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Interview : étudiant en dentaire « C’est vraiment le stress qui m’a fait échouer à ma 1ère Paces »

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Romain Ohanessian a 22 ans et est en 4ème année de dentaire à Marseille. Lors de sa 1ère Paces, trop de stress lui fait perdre ses moyens à quelques jours du concours. Il réoriente son choix initial de médecine vers dentaire. C’est en relâchant la pression qu’il retrouve sa pleine capacité de travail. Et s’engage à 100% dans le cursus de dentaire. Il s’est livré au jeu des questions/réponses pour Remede, avec beaucoup d’enthousiasme et de franc-parler.

Quand avez-vous su que vous vouliez faire dentaire ? Avez-vous été encouragé dans cette voie ?

J’ai toujours voulu faire des études de santé, j’en parle depuis le primaire. Mais dentaire, cela a été un choix plus tardif. Au collège, j’avais fait mes deux stages de 6ème et 3ème chez un dentiste, mais ensuite j’avais un peu oublié ces expériences... A l’époque, je voulais vraiment faire médecine. Bien sûr, tout le monde m’a dit que c’étaient des études très difficiles. Mais comme j’étais sérieux et que j’ai toujours travaillé énormément au lycée, on m’a dit « vas-y ! ». Ma famille m’a énormément soutenu dans mon choix. J’ai fait un Bac scientifique et je suis entré en Paces à Marseille.


Pouvez-vous nous raconter votre première année ?

La première Paces, mon premier semestre s’est bien passé, j’avais de bonnes notes. Mais quelques jours avant le concours de décembre, j’ai perdu tous mes moyens à cause du stress. Je n’arrivais plus à réviser, je n’étais plus du tout productif. Même si j’avais beaucoup travaillé avant, cela n’a pas été suffisant… J’ai eu des mauvaises notes et j’ai commencé à me dire que j’allais redoubler. Ensuite, j’ai réussi à regagner des places et je suis arrivé à l’été à peu près serein. Mais à la mi-août, j’ai vécu les pires journées de ma vie.

Que s’est-il passé ?

Je me suis dit que je n’y arriverais jamais, j’avais de très grosses angoisses qui m’empêchaient de dormir la nuit. C’est justement à ce moment-là que j’ai commencé à envisager dentaire, ce qui élargissait le classement. Le fait de garder cette idée en tête m’a permis de retrouver ma confiance en moi et en mes moyens. J’ai beaucoup parlé de ce nouveau choix avec mes parents, ma copine, et avec un étudiant en dentaire qui m’a expliqué qu’il y avait aussi un internat. Au départ, je me suis dit « tant pis, je vais faire dentaire », mais ensuite j’ai pensé que c’était le choix d’une vie, celui qui me convenait vraiment.


Comment avez-vous abordé votre deuxième Paces ?

J’étais toujours chez mes parents, on habitait au même endroit, je n’ai pas changé grand-chose dans ma méthode de travail. Je me suis rendu compte que c’était vraiment le stress le critère principal qui m’avait fait échouer la première fois.


Comment avez-vous vécu vos deux Paces avec vos proches ?

Ce n’est pas pareil dans toutes les familles... Chez moi, c’était soutien à 100% ! Pour manger, je mettais les pieds sous la table, je ne débarrassais jamais… c’était tout pour moi pendant deux ans. Avec ma copine, nous ne sommes pas sortis pendant deux ans. Elle s’y était préparée car nous sommes ensemble depuis longtemps.

Pas du tout de sortie pendant deux ans ?!

Pendant le premier semestre, non aucune ! Je le regrette un peu d’ailleurs. Je faisais de la musique depuis longtemps, du saxophone, et j’ai dit que j’arrêtais. Même le sport, j’avais presque tout arrêté la première année. Au début de la deuxième année, je me suis dit qu’il fallait que je reprenne un peu le sport, j’y allais une ou deux fois par semaine. La seule pause, c’était le samedi soir : j’arrêtais de réviser vers 18 heures (mais je ne sortais pas !). Bon après, je connais d’autres étudiants qui n’ont pas tout sacrifié à ce point et qui ont quand même eu leur première année du premier coup. Il n’y a pas de critère…. Il y a 3000 élèves à Marseille et 3000 façons différentes de travailler.

Du coup, en 3ème et 4ème année, vous vous êtes rattrapé ?

Oh oui !! Je me suis mis énormément au sport. J’ai repris le saxophone, que je jouais depuis 10 ans. Après je ne regrette pas ces sacrifices. J’ai des amis qui ont aussi fait beaucoup de sacrifices mais qui, eux, n’ont pas eu la Paces.

Vous révisiez seul ou en groupe ?

Toujours seul. Je préfère travailler seul, je n’aime pas avoir quelqu’un derrière moi. Bon, j’avais quand mêmes les écuries, on se voyait 2-3 heures par semaine par groupe de 8 personnes. On corrigeait certaines questions et ça permettait de voir les choses autrement.

Quelle était votre méthode pour réviser ?

Je faisais une première lecture du cours, puis j’essayais de voir dans les annales les QCM précédents pour évaluer ce que le prof attendait, parce que ça marche un peu comme ça. Puis je reprenais morceau par morceau en essayant de comprendre beaucoup, et d’apprendre ensuite. Certains disent que la Paces, ce n’est que du par cœur…non, ce n’est pas vrai ! Il y a par exemple des lois de physique ou de chimie qu’on a pu apprendre déjà au lycée, mais c’est tourné autrement. Il faut juste prendre le temps de s’en souvenir.

Comment progressent les apprentissages en 2ème, 3ème et 4ème année ?

En 2ème et 3ème année, ce sont surtout des travaux pratiques sur des simulateurs et des dents en résine, avec des cours théoriques et la partie clinique. Au fur et à mesure, on réduit les travaux pratiques. Quand on entre à l’hôpital en 4ème année, ce ne sont plus des dents en résine !

Est-ce stressant d’avoir d’un coup de vrais patients en face de soi ?

On m’avait dit : « fais attention, tu vas entrer à l’hôpital, ça va changer ! ». C’est vrai qu’on se dit : « maintenant, il ne faut pas se rater… » En 4ème année, on se retrouve en binôme avec des 6ème année, qui savent nous aiguiller dans la pratique. J’ai choisi un binôme très sérieux : elle est forte en pratique mais aussi en théorie. Pour l’instant, je n’ai eu aucun problème. Mais au mois de mai, elle va me lâcher et je serai tout seul ! Bon après, les patients savent qu’on est étudiant. A chaque étape, on fait valider par le prof, et ça se passe bien.


Après la 5ème année, opterez-vous pour le cycle court ou long ? et quelle spécialité vous intéresse davantage ?

J’aimerais passer l’internat, sachant qu’une réforme est attendue pour 2019. La pédodontie sera peut-être rajoutée et cela m’intéresse beaucoup de soigner les enfants. Il y a par exemple pour certains petits patients poly-pathologiques des prises en charge pluridisciplinaires très intéressantes. L’orthodontie pourrait également m’intéresser.

Comment appréhendez-vous le concours de fin de 5ème année ?

C’est moins stressant car le CSCT (certificat de synthèse clinique et thérapeutique), ce sont des cas cliniques qui résument tout ce qu’on a déjà vu. Les profs veulent nous faire réussir. C’est beaucoup moins vicieux que les QCM, qui se jouent à la virgule près.


Dans quel type d’exercice vous voyez-vous plus tard ?

Il y a deux ans, je vous aurais dit libéral. Mais le public m’intéresse beaucoup parce qu’il y a des cas plus complexes à traiter. L’omnipratique ne m’intéresse pas. J’aimerais aller plus loin. Je ne me vois pas du tout dans un cabinet libéral tout seul. C’est très bien d’être en groupe si chacun a sa spécialité et peut partager son savoir. Avec l’internat, je pourrais passer 4 ans de plus à l’hôpital et ensuite m’installer en libéral. Avant, on pouvait faire les deux mais depuis 2012, ce n’est plus possible. Soit on devient totalement hospitalier, soit libéral, c’est dommage. Moi j’aurais adoré être maître de conférence, faire de la recherche… Je ne voudrais pas être à la traîne sur les biomatériaux et les dernières technologies dans 10 ans. Pour ça, il faut toujours
continuer à se former.

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  • Sophie Cousin
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