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Formation à la gériatrie : un rapport qui va dans le bon sens

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Plus d’attractivité pour la filière gériatrie. C’est l’un des objectifs du rapport de Dominique Libault sur la dépendance, remis le 28 mars dernier à Agnès Buzyn. Parmi les 175 propositions, un certain nombre concerne la formation des professionnels de santé à la gériatrie. Le Dr Arnaud Caupenne, responsable communication de l’Association des jeunes gériatres réagit aux mesures envisagées pour sa filière.

-Remede : Le rapport propose la mise en place d’une formation diplômante inter-universitaire nationale délivrant une compétence en gériatrie dédiée aux médecins exerçant en médecine et/ou SSR polyvalent. Quel est votre avis ?
-  Dr Arnaud Caupenne : C’est une mesure dont nous avions discuté en amont au sein du Conseil national professionnel (CNP) de gériatrie. Le but de cette formation est de proposer une formation diplômante aux nombreux médecins, toutes spécialités confondues, exerçant ou souhaitant exercer auprès des patients âgés. Celle-ci vient relayer la capacité et le DESC en cours d’arrêt maintenant que le DES est en place. L’idée est de mettre en place une formation nationale commune validant les spécificités du soin auprès des patients polypathogiques. Ce DIU se composerait d’une première année de tronc commun puis d’une seconde orientée soit vers la coordination en Ehpad soit vers la médecine de soins auprès du sujet âgé.

-Remede : Un stage dans un service de gériatrie au cours du deuxième cycle des études est également préconisé : qu’en pensez-vous ?
-  Dr AC : C’est une très bonne idée défendue également par le CNP de gériatrie, le collège des enseignants et la Société française de gériatrie (SFGG). Il s’agit d’une mesure simple dont nous espérons qu’elle permettra à court terme de faire cesser les idées préconçues sur la gériatrie et plus globalement sur le soin auprès du patient âgé. Le fait de passer dans ces stages permet aux externes de découvrir une médecine à la fois technique, de pointe et en même temps humaine, qui prend en charge le patient dans sa globalité. Nous avons ainsi remarqué qu’une majorité des internes qui ont choisi la spécialité sont des anciens externes ayant découvert la gériatrie au travers de ces stages.

-Remede : Une immersion obligatoire en Ehpad pour les étudiants du DES de médecine générale et du DES de gériatrie, c’est une bonne idée ?
-  Dr AC : Oui, cela peut être une idée intéressante si les contours de ce stage sont bien définis. Le but doit être la découverte et l’apprentissage et non la suppléance d’un éventuel manque de médecins. Actuellement, les stages en Ehpad sont rares, principalement réalisés lors des stages en médecine ambulatoire par les internes du DES de médecine générale. La formation des internes en DES de gériatrie est pour l’instant plutôt hospitalière en courts séjours ou SSR. Ouvrir les portes de ces établissements à ces internes pourrait se faire par exemple au travers de stages avec les équipes mobiles extrahospitalières ou dans l’accompagnement d’un médecin coordonnateur qui lui déléguerait certaines activités sous sa responsabilité.

-Remede : La porte est ouverte pour une requalification en gériatrie auprès du Cnom pour les médecins exerçant la gériatrie en médecine polyvalente, via les commissions de spécialités… Quelle est votre réaction ?
-  Dr AC : C’est une bonne initiative pour deux raisons. Dans le contexte de la mise en place de la recertification tout d’abord : il est par exemple utile et logique qu’un médecin généraliste exerçant essentiellement une activité gériatrique en secteur hospitalier soit recertifié dans la bonne spécialité, à savoir la gériatrie, et non la médecine générale. La seconde raison est la reconnaissance officielle auprès des différentes instances du nombre de médecins exerçant la spécialité de gériatre. Aujourd’hui, ce nombre est très nettement sous-estimé car les démarches administratives auprès du Cnom sont complexes. Il faut enfin ajouter que l’obtention de la qualification est évaluée par un jury de la spécialité qui se base sur les compétences théoriques du candidat et/ou la présence d’une solide expérience de soin auprès des patients âgés.

Pour en savoir plus :
-  https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_grand_age_autonomie.pdf : p.102, voir proposition 107 « Renforcer l’attractivité de filière gériatrique et renforcer la place de la personne âgée dans les études de médecine »
-  https://devenirgeriatre.org/

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  • Sophie Cousin
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