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En direct de CLUJ-NAPOCA : Audrey fière d’étudier médecine en Roumanie

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Audrey, une jeune française a choisi de shunter la PACES pour débuter directement ses études en Roumanie. Elle entame sa 5ème année de Médecine Générale à Cluj et nous fait partager son expérience atypique tant sur le plan personnel que professionnel. Un témoignage particulièrement instructif à l’heure où malgré l’augmentation du nombre de candidats au numerus clausus et de la nouvelle réforme bon nombre d’étudiants français se tournent vers des facultés étrangères pour « devenir médecin ».

Beaucoup d’entre vous s’interrogent sur l’opportunité de rejoindre une université étrangère pour contourner l’étape de la Paces en France comme en témoignent vos nombreux questionnements sur nos forums concernant les études en Belgique ou en Roumanie.
Destination en perte de vitesse pour la Belgique depuis la mise en place des quotas, d’une sélection plus drastique mais très à la mode pour la Roumanie.
Bien qu’encore décrié par certains étudiants et « pontes », le choix de cette option roumaine satisfait de plus en plus d’étudiants et les facs roumaines commencent à se faire une place au soleil.

Pour preuve, le témoignage d’Audrey qui a choisi le cursus roumain non pas par défaut mais sciemment. Ce futur médecin savoure cette expérience enrichissante et positive pour la suite de sa carrière professionnelle. Témoignage vivement encouragé par le Dr Eric REVUE, Chef du Pôle Pneumologie Réanimation Urgences SMUR Neurologie, Chef de Service des Urgences SMUR CH Louis Pasteur
qui l’a pilotée lors de son stage aux urgences de Chartres où elle a donné entière satisfaction. De quoi tordre le coup aux préjugés sur les formations à l’étranger et plus particulièrement dans les pays de l’Est.

Pourquoi la Roumanie ?

J’ai toujours voulu devenir médecin. C’est une vocation, depuis mon plus jeune âge je ne m’imaginais pas exercer une autre profession. De nature plutôt extravertie et altruiste, aider les autres était une évidence. Persévérante, cette ambition de soigner les autres ne m’a jamais quittée.
L’étude des sciences du corps humain était ma matière de prédilection, loin devant les autres matières. Après un Baccalauréat Scientifique Mention Bien (Mention Espagnole Européenne) en 2013, j’ai directement déposé ma candidature dans une faculté roumaine. Sans avoir fait de Prépa ni essayé de passer le concours PACES en France.
Cette décision était longuement mûrie à plus d’un titre. Bien avant d’apprendre qu’il y avait une Faculté de Médecine avec une section francophone en Roumanie, j’avais déjà visité le pays.
Cette destination m’avait séduite par sa culture riche et sa population très accueillante. Je me suis renseignée sur le cursus et les témoignages d’anciens m’ont convaincue que je prenais le bon chemin.

Un taux de réussite très élevé

Et lorsque que je compare aujourd’hui, les résultats de Cluj-Napoca et ceux de Tours, la faculté à laquelle je suis rattachée, je n’ai aucun regret. L’an passé, 127 étudiants ont été acceptés pour étudier en section francophone de Médecine Générale à Cluj-Napoca contre environ 1386 étudiants en PACES. Un taux de réussite de 91,9 % à Cluj dans ma promo de 2013-2014 (97 entrants en première année, 89 en deuxième) alors qu’ à Tours il est de 18,6% et à Paris de 16,1% .


France/Roumanie au premier tour ?

La quasi totalité des étudiants de ma promotion ont tenté le concours PACES une fois et parfois deux fois en France. Certains me disent que j’aurai pu tenter ma chance en Paces mais la majorité estime que le choix de partir en Roumanie juste après le baccalauréat était la meilleure décision à prendre. Car ici, on ne vit pas cette « la mauvaise ambiance et la pression permanente dues à l’esprit de sélection ».

En arrivant en première année à l’UMF, j’appréhendais d’avoir un niveau bien inférieur aux autres étudiants qui avaient étudié les bases de médecine pendant deux ans déjà. Au début, j’ai ressenti cette différence de niveau car je découvrais tous les sujets alors que pour eux il s’agissait d’une révision ou d’un approfondissement. Ensuite la différence s’estompe, en troisième année on ne la ressent plus. Je me suis classée dans les 10 premiers de la promotion en fin de troisième année.


Le suivi pédagogique : un grand plus

J’apprécie tout particulièrement de d’appartenir à une petite promotion, ce qui facilite grandement les échanges les professeurs.
Dès la première année, nous travaillons par groupe de 10 ou 20 personnes. Puis de la quatrième à la sixième année, nous ne sommes plus que 7 étudiants par groupe.


Comment se passe la sélection à l’entrée ?

Contrairement aux études en France, il n’y a pas de concours de sélection ni en début, ni en fin d’année l’entrée des candidats étrangers en première année.

La sélection se fait sur dossier. Pour les inscriptions en 2017, les critères étaient les suivants :
- Les notes du Baccalauréat (essentiellement les notes de Physique chimie et
SVT)
- L’ensemble des résultats au cours de l’année de Terminale
- La qualité d’activités extrascolaires (bénévolat, expériences professionnelles
dans le domaine médical, autres activités notables)
- Des lettres de recommandations
- Des visites médicales ainsi que des tests psychologiques

Chaque année ces critères peuvent être mis à jour, il suffit de consulter le site de l’UMF pour avoir plus d’informations ou celui de la
corporation


Combien ça coûte ?

Les frais de gestion de dossier pour l’inscription s’élèvent à 250 €.
Pour l’année 2017-2018, les frais de scolarité annuels, les candidats acceptés en première année sur dossier devront débourser un montant de 6000 € pour les programmes de Médecine Générale, Médecine dentaire et Pharmacie. Pour les années suivantes, il faut compter environ 5000 € par an jusqu ’en sixième année.

Ces frais sont certes élevés, mais le niveau de vie en Roumanie est bien inférieur à celui de la France, ce qui permet de faire des économies sur le reste de l’année. En moyenne sur une année, on peut revenir à des dépenses similaires en étudiant en France avec des frais de scolarité plus faibles mais avec des loyers et des charges plus lourds par rapport à la Roumanie.
Ces sommes expliquent aussi un encadrement et un suivi plus strict des professeurs. Pour ceux qui craignent l’éloignement géographique et familial, pas de panique ! On peut toujours trouver des billets d’avions, moins chers parfois que le train, sur des compagnies discount.


Quel est le déroulement d’une année universitaire ?

À l’UMF, la présence est obligatoire à 100% pour les Travaux Pratiques et à 70% pour les Cours Magistraux. C’est un peu scolaire certes car au début ou à la fin de chaque cours, les professeurs font l’appel. Peu de chance de sécher ou se faire passer pour un autre : tous les professeurs nous connaissent !

Durant les trois premières années nous sommes évalués par des examens à la fin de chaque semestre (soit au courant du mois de janvier et du mois de juin). Pour chaque matière, il faut valider la partie théorique et la partie pratique qui seront notées chacune sur 10. Il faut obtenir la moyenne pour la valider chaque matière.
Dans le cas contraire, il faudra repasser la matière concernée lors des sessions de rattrapages qui ont lieu au mois de Juillet.
Chaque matière correspond à un nombre de « crédits », il faut que la majorité d’entre eux accumulés sur l’année soient validés pour passer dans l’année supérieure (en moyenne on peut transférer deux matières non validées en année supérieure).

Attention
 : certaines matières correspondent à des pré requis, sans la validation de ces matières, certaines ne pourront pas être passées l’année suivante. Mais ce système n’est pas applicable lors du passage de la 3ème à la 4ème année, puisqu ’il marque le passage dans un nouveau cycle, il faut alors valider impérativement toutes les matières pour passer en 4ème année. Dans le cas contraire il faudra recommencer une année en repassant les examens échoués.


Faible taux d’échec

Tout le monde ne réussit pas ses examens, dans ma promotion nous sommes passés de 97 étudiants en début de première année à 70 en fin de quatrième année. Parmi ces 27 étudiants, la majorité ont redoublé, d’autres sont passé en section anglaise et certains ont changé de faculté.


Comment sont organisées les études en 6ème année ?

Les cours se prolongent jusqu’à la fin de l’année universitaire. Il faut donc gérer ses révisions pour les examens de fin d’année ainsi que sa thèse, ce qui suppose une bonne organisation.
C’est aussi le moment de décider où se poursuivra la suite du cursus pour ceux qui veulent se spécialiser.

Rester en Roumanie après la 6ème année ?

Nombreux étudiants étrangers quittent la Roumanie à la fin de cette année charnière. Plusieurs possibilités s’offrent à eux :

-   passer les ECNi (Épreuves Classantes Nationales) en France pour exercer une spécialité.
J’ai commencé à m’y préparer dès la 4ème année avec des amis. Ce qui demande une forte ténacité. En effet, en Roumanie, nous n’avons pas de « vacances-révision », ni de préparation à ce concours. C’est un travail entièrement personnel même si certains professeurs commencent à se baser sur les livres de l’ECN.

-   continuer sa spécialité en Roumanie.
On passe alors un concours de fin d’année qui classera tous les étudiants de Roumanie. En fonction des résultats, les étudiants connaitront comme en France la spécialité et la ville d’affectation.

partir en Allemagne, puisqu’il n’y a pas de concours d’entrée. L’acceptation se fait sur dossier.

L’après, un choix cornélien

Bien évidemment, je vais tenter les ECN en France mais je vais aussi passer l’examen à Cluj car je me suis profondément attachée à cette ville. En outre, tous les étudiants qui poursuivent leur cursus en Roumanie sont satisfaits.
Au cours de ces années, j’ai pu rencontrer des étudiants de tous les pays (Allemagne, Angleterre, Suisse, Italie, Espagne etc…), apprendre une nouvelle langue, améliorer mon anglais. Tout simplement m’ouvrir à une nouvelle culture.

Je ne regretterai jamais mon choix d’être partie faire mes études de Médecine en Roumanie, au contraire j’en suis fière et si la décision était à reprendre, mon choix resterait le même. Je remercie grandement ce pays de m’y avoir accueillie et de m’avoir apporté tant de choses. Cette expérience est tout simplement inoubliable et je la recommande à toute personne souhaitant accomplir ses rêves.

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  • Anne Marie DE RUBIANA
  • Rédactrice en chef de Remede.org
  • amderubiana@remede.org
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