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Élise : « Sage-femme est un métier extraordinaire »

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Élise est une passionnée. Elle aime son métier de sage-femme, malgré des conditions qui se détériorent pour cette profession pour la santé des femmes. Élise, avec plus de 50 mille abonnés sur sa page Instagram La. sage.femme, nous explique son métier.

Peux-tu te présenter ? Année d’exercice, type d’exercice, âge, lieu de formation.

Je m’appelle Élise Destannes, j’ai 25 ans. Je suis sage-femme depuis 2020, diplômée de l’Université de Limoges. Je travaille actuellement en tant que sage-femme libérale remplaçante. J’ai aussi travaillé en structure hospitalière de niveau 2 et 3, principalement en salle de naissance.

Pourquoi avoir choisi le métier de sage-femme ?

À vrai dire, ce n’était pas une vocation d’être sage-femme. J’ai toujours voulu travailler avec les femmes et j’étais partie en PACES pour aller en médecine. Je me suis retrouvée doublante en étant la 1re recalée du concours de médecine, c’était un sacré coup dur.

Heureusement, j’avais passé le concours maïeutique « au cas où ». Je suis donc rentrée en école de sage-femme sans connaître vraiment la profession et ça a été un véritable coup de cœur. Le destin a très bien fait les choses et je suis super heureuse d’être sage-femme. Je n’au aujourd’hui strictement aucun regret.

Les études de sages-femmes sont réputées exigeantes et difficiles. Comment se sont passées tes études ?

Mes études de sage-femme ont été très difficiles. Dès la 2e année, nous avions beaucoup de stages et une certaine pression. Je ne compte pas le nombre de fois où je suis allée en garde avec la boule au ventre, tout comme mes camarades. C’est regrettable alors que nous étions en stage justement pour apprendre.

Une étude de l’ANESF (Association nationale des étudiant.e.s sages-femmes) a montré que 7 étudiants sages-femmes sur 10 présentent des symptômes dépressifs. Ça en dit long sur nos conditions d’apprentissage malheureusement. Les études sont très exigeantes, ce qui est normal aussi au vu des responsabilités que nous avons avec notre diplôme, mais les conditions dans lesquelles nous étudions, que ce soit en cours ou en stages doivent changer. Fort heureusement, les choses sont en train de bouger peu à peu.

Quelles sont les plus grandes qualités pour être une bonne sage-femme ?

Je dirai spontanément l’écoute, la bienveillance et la polyvalence. Mais il y en a tellement d’autres. Mais ce sont les 3 qui me semblent les plus importantes.

Est-ce un métier stressant ?

Oui, sans hésitation. Il faut savoir garder son calme en salle de naissance quand un bébé décélère au niveau de son rythme cardiaque ou quand tu dois partir en césarienne code rouge par exemple. Les différents stages nous apprennent la gestion des situations de stress et de nos émotions. Nous travaillons dans l’urgence au bloc obstétrical, ce qui ajoute un peu de stress et de l’adrénaline.

Peux-tu me raconter ton meilleur souvenir et ton pire souvenir ?

Mes meilleurs souvenirs sont en salle de naissance, car on a la chance de vivre des moments incroyables, la naissance d’un enfant. Je n’ai pas un meilleur souvenir en particulier, car toutes les naissances sont vraiment extraordinaires et je m’émerveille toujours autant pendant un accouchement. Mais j’ai quand même un faible penchant pour un accouchement voie basse par le siège quand j’étais en 3e année. C’était un moment exceptionnel, rempli de douceur et d’intensité.

Mon pire souvenir, c’était une garde horrible en salle de naissance que j’ai vécu en octobre 2021. Avec le manque d’effectif, nous étions sous l’eau toute la journée, c’était affreux. Les salles ne désemplissaient pas. Avec ma collègue, qui a 30 ans d’expérience, on s’était retrouvées dans la salle de soins et on s’était regardées en se disant “C’est la pire garde de notre vie”. Et effectivement, en 2 ans de diplôme, elle reste la pire (pour l’instant).

Comment vois-tu l’avenir de la profession avec la diversification des missions de la sage-femme ?

Je suis mitigée. Pour deux raisons. Tout d’abord le manque d’attractivité de la profession dû au manque de reconnaissance, un salaire incohérent avec nos responsabilités, la précarité du métier, les conditions de travail qui se détériorent. Ce qui fait que nous sommes nombreuses à quitter les structures pour d’autres modes d’exercice, voire se réorienter, alors que nous sommes des passionnées. Il n’y a qu’à voir le manque d’effectifs dans les hôpitaux, ça fait froid dans le dos.

Et en même temps, nous sommes indispensables à la santé des femmes, car nous les accompagnons à chaque étape de leur vie. D’autant plus avec la pénurie de gynécologues dans certaines villes. De plus en plus de femmes se tournent vers nous pour la contraception, les IVG médicamenteuses, le suivi gynécologique de prévention, etc.

Mais nous avons une chance inouïe de vivre la diversification de notre métier et nous avons de plus en plus de missions, mais malheureusement la reconnaissance ne va pas avec. Il est urgent de mieux reconnaître notre profession, car nous sommes indispensables. Mépriser les sages-femmes c’est mépriser les femmes. Et la santé féminine devrait être un des enjeux majeurs de santé publique. Cela passe notamment par la reconnaissance des sages-femmes.
Bref, c’est un métier extraordinaire qui existe depuis la nuit des temps et qui devrait être reconnu à sa juste valeur. Nous méritons mieux et les femmes aussi.

Tu es aussi très présente sur les réseaux sociaux. Quel est le rôle de ta page Instagram ?
Le rôle de la page Instagram est vraiment de faire rayonner ma profession, qui est finalement très peu connue du grand public. Pour la plupart des personnes, notre rôle se cantonne à l’accouchement alors que notre champ de compétences est très large et s’agrandit d’année en année.
Et le plus c’est de pouvoir suivre mon quotidien de sage-femme libérale au cabinet. J’adore partager autour de mon métier et faire de la prévention.

À qui se destine le contenu que tu diffuses ?

Le contenu que je diffuse est adressé au grand public, plus particulièrement aux femmes, car on parle beaucoup de grossesse, gynécologie, maternité, post-partum. Il doit y avoir seulement 2 % d’hommes qui suivent le compte Instagram.

Quelles sont les règles que tu t’imposes lorsque tu communiques sur les réseaux ?

Les règles que je m’impose sont simples : ne pas diffuser le lieu où j’exerce. Ne délivrer aucun avis médical via Instagram et surtout produire du contenu vérifié et qualitatif.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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