journal of Medicine. Selon moi, c’était évident que cela allait arriver chez nous, étant donné la vitesse de la propagation du virus en Chine. Dans ces articles, le R0 était de 2,5 ou 3. Puis, il y a eu un creux, puis début janvier les cas de clusters aux Contamines début janvier. Ensuite, j’ai un peu oublié et pensé à autre chose. Mais fin janvier, avec la rapidité de la chaîne de transmission, j’ai compris que l’on allait se prendre la même vague qu’en Chine. Je ne parvenais pas alors à visualiser quel impact allait avoir sur notre vie quotidienne ces cartes et ces points montrant l’évolution de l’épidémie.
Mi-février, ayant vu ce qu’il se passait en Italie via des amis à la fac de Milan, j’ai demandé au doyen de ma fac s’il y avait des mesures particulières à prendre pour former les étudiants à ce qu’était le virus, les sensibiliser. Car ce qui m’étonnait le plus, c’est que personne n’en parlait et ne voyait cette menace arriver. Je m’étais alors inscrit au Mooc du CDC sur l’évolution de l’épidémie. On m’a finalement répondu que c’était un problème de l’hôpital et que je n’avais pas à m’inquiéter, c’était un problème que l’hôpital parviendrait à gérer. Et surtout de plus, le discours des politiques et des médecins qui s’exprimaient dans les médias se voulait très rassurant. Et d’un coup, ils ont changé et on a senti la panique dans leurs propos. Leur manque de préparation m’a finalement plus inquiété que l’arrivée du virus en tant que tel. »
Retrouvez le podcast ici