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Etudier médecine en Roumanie à quel prix ?

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Après un échec en Paces, de nombreux étudiants français se tournent vers les universités roumaines qui draguent les francophones avec assiduité promettant qualité de vie et de formation pendant le cursus. Depuis le suicide de deux étudiants français à Cluj en avril 2015, des mesures d’accompagnement et d’intégration ont été mises en place. Mais l’accès à la plateforme SIDES pour préparer les ECN français n’est toujours pas possible, et cela reste un facteur de pression majeur.

J’aimerais moi aussi partir étudier en Roumanie à la rentrée prochaine. Que penses-tu de l’enseignement là-bas ? Est-ce que ça te plaît ? Y a-t-il beaucoup d’étudiants français ? ; La première année en Roumanie est-elle identique à celle de la PACES ? … Sur notre forum « Etudier ou exercer à l’étranger », de nombreuses questions portent sur la Roumanie : inscription, critères d’admission, dossiers, ambiance, intégration, etc...

Combien d’étudiants français étudient-ils la médecine là-bas ?

Leur nombre est en très forte progression :ils étaient 1200 en 2015-2016 et 1800 pour l’année scolaire 2016-2017, selon les chiffres qui nous ont été communiqués par l’Ambassade de France en Roumanie. L’Université de Cluj réunit à elle seule 62% de ces étudiants français ; celle de Iasi 30% et les10% d’étudiants restants se répartissent dans les filières dentaire, vétérinaire et autres. Le nombre d’inscrits est en très forte progression depuis 2007, année de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne. Contrairement à ce qui se passe en France, le nombre de places en filières de santé ne fait pas l’objet en Roumanie d’un numerus clausus.

Les études en Roumanie en pratique

La sélection des étudiants se fait sur simple examen du dossier, avec des critères variables selon chaque université, qui sont détaillés sur le site de l’Ambassade de France à Bucaret (lien à la fin de l’article).

Différence notable avec la France : les frais d’inscription sont élevés. 5000€ à Iasi et Cluj et 4000€ à Timisoara. C’est l’un des éléments expliquant que ces étudiants partis en Roumanie soient critiqués par certains étudiants et médecins français, qui considèrent qu’ils ont contourné le système de sélection hexagonal, moyennant finances.

Comment s’inscrire en Roumanie ?

Les étudiants intéressés doivent déposer leur candidature auprès de l’université visée. Le dossier est étudié et un avis favorable ou défavorable est émis ainsi qu’une notation, selon des critères propres à chaque université. Si l’avis est favorable, le dossier est transmis au Centre national d’équivalence et de reconnaissance de diplôme (CNERD). C’est cet organisme qui émet ensuite la lettre d’acceptation indispensable pour démarrer des études de santé en Roumanie, qui sera transmise à l’université concernée. Les études se déroulent sur 6 années, comme en France.

Le contenu pédagogique est-il identique ?

Les intitulés de diplômes et la durée de formation doivent être identiques dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Mais chaque Etat-membre reste ensuite décisionnaire par rapport aux contenus pédagogiques délivrés sur son territoire, indique-t-on au CNOM. Par exemple, pour la cardiologie, il faut que la formation dure cinq ans dans tous les pays de l’UE. La qualité de l’enseignement est-elle équivalente en Roumanie à celle dispensée en France ? Difficile de répondre à cette question. Après la mission conduite en 2010-2011, l’Ordre avait collaboré avec la faculté de Cluj pour revoir un peu la formation sur certains points, indique-t-on au CNOM. Ce que l’on peut constater, c’est que certains étudiants qui reviennent de Roumanie ne se classent pas si mal aux ECN français (dans les 200 premiers), mais que la majorité d’entre eux reste loin dans le classement.

Expatriation et pression : une équation à risque

Au printemps 2015, deux étudiants en médecine de l’Université de Cluj se sont suicidés et deux autres ont tenté de faire de même. Un psychiatre français, le Dr Pascal Pannetier avait alors été missionné sur place pour tenter d’évaluer la situation. Les étudiants sont soumis à une très forte pression des études, des devoirs de performance, des espérances familiales. On sait très bien qu’un étudiant sur cinq ne va pas bien, déclarait-il à l’époque à nos confrères de Radio France. Depuis, des mesures ont été prises, pour améliorer le bien-être des étudiants sur place. Pour bien accompagner ces étudiants dans leur première expatriation - ce qui n’est jamais une expérience facile- nous avons mis en place un séminaire d’accueil, notamment à l’Université de Cluj, en partenariat avec la Corporation médicale de Cluj. Ce séminaire de quelques jours est destiné aux étudiants mais aussi à leurs parents, qui accompagnent presque toujours leur enfant pour la première année, explique-t-on à l’Ambassade de France en Roumanie. Ce séminaire permet de leur présenter la ville, les interlocuteurs français présents sur place (Institut Français de Roumanie, etc…), de les aider dans leurs démarches administratives et inscriptions.

Par ailleurs, avec le soutien de l’Ambassade, la corporation a mis en place une plate-forme d’aide médico-psychologique, avec un numéro d’urgence ouvert 24h/24 et anonyme. Enfin, pour renforcer l’entraide et la solidarité entre étudiants, un système de « Pairs vigils » a été mis sur pied, pour que les nouveaux étudiants aient toujours un autre étudiant déjà bien implanté à qui se référer en cas de coup dur, d’idées noires, etc. Il y a vraiment eu une prise de conscience de tous les enjeux autour de l’expatriation et un renforcement de la solidarité entre étudiants, souligne-t-on à l’Ambassade.

La délicate question de l’accès à la plateforme SIDES

En 2012, les étudiants français en Roumanie ont obtenu le droit de rentrer en France passer les ECN, à la fin de la 6ème année, comme tous les étudiants inscrits dans les autres pays européens (Bulgarie, Pologne, etc…). De fait, comme l’internat est très difficile en Roumanie et que la plupart de ces futurs médecins souhaitent exercer en France, ils rentrent majoritairement passer les ECN français. Problème : depuis 2016 et la mise en place des épreuves sur tablette, la plate-forme SIDES, qui permet de s’y préparer au mieux, n’est pas accessible aux étudiants qui ne se trouvent pas en France.

La demande est en cours, dans le cadre de la coopération entre les facultés françaises et roumaine. Nous espérons vraiment obtenir rapidement cet accès à la plateforme SIDES pour les étudiants français en Roumanie, indiqueE-t-on à l’Ambassade. Mais aucune date plus précise ne nous a été donnée.

Aujourd’hui, pour limiter les situations de détresse et la perte de chance de certains étudiants qui partent tenter médecine ailleurs, de nombreux organismes représentatifs de la profession en France (CNOM, Conférence des doyens…) estiment qu’il faudrait contenir les départs d’étudiants vers d’autres pays européens, même si, bien sûr, cette option sera toujours possible. Comment y parvenir ? Réformer la PACES, pour un recrutement moins élitiste, et un système qui fabrique moins de recalés-déçus. Le concours d’entrée se focalise trop sur le niveau scientifique des étudiants, sans jamais s’interroger sur leur motivation. Dans le système actuel, on cherche des jeunes qui veulent « faire médecine » et non pas devenir médecin, souligne le Dr Patrick Bouet, président du CNOM. En cette rentrée 2017, cette réforme est justement l’un des gros dossiers sur le bureau du Pr Dubois-Randé, président de la Conférence des doyens de médecine.

Pour en savoir plus :

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  • Sophie Cousin
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