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Épidémie covid19 : tous hypocondriaques ?

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Le coronavirus à défaut d’atteindre nos poumons aura atteint nos consciences. Que nous soyons soignants ou non, cela a exacerbé notre hypocondrie sous-jacente. Surveillance de notre fréquence respiratoire, douleur thoracique ou simples maux de tête, les internes, étudiants en médecine seraient-ils tous devenus des hypocondriaques en puissance ?

L’étudiant en médecine

L’apprentissage des milliers de pages de collège de médecine provoque parfois bien plus que de l’urticaire. Qui n’a pas palpé ses ganglions en révisant l’hémato ? Qui n’a pas analysé à la loupe un grain de beauté au milieu d’un item de dermato ? Les milliers de symptômes que nous devons assimiler, apprendre et comprendre nous forcent à une introspection parfois poussée et même maladive. Un mal bien connu de l’étudiant en médecine, et qui persiste parfois pendant l’internat et même au-delà. L’épidémie de coronavirus a probablement occulté toutes les autres pathologies parmi celles dont nous pourrions présenter des symptômes.

Tous covid positif ?

L’omniprésence du coronavirus dans les médias, dans les couloirs de l’hôpital, les conversations entre amis et même les cyber-apéros, provoquent dans l’ensemble du personnel médical une épidémie d’hypocondrie. Julien, interne aux urgences confirme le phénomène : « Il n’y a pas un jour ou je ne suis pas persuadé de présenter des symptômes du covid-19, le moindre signe respiratoire est pour moi une probable contamination ». Pour Mathilde, cela se présente de manière encore plus irrationnelle : « Je suis migraineuse, mais la moindre crise me fait penser au coronavirus. Je m’allonge le soir, j’ai du mal à respirer, la gorge me gratte, j’ai l’impression de devenir folle. » Pour Déborah, chef de clinique en réanimation cela se répercute aussi chez ses enfants : « Je suis devenue surprotectrice, je leur demande chaque jour s’ils présentent des symptômes respiratoires, j’étais à deux doigts de leur prendre la température chaque jour, mais mon mari m’a dissuadée ». Des propos qui peuvent prêter à sourire quand on sait que cette peur irrationnelle peut inciter les soignants à des comportements loin de tout fondement.

Auto-prescription

Cette psychose, même si elle est parfaitement compréhensible, amène des soignants à ne plus avoir des comportements responsables. Même si cela reste minoritaire, des médecins se sont fait des prescriptions de chloroquine, d’autres en ont prescrit à des patients insistants. « Pour être honnête, j’y ai pensé. J’étais sur le point de prescrire de la chloroquine à ma mère quand elle s’est mise à tousser, j’ai été séduit par l’emballement médiatique autour de la molécule, pas vraiment par les données de la science », confie Julien. Il semble que ce phénomène concerne principalement les médecins plus âgés, les plus jeunes étant, semble-t-il, beaucoup plus sensibles à l’Evidence Based Medecine. La LCA y est-elle peut-être pour quelque chose.

Tout cela ne met en exergue que des comportements préexistants et peut être inhérent à tout étudiant en médecine. Mais cette psychose ne doit pas nous faire occulter les vrais symptômes. Chaque jour, de nombreux médecins, internes, pharmaciens tombent malades en raison de mesures de protection inadaptées. La majorité est confinée à la maison, mais un petit nombre est hospitalisé et parfois même dans des états critiques en réanimation. Une fois la crise passée, cela demandera une auto-analyse de nos comportements, mais aussi de nos conditions de travail, que nous ne pouvons plus accepter.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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