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Etudiants en pharmacie, les oubliés du train des réformes ?

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Les textes réglementaires validant les nouvelles maquettes des DES pharmaceutiques ne sont toujours pas parus. De grosses incertitudes qui rajoutent du stress aux étudiants de pharmacie de cinquième année, qui commencent à préparer leur internat.

« Que répondre aux interrogations sur le déroulement de l’internat lorsque le ministère refuse de se saisir des futurs DES pharmaceutiques (Pharmacie hospitalière, sciences pharmaceutiques et recherche (SPR), industrie, pratique officinale) ? », s’interrogeaient l’ANEPF, le FNSIP-BM, le SNPHPU et le Synprefh, dans un communiqué commun en date du 18 février.
Alors que ces textes sont en discussion depuis deux ans et que les maquettes des DES pharmacie hospitalière et SPR ont été validées par l’ensemble des acteurs institutionnels depuis juillet 2018, les textes réglementaires qui doivent encadrer cette réforme ne sont toujours pas parus.
Résultat : « On se retrouve avec des étudiants de cinquième année qui vont passer l’internat en décembre prochain, qui commencent déjà à réviser, mais ne savent pas avec certitude quelles filières seront retenues à l’issue du concours ! » , déplore Elisabeth Adenot, secrétaire générale de l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie de France).

Les questions en suspens
« Le gros souci porte aujourd’hui sur le DES SPR. Il était initialement prévu dans la maquette une année de césure avant l’internat pour les étudiants de cette filière, année indispensable pour faire son master et commencer ses recherches. Mais cette césure n’a pas été confirmée par les textes réglementaires, pour des questions budgétaires. Il est probable que le DES SPR sorte de la liste des filières accessibles par l’internat », explique Elisabeth Adenot. Il resterait donc biologie médicale et pharmacie hospitalière au choix à l’issue du concours de l’internat.
L’autre difficulté concerne le DES pratique officinale. « Jusqu’à présent, les étudiants suivant cette filière percevaient une rémunération mensuelle autour de 500-600 euros. La future maquette prévoyait un doublement de cette rémunération, autour de 1000-1200 euros. » Mais il s’agit maintenant de débloquer les financements nécessaires… et ça coince au niveau des ministères de tutelle.

Oubliés de la réforme ?
Les multiples chantiers réformant les études de santé, lancés en même temps, provoquent un embouteillage au niveau des commissions chargées de mettre en application ces réformes. « Nous demandons que la réforme du 3ème cycle des études de pharmacie soit remise sur la table de façon urgente. A la Commission nationale des études de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (CNEMMOP), la réforme des études de médecine est au programme de toutes les réunions, et les discussions sur la réforme du troisième cycle sont sans cesse reportées depuis 2017… », déplore la secrétaire générale de l’ANEPF. « Dans l’incertitude actuelle, le seul conseil que nous pouvons donner aux étudiants de pharmacie est de commencer à travailler leur internat comme si le système actuel restait en place jusqu’à la fin de cette année. Imaginons que le textes ne soient publiés qu’en janvier 2020… on ne peut pas travailler sereinement dans ces conditions », ajoute-t-elle.

Rappel des chantiers en cours
Objectif central de cette réforme du troisième cycle de pharmacie : que chaque métier issu des études de pharmacie ait son DES bien identifiable.
Le nouveau DES de biologie médicale a déjà été mis en place en 2017, dans le cadre de la réforme des études de médecine.
Les filières Officine et Industrie, qui étaient basées jusque-là sur une sixième année non-diplômante, auront chacune leur DES d’une durée d’un an. Quand ? Le mise en place est prévue pour la rentrée 2020 ou 2021.
Le nouveau DES de pharmacie hospitalière devait être mis en place pour la rentrée 2019, mais les retards pris ces derniers mois laissent planer une incertitude sur ce point.
« Le DES industrie pharmaceutique et recherche avait un certain nombre de points faibles, notamment le mode de sélection par le concours de l’internat qui n’était pas adapté pour sélectionner les étudiants intéressés par la recherche. Il était souvent choisi par des étudiants moins bien classés au concours de l’internat. L’idée est de sortir ce DES du concours et de mettre en place un nouveau concours qui se fera sur des appels à projets. Cela devrait entrer en application à la rentrée 2021 ou 2022 », expliquait le président de la conférence des doyens de pharmacie à Remede en juillet 2008.

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  • Sophie Cousin
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