logo remede logo remede
La 1ère Communauté Médicale
médecine - pharmacie - odontologie - maïeutique
M'identifier
Mot de passe oublié ?
Je me connecte

Vous n'êtes pas inscrit à l'annuaire des membres ? Inscrivez-vous

Elisabeth Ashton, interne en oncologie : : « Mon cœur battait plus pour l’oncologie »

partage mail facebook twitter linkedin
L’oncologie est une spécialité de plus en plus prisée, en raison notamment de sa transversalité et des multiples avancées de la recherche dans ce domaine. En troisième semestre d’internat à l’hôpital Cochin (université Paris-Descartes), Elisabeth Ashton est l’une des deux internes référentes en oncologie en Ile-de-France. Elle nous raconte son choix, son internat, et les débouchés en oncologie.

-Pourquoi avez-vous fait médecine ?
-  J’ai toujours voulu m’orienter vers un métier scientifique, par goût de la biologie et des maths, mais aussi des sciences humaines et de la psychologie. J’ai aussi vécu une histoire familiale qui m’a plongée tôt dans le monde médical, en accompagnant un de mes proches malade. En seconde, j’ai décidé de m’orienter vers la médecine. A 16 ans, j’ai fait un stage aux Etats-Unis dans une association offrant l’accès à des activités sportives de haut niveau à des adultes et enfants porteurs de handicap. Cette première expérience m’a vraiment confirmé cette envie de travailler dans le milieu médical.

-Depuis quand vous intéressez-vous à l’oncologie et pourquoi ?
-  Je ne pensais pas du tout faire de l’oncologie en entrant en médecine ! Quand j’étais au lycée, j’en avais discuté avec une amie de ma mère atteinte de cancer, qui m’avait demandé si je pensais éventuellement choisir l’oncologie comme spécialité plus tard. Je lui avais répondu : « Non, c’est une spécialité triste, où on n’a pas de traitement efficace et je pense que je ne supporterai pas l’échec… » Pendant mon externat, j’ai fait un stage en oncologie digestive qui a été une révélation. Même si les patients étaient gravement malades, c’était un service très lumineux, contrairement à l’idée que je m’en faisais initialement. Je trouvais que le rapport médecin-malade était vraiment unique et que l’on s’occupait de la personne humaine dans sa globalité, et pas juste d’un organe. Il y avait un esprit de solidarité entre les médecins, les soignants, etc… J’ai découvert l’importance de l’accompagnement, en soulageant la douleur et l’angoisse des patients, en leur apportant de l’apaisement dans les différentes phases de la maladie. J’ai aussi été très intéressée par toutes les questions éthiques sur l’arrêt des traitements, l’obstination déraisonnable, et la communication avec le patient, notamment sur l’annonce du diagnostic et du pronostic.

-Comment s’est passé votre internat et votre choix de spécialité ?
J’ai été classée 801 aux ECN. J’avais comme objectif d’être dans les 1000 premiers, vu mes résultats en conférence d’entraînement, donc j’étais satisfaite. Je me suis posé jusqu’au bout la question de la médecine générale parce que j’avais fait un stage en cabinet qui m’avait beaucoup plu, notamment par rapport à la place centrale du médecin traitant dans le parcours de soin et le suivi à long terme des patients. Mais finalement, mon cœur battait plus pour l’oncologie !

-Racontez-nous vos différents stages…
-  L’internat en oncologie dure cinq ans avec une phase socle qui dure un an avec un stage en oncologie médicale et un autre en oncologie-radiothérapie. A la fin de cette phase, on choisit entre ces deux options précoces. J’ai choisi l’oncologie médicale. Pendant les trois ans de phase d’approfondissement, on fait majoritairement des stages en oncologie médicale et un stage obligatoire en hématologie, puis des stages libres (réanimation, pneumologie, gastro, radiologie, anapath, ou soins palliatifs par exemple). L’internat se termine par une année de phase de consolidation, dont les modalités ne sont pas encore définies. J’ai commencé en oncologie digestive à l’Institut Gustave-Roussy. J’ai apprécié de pouvoir débuter par un stage clinique dans lequel j’ai pu apprendre à « être interne » (gérer les patients hospitalisés, les complications, apprendre à prescrire les médicaments). Puis j’ai fait un stage de radiothérapie. Clairement, j’ai préféré l’oncologie médicale car je n’ai pas été intéressée par l’aspect technique de la radiothérapie.

-A quoi ressemble une journée d’interne en oncologie ?
-  En hospitalisation conventionnelle, la journée commence par les transmissions avec les infirmières puis par la visite auprès de nos patients hospitalisés (6 à 9 patients en général). On les examine, on refait les prescriptions et il y a une synthèse en fin de matinée avec l’un des chefs. L’après-midi, on rencontre les familles et on fait plus d’administratif : demande d’examens, d’avis, organisation des transferts, rédaction de comptes-rendus… En hôpital de jour, on reçoit les patients qui viennent faire leur traitement anti-tumoral en ambulatoire. On vérifie la tolérance au traitement et on le valide. Autre possibilité, dans certains services : doubler des consultations de chefs. La diversité des stages en oncologie est une plus-value par rapport à d’autres spécialités.

-Allez-vous faire un master 2 en complément ?
-  Oui. C’est facultatif, mais dans certaines régions, il est fortement recommandé pour pouvoir devenir chef de clinique-assistant, notamment en Ile-de-France. Certains font leur master 2 pendant l’externat, d’autres au milieu de l’internat, entre la troisième et quatrième année, comme je souhaite le faire et d’autres enfin le font une fois l’internat terminé, dans l’attente d’un poste à l’hôpital. Les plus choisis sont les master 2 de biologie, génétique, cancérologie, biostatistiques ou éthique médicale. Moi j’hésite entre cancérologie (bases fondamentales biologiques du cancer) et éthique. Je dois faire ma candidature à la rentrée 2019 pour pouvoir être en master 2 à la rentrée 2020.

-Quels sont les domaines de recherche en oncologie qui vous intéressent le plus ?
-  Je travaille sur un projet de recherche en pharmacologie, sur une hormonothérapie de nouvelle génération dans le cancer de la prostate. Je cherche par ailleurs mon sujet de thèse car on doit la valider avant la fin de la quatrième année. J’hésite entre un sujet assez scientifique sur l’immunothérapie et un autre sur les soins de support. Je conseille aux étudiants d’avoir un sujet de thèse avant la fin de la deuxième année d’internat, pour être tranquille.

-Y a-t-il des postes pour tout le monde en post-internat dans votre spécialité ?
-  Pour l’instant, ça se passe bien, mais les postes de chef de clinique-assistants seront moins nombreux dans les prochaines années, avec en parallèle une hausse des postes d’assistants tout court. Tout le monde aura un poste a priori, mais pas forcément dans les grands hôpitaux parisiens ou dans les centres de lutte contre le cancer. Cela s’explique par une augmentation majeure du numerus clausus en oncologie ces dix dernières années, qui ne s’est pas forcément accompagnée d’ouverture de postes. Il y a de plus en plus de patients atteints de cancer et c’est un domaine dans lequel il y aura beaucoup de travail dans les années à venir, avec des perspectives de recherche passionnantes.

-Dans quelle structure et dans quel exercice vous projetez-vous ?
-  Plutôt dans le public, avec un clinicat, je l’espère, qui me permettra de faire de l’enseignement et de la recherche. Je suis déjà conférencière pour les externes et j’ai été tutrice pour les Paces, l’enseignement me plaît beaucoup. L’hôpital public permet par ailleurs une transdisciplinarité qui n’existe pas dans les centres de lutte contre le cancer.

Pour en savoir plus :
-  Fiche oncologue du Syndicat des internes des hôpitaux de Paris.
-  Association des internes en oncologie.
-  Présentation de la spécialité d’oncologue par l’Aerio.

partage mail facebook twitter linkedin
  • Sophie Cousin
Tags :
  • ecn_medecine
  • Top - ne pas manquer
  • numerus clausus
  • professionnels_medecine
  • hôpital
livreslivrescontactspublicationstwitter