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Eloïse : la spécialité est vouée à se développer

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Éloïse est interne en oncologie. Elle partage sa spécialité avec plus de 6000 abonnés sur Instagram. Elle n’a fait le choix de l’oncologie qu’après les ECNi. Eloïse nous explique tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans l’internat d’oncologie.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Eloïse, j’ai 26 ans, je suis actuellement en 4e semestre d’oncologie à Lille. Depuis ma Paces, je suis à la faculté publique de Lille, j’ai passé l’ECN en 2020 et j’ai choisi de rester dans la subdivision de Lille pour poursuivre mon internat.

Pourquoi avoir voulu faire médecine ?

J’ai choisi la médecine, car jusqu’à l’externat, je voulais être médecin humanitaire. Aider les autres, et notamment les plus démunis, a toujours guidé mes décisions sur mon cursus scolaire. Je ne sais pas exactement comment cette idée m’est venue, car, dans mon entourage, personne n’était dans le monde médical ou paramédical.

Comment s’est passé ton externat ?

Le fait qu’au lycée j’étais dans les dernières de la classe et que j’aie eu ma Paces in extremis m’a fait un déclic et du coup, j’ai continué à avoir un rythme soutenu de la Paces à l’externat. En termes de résultats, mes années d’externat se sont bien passées, même au niveau mental : je m’accordais du temps avec mes proches pour maintenir un équilibre. Au niveau des stages, j’ai pu découvrir la réalité de l’hôpital et mettre en pratique mes connaissances. Passer dans des stages très cliniques comme la médecine interne, la rhumatologie, l’hématologie… Ce qui m’a vraiment permis de progresser sur la théorie, la pratique et les gestes techniques.

As-tu toujours voulu faire l’oncologie ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?

L’idée de faire de l’oncologie m’est même venue après l’ECN. J’ai vraiment décidé de faire cette spécialité lors du mois entre la fin du concours et le choix définitif. Au début, je pensais faire de la médecine générale pour garder une vue sur toutes les spécialités, prendre en charge globalement le patient et avoir une relation de proximité et surtout faire des missions humanitaires. Puis au fur et à mesure des années et surtout lors de la sixième année, j’ai pris conscience que je préférais être spécialisée et avoir un internat homogène, contrairement à la médecine générale où il est nécessaire de passer dans des spécialités très différentes comme les urgences, la gynécologie, la pédiatrie.
J’ai donc hésité avec l’hématologie et l’oncologie. Ce sont des spécialités cousines. Les différences selon moi relevaient de l’intensité de l’internat, il est plus intense en hématologie qu’en oncologie. Je souhaitais donc maintenir une qualité de vie correcte en oncologie et avoir la possibilité de m’installer en clinique ou en centre de lutte contre le cancer, alors qu’en hématologie la pratique est souvent réalisée au CHU ou CHR. Aujourd’hui je ne regrette absolument pas mon choix.

Peux-tu nous expliquer la maquette du DES d’oncologie ?

Il y a deux sous-spécialités en oncologie, d’un côté l’oncologie médicale s’intéressant aux chimiothérapies, immunothérapies et thérapies ciblées, et de l’autre côté la radiothérapie utilisant les rayons X pour contrôler la maladie et soulager le patient. Dans les deux cas, l’internat dure 5 ans.

Lors de la première année, la phase socle, il est obligatoire de réaliser un stage en oncologie médicale et un stage en oncologie-radiothérapie pour découvrir les deux domaines. Selon les subdivisions, on choisit souvent à la fin de cette première année entre oncologie médicale et radiothérapie. Selon le choix, l’internat diffère ensuite.

Lors des trois années suivantes, soit la phase d’approfondissement, les stages sont différents : En oncologie médicale, il y a deux stages en oncologie médicale et un stage en hématologie obligatoires, ensuite deux stages parmi anatomopathologie, biologie médicale, gériatrie, hématologie à nouveau, médecine interne, radiologie, médecine nucléaire, réanimation… et enfin un semestre libre.

En oncologie, radiothérapie, deux stages en radiothérapie et un second stage en oncologie médicale sont obligatoires puis un semestre libre et deux stages parmi anatomopathologie, biologie médicale, gériatrie, hématologie, médecine interne, radiologie, médecine nucléaire, réanimation.

Il est nécessaire à l’issue de ces quatre années de passer sa thèse sur une thématique de notre choix ou le choix de son tuteur. Lors de la dernière année, dite de consolidation, on est considéré comme un « docteur junior ». On réalise une année au sein d’un établissement ou parfois six mois dans deux établissements différents, avec plus de responsabilités, notamment la possibilité de réaliser des consultations seule ou encadrée, de s’occuper de l’hôpital de jour ou de l’hospitalisation selon l’organisation du service.

Comment se passe ton internat ?

Mon internat à Lille se passe très bien. Pour la partie théorique, la formation est très bien et encadrée par les différents professeurs et médecins d’oncologie et des spécialités en interaction avec les oncologues.

Il y a des cours toutes les deux semaines donnés par les médecins oncologues de Lille et une fois tous les deux mois il y a une journée de DES sur une thématique particulière. Cette journée est organisée pour les internes du G4 soit Lille, Amiens, Caen et Rouen. De plus, il y a des cours enregistrés sur des plateformes de formation par des médecins de toute la France pour les internes d’oncologie.

Pour la partie pratique, les terrains de stage sont variés et bien encadrés, ce qui me permet de toucher aux chimiothérapies, immunothérapies, thérapies ciblées à travers l’hôpital de jour, de réaliser des gestes comme des ponctions d’ascite ou pleurales, parfois des biopsies cutanées ou encore des ponctions lombaires. Je suis aussi en hospitalisation pour gérer les complications des chimiothérapies ou du cancer comme la douleur ou les troubles ioniques. Les semaines sont également rythmées par des réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP).

Combien d’heures travailles-tu par semaine ?

Concernant le volume horaire, je travaille 50-55 heures par semaine, dont un samedi matin sur deux en hospitalisation et 1 samedi matin en hôpital de jour. Mes gardes se déroulent dans les étages ou aux urgences avec en moyenne une à deux gardes par mois.

Tu as plus de 6000 abonnés sur la page oncologie. andco. Que peut-on y trouver ? A qui s’adresse cette page ?

Jusqu’à ce jour, on peut y trouver des résumés de cours sur des items d’oncologie comme la sémiologie du cancer du sein, sa prise en charge, la mammographie, des topos sur les différents bilans d’extension en oncologie ou encore des moyens mnémotechniques, mais aussi des publications tournées vers les soins de support comme la douleur, le syndrome occlusif, la sédation…

Régulièrement, je réalise aussi des cas cliniques, je laisse au public le temps de répondre à mes questions puis je leur donne la correction. Sur oncologie. andco, je partage également des iconographies de radiologie souvent rencontrées en oncologie. Cette page est plutôt adressée aux étudiants et internes en médecine. En revanche, elle reste abordable et utile pour les autres professions paramédicales intéressées par le cancer. À l’avenir, je pourrai créer des publications de vulgarisation médicale.

Comment vois-tu l’avenir de l’oncologie ?

Le cancer est malheureusement la première cause de décès. La spécialité est donc vouée à se développer et à croitre de plus en plus. Elle est dynamique et en perpétuel mouvement avec des innovations thérapeutiques régulières et des projets de recherche variés.

Pourquoi faire de l’oncologie aujourd’hui ?

Ce qui est super attirant dans l’oncologie, en plus de la possibilité de faire de la recherche et des révolutions thérapeutiques fréquentes, est la possibilité d’avoir une relation forte entre le patient et le soignant, un suivi au long cours, une prise en charge globale avec une dimension sociale, voir psychologique et l’aspect plus difficile de la prise en charge palliative.

La multidisciplinarité de la spécialité est une force : entre les complications du cancer (infections, douleur, maladie thrombo-embolique veineuse…) et celles des thérapeutiques (rénale, hépatique, immuno-médiée…), mais également l’interaction permanente avec les autres spécialistes. La physiopathologie, le diagnostic et la prise en charge du cancer sont complexes et passionnants.

Ensuite, à mon sens, il est possible d’avoir un bon équilibre entre le professionnel et le personnel, une qualité de vie correcte.

Pour finir, le praticien peut s’installer dans différents établissements comme les CHU, CHR, cliniques et Centre de lutte contre le cancer.

Existe-t-il tout même des inconvénients ?

Le plus dur est souvent les annonces de cancer, de progression et la prise en charge palliative exclusive. Il est compliqué d’amener la mauvaise nouvelle, d’évaluer la réaction possible du patient et de son entourage en fonction de leur personnalité ainsi que de gérer leurs réactions émotionnelles et celles du soignant. Chaque patient est différent. Il faut en permanence s’adapter et mettre le plus de chance de son côté pour que l’annonce soit faite dans les meilleures conditions possibles.
Les premiers pas sont et seront difficiles, mais l’assurance vient avec le temps et l’expérience.

Comptes-tu te surspécialiser ? As-tu d’autres projets dans l’avenir ?

Chaque oncologue se sur-spécialise souvent. Il prend en charge environ deux à trois domaines de cancer, par exemple la gynécologie et le digestif.

Tous les domaines d’oncologie m’intéressent, mais s’il faut choisir, j’ai un attrait pour la prise en charge des cancers gynécologiques et pulmonaires. Dans deux ans, je passerai ma thèse qui porte sur le cancer de l’ovaire.

Vu que j’aime bien enseigner, je souhaiterais le faire dans ma faculté sans nécessairement être maître de conférences universitaire ni professeure universitaire. Actuellement, je rédige un livre d’entrainement d’oncologie pour les étudiants passant le concours de l’internat, ce qui me permet de faire mes premiers pas dans la pédagogie et d’aider les étudiants en médecine.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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