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Du Brésil à la France : un médecin étranger en PCEM1

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Salut les remediens :)

J’aimerais partager mon expérience avec vous, un vrai parcours du combattant pour valider mon diplôme et faire ma spécialisation en France.

D’où je viens ? Du pays du carnaval, du futébol et de la chir. esthétique ! :D Brasilll !

Bon soyons sérieux,

Je commence "ma saga" en 1996 quand je décide de pratiquer mon français sur mIRC. J’étais une étudiante en deuxième année de Médecine et j’ai fait connaissance avec plusieurs personnes dont mon actuel mari, Cédric. Pendant mes vacances de 1998, je suis venue en France et j’ai pu le rencontrer dans la vraie vie ! C’était comme si on se connaissait depuis de longues années et que la vie nous avait séparé.

Après cela, je suis rentrée dans mon pays le coeur en mille morceaux et certaine que j’avais rencontré l’homme de ma vie.

Quelle a été ma surprise quand il m’a annoncé qu’il allait quitter la France pour rester à mes côtés jusqu’à la fin de mes études. Le pur bonheur. En décembre 1998, il arrive donc au Brésil. Le choc thermique ! En plein été là-bas !

Mes parents nous louent un F3 près de la plage et près de chez eux (bien sûr). Notre vie en couple démarre. En 2000, il me demande en mariage et nous avons eu une très belle cérémonie en français et en portugais car sa famille est allée en masse au Brésil pour fêter ça avec nous. Et quelle fête !

Pendant tout ce temps, il a travaillé au Brésil comme chercheur au sein du CNPQ (semblable au CNRS en France) dans un projet de Télémédecine dans la partie informatique.

J’ai fini mes études de Médecine en 2000 en décembre, j’ai réussi le concours d’internat et en février je commençais mon internat en Radiologie.

En 2001, Cédric a décidé de rentrer en France. Le projet était fini et cela était très dur pour lui de trouver un travail car au Brésil on ne reconnaissait pas ses diplômes Bac + 4 , + 5 euh ça ne veut rien dire.

Il est parti sans moi car je n’arrivais pas à croire que j’allais devoir abandonner mon CHU que j’aimais tant, mes collègues, mes chefs, l’apprentissage en Radio, les staffs, dur dur...

Et mon cauchemar venait de commencer. Me voilà en France cinq mois après son arrivée. Dès le début, j’ai su que ça allait être très difficile mais je devais y arriver. Ma première mission : améliorer mon français. J’ai tout fait, des exercices de cm1, cm2, grammaires, et j’ai surtout beaucoup beaucoup lu avec un dictionnaire à mes côtés. Je lisais un livre tous les quinze jours en moyenne.

Ma deuxième mission : m’inscrire en pcem1. Cela m’a pris pratiquement deux ans. Il a fallu faire une demande d’admission au préalable car je n’avais pas de Bac français. Une bonne femme très méchante et désagréable ne m’a même pas remis le dossier à remplir soi-disant parce que je n’avais pas un numéro qu’elle devrait mettre sur sa fiche (j’avais un récépissé de demande de carte de séjour et ma carte allait arriver dans 15 jours). Rien à faire, il a fallu attendre décembre de l’année suivante, pour remplir ce maudit dossier, pour pouvoir faire l’inscription définitive en juin et pour commencer les cours en septembre. Beaucoup de temps perdu. J’ai travaillé comme IDE, je n’ai jamais voulu faire FFI.

J’habitais en région parisienne et bien sûr la fac parisienne a refusé mon dossier. J’ai donc été accepté à Dijon (ville que j’ai vraiment choisie au "pif").

Les premiers jours en PCEM1 ont été un vrai choc pour moi. Trop de bruit, trop de chahut, qu’est-ce que c’est que cette ambiance endiablée ? Je n’ai jamais connu ça ! Mon Dieu, où suis-je ? ! Au secours ! Je ne connais personne, personne ne me connaît. Je suis loin de mon chéri car il est resté à Paris où il travaille et ne rentre que les weekends pour me voir. Je n’aime pas les matières de PCEM1. Un jour, quand j’avais enfin fini la biochimie au Brésil je m’étais dit "Biochimie plus jamais !". Ironie du sort, je me retrouvais en train de mémoriser des formules, des enzymes et des cofacteurs. Ne jamais dire jamais, dit on ! Et les cours ? Je n’arrivais pas à suivre ! J’écris en quelle langue ? En français ? En portugais ? Mais ça va trop vite ! Je n’y arriverai jamais. J’ai donc décidé d’acheter un dictaphone en suivant les conseils de mon chéri. Le dictaphone m’a fait perdre beaucoup beaucoup de temps, c’est très dangereux mais au moins il m’a aidé à comprendre les cours et ne pas apprendre bêtement tout par coeur. Comprendre est très important car la connaissance reste.

Le plus dur pour moi a été accepter ma nouvelle condition, c ’est vraiment très humiliant de se dire que toutes les années d’études, de sacrifice, de stages, de nuits blanches, n’ont servi à rien et ne sont pas reconnues. J’aurais bien accepté de refaire une partie de mes études, mais une P1 ?! Les pleurs étaient mon quotidien, la déprime je l’ai bien connue aussi. Mon pays me manque, la musique, le carnaval, la joie de vivre, ma famille, mes amies, mon ancienne vie tout me manque !. Mon chéri était déjà désespéré en me voyant dans un tel état mais il m’a toujours encouragé et il m’a toujours dit que j’allais réussir.

Aujourd’hui je peux enfin dire j’ai réussi ce maudit concours. Je suis prête pour un nouveau combat : La D4, le CSCT et l’ENC et je suis tellement heureuse !

RDV pour bien faire la fête : 13 juillet, Place de la Bastille à Paris à 20h. Grand concert et carnaval brésilien à Paris ! Youpiiiii ! Vive l’année du Brésil en France !

Merci à Bertrand pour m’avoir fait confiance en me demandant d’écrire un peu sur mon expérience.

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