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Internat : le remplacement en débat

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Nouveau cheval de bataille de l’ISNI, le remplacement pendant l’internat est un droit et même un plus non négligeable en ce qui concerne la formation. Pourquoi est-ce important pour les étudiants d’avoir la possibilité de continuer à remplacer ? Remede.org revient sur ce sujet brûlant.

Pourquoi un tel retour en arrière ?

Jusqu’à aujourd’hui les internes pouvaient remplacer à partir du 5e semestre. Le gouvernement souhaite, sans raison valable, repousser la possibilité de remplacer. Ce point de la réforme vient d’un rapport du conseil de l’Ordre des médecins, en accord avec les doyens des facultés de médecine. Le rapport émis, qui date de février 2020, propose de repousser l’obtention de la licence de remplacement au niveau des médecins juniors.

Les raisons invoquées sont celles de la formation, de la responsabilité et des compétences. Des raisons qui ont de quoi surprendre puisque les internes qui ont fait des remplacements n’ont pas plus de sinistres que leurs aînés. Cela s’explique probablement par la grande responsabilité des zones de remplacement, mais il faut préciser que l’interne, dans la grande majorité des cas, n’est pas mis en difficulté.

Indispensable à la formation

La perte de cette licence de remplacement dès le 5e semestre serait une grande perte pour la formation des internes de spécialités. Que l’on soit médecin généraliste, anesthésiste-réanimateur ou biologiste, le remplacement est le meilleur moyen de mettre ses compétences et ses connaissances en conditions réelles d’exercice. Pour Julien, interne en médecine générale, c’est l’aspect essentiel du remplacement : « On se retrouve seul face au patient, sans filet de sécurité, on a besoin de trouver la solution seul à notre problème.  » Pour Cédric, en dernières années d’internat en anesthésie-réanimation, le remplacement lui a ouvert les yeux : « A l’hôpital, même si en fin de cursus on nous laisse un peu plus de liberté et de responsabilité, on sait que le chef est toujours joignable, donc on va avoir tendance à l’appeler au moindre doute. En remplacement, on a bien sûr des collègues. Mais on y réfléchit à deux fois avant d’appeler à l’aide, et on est maître de toute notre prise en charge. »

Cette mise en responsabilité est devenue indispensable à la formation pour Cédric : « Ces expériences ponctuelles de remplacement nous permettent de voir la difficulté d’être chef et d’avoir des responsabilités, ce qui nous permet d’aborder la fin de notre internat différemment. »

Tout le monde est gagnant

Au fil des années, les internes détenteurs d’une licence de remplacement ont aidé à juguler la baisse de la démographie médicale. De nombreux médecins comptent aujourd’hui sur les internes pour remplacements réguliers. C’est d’autant plus vrai en médecine générale où le manque de médecin est extrêmement important. Les internes vont souvent remplacer dans les zones en tension, beaucoup plus facilement que les médecins diplômés.

Pour les internes, les remplacements sont aussi une source de revenus supplémentaire. Quand on connaît la rémunération horaire des internes en semaine, comme en garde, les revenus des remplacements deviennent vite indispensables pour de nombreux internes qui arrivent à bac+8.

Cette question, qui reste pour le moment en suspens, est donc incompréhensible pour les syndicats de médecins, mais aussi pour les internes eux-mêmes. Le rationnel pour repousser le moment d’obtention de la licence de remplacement ne tient pas et l’écrasante majorité des internes sont vent debout contre cette réforme.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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