Externe en pneumologie l’été dernier, l’activité du service relevait plus des soins palliatifs qu’autre chose. En effet, la moitié des patients était en stade terminal de cancer bronchique, et tout cela était assez déprimant.
Un matin, un patient arrive par les urgences, accompagné de son épouse affolée : il était connu du service car il venait y faire ses cures de chimio, et ce jour-là, il était au plus mal. Alors qu’il était dyspnéique, en sueur, et très angoissé, on l’installe dans une chambre et on me demande d’aller lui faire un ECG. En sortant de la chambre avec l’appareil, j’assiste à la scène suivante : l’épouse du patient, ne comprenant pas ce qui arrivait, interroge le chef de clinique : "Mais je ne comprends pas docteur, il faisait toutes ses cures, il allait mieux..." et alors qu’elle était au bord des larmes, le gentil docteur plein de compassion lui répond, d’un air agacé : "Ah, mais madame, la chimiothérapie, ça n’a jamais guéri le cancer !". Et sur ces mots il s’en va, continuant ses activités et laissant là cette pauvre femme et son mari mourant.
Le patient est décédé quelques heures plus tard ...
Alors pour le côté relations humaines, il y a encore quelques progrès à faire …