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Eugénie : Je voulais une spécialité transversale

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Eugénie, après avoir hésité avec l’oncologie, la psychiatrie et la médecine interne, a choisi la gériatrie. Enthousiasmée par une spécialité en pleine révolution, elle explique à remede.org son parcours et son choix.

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

J’ai toujours vécu à Paris, et j’ai suivi une scolarité normale dans des établissements publics. J’ai passé un bac S dans un bon lycée. J’étais curieuse de toutes les disciplines, je les ai toutes appréciées, sauf le sport je dois dire.

Pourquoi as-tu choisi de faire médecine ?

Il n’y a aucun médecin dans ma famille. C’était donc un peu la surprise générale quand j’ai, ado, persévéré à répondre « docteur » à la question "Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grande ?" Je pense sincèrement que la série ‘il était une fois la vie’ y est pour quelque chose dans cette fascination pour le corps humain qui est née très tôt.
Au lycée, j’aimais les sciences, plus les maths que les SVT, mais aussi beaucoup la philosophie et le français. Je me suis sérieusement posé la question de faire une prépa puis du journalisme, voire une école d’art. Mais le métier de médecin m’attirait. Faire de la recherche, comprendre, avoir la confiance de patients auprès de qui on peut être utile, peu de routine, et surtout un accès à des sciences fondamentales comme à des sciences humaines.

Comment se sont passées tes études en médecine ? Quels sont ton pire et ton meilleur souvenir ?

La première année, que j’ai redoublée, a été une grosse « claque » et plutôt cauchemardesque. J’étais mal à l’aise dans cette ambiance de compétition, et ne travaillais pas efficacement. En 2e et 3e année de médecine j’ai pu tourner la page de cette première année difficile. Je me suis investie dans le tutorat pour aider les P1 à travailler les sciences humaines et sociales, en particulier les cours d’éthique plus ou moins abscons à Paris-Descartes, puis au bureau de la corpo et au conseil de pédagogie.

Mes meilleurs souvenirs sont les rencontres que j’ai eu la chance de faire : des chefs géniaux et inspirants en médecine interne et en hématologie, et des amitiés précieuses.

Comment as-tu vécu les Ecni ?

Comme tout concours, c’est un moment anxiogène, et sa philosophie me laisse assez perplexe. Mais contrairement à la Paces, très anonyme où on se retrouve noyé dans une foule d’inconnus, les ECN peuvent être le lieu d’une grande solidarité. On connaît bien la promo avec laquelle on a passé cinq ans, et des amitiés profondes nous font tenir le coup, d’autant plus qu’on passe les épreuves à la fac.

Quand as-tu fait le choix de la spécialité gériatrie ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?

J’ai fait ce choix très tard, après de longues hésitations avec la médecine interne, la psychiatrie et l’oncologie notamment. Je voulais une spécialité transversale, globale, où l’on prend en charge un patient plus que des maladies.

Pourquoi souhaites-tu devenir gériatre ?

Durant tous mes stages, j’ai eu un bon contact avec les personnes âgées, et le défi que représente un patient de gériatrie, avec souvent des complications en cascade, m’intéresse. L’individualisation de la gériatrie en tant que spé est très récente, et elle bénéficie à ce titre d’un grand élan universitaire, avec d’ailleurs une recherche en explosion. C’est une spé variée qui permet d’aborder facilement la santé publique, les soins palliatifs ou l’éthique, et je pense que sa pratique aujourd’hui quasi exclusivement hospitalière va s’ouvrir à d’autres modes d’exercice.

Quelles ont été les réactions de ton entourage devant ton classement et ton choix de spécialité ?

Certains étaient très heureux, d’autres m’ont répondu « Ah ce n’est pas une blague » ?.

Est-ce une bonne chose d’après toi d’avoir fait un DES de gériatrie ?

Nous former à la pensée gériatrique dès le début de l’internat est une bonne chose, et la maquette du DES permet de passer dans plusieurs spés en lien avec la gériatrie (neuro, rhumato, cardio, pneumo, réa, urgences, médecine interne...). J’espère que la spé créera l’engouement avec les années, et l’avenir nous dira si la création du DES contribue à une meilleure prise en charge des personnes âgées.

Comment se sont passés tes premiers pas en tant qu’interne ?

Je suis en stage de médecine interne, et je dois dire que le gap avec le statut d’externat est considérable. L’intégration à l’équipe se fait plus vite qu’en tant qu’externe, ce qui est agréable. Mais même dans les stages où on est bien encadré, ce qui est mon cas, aucun senior ne nous transmet de méthodologie, de conseils sur l’organisation à adopter pour voir tous les patients dans les temps et sans rien oublier. Il n’est pas évident d’optimiser son temps, ou de temporiser avec les familles lorsqu’on n’a pas la réponse à leurs questions. C’est parfois angoissant de découvrir tout cela, en tâtonnant. Les conseils de mes co-internes, un peu plus âgés, sont alors d’une grande aide. Les débuts de l’internat révèlent aussi l’écart entre la théorie, qui a reçu toute notre attention ces dernières années, et la pratique : le patient n’est pas aussi caricatural que celui des bouquins.

Un conseil pour les sixièmes années pour choisir leur spé ?

Faites tout pour passer dans les spés que vous pourriez choisir. Même l’été de fin de D4, il n’est jamais trop tard, et même quelques jours si un stage entier n’est pas possible. Soyez bienveillants envers vous-mêmes, vos patients et vos collègues, ça vous sauvera.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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