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ÉNONCÉ ET QUESTIONS

Un jeune garçon de 3,5 ans, laissé quelques instants sans surveillance dans le garage de sa maison, est trouvé en train de "jouer" avec une bouteille d’une solution d’antigel pour voiture. Sa mère l’observe dans les instants suivants et note que son fils présente des troubles de l’équilibre et respire "plus rapidement". Le Centre Antipoison immédiatement contacté impose une hospitalisation. L’enfant arrive à l’hôpital environ 3 heures après l’ingestion supposée de la solution d’antigel.

Le bilan biologique fait en urgence donne les résultats suivants :
Pl Glucose : 4,2 mmol/L
Pl Sodium : 138 mmol/L
Pl Potassium : 4,9 mmol/L
Pl Chlorure : 99 mmol/L
SgA Bicarbonate : 14 mmol/L
SgA pH : 7,26
SgA pO2 : 100 mmHg
SgA pCO2 SgV : 33 mmHg
Lactate : 2,3 mmol/L

QUESTION N°1 : L’ingestion d’antigel paraît probable. Les signes cliniques observés sont-ils en relation avec cette hypothèse ? Expliquer pourquoi.

RÉPONSE N°1 :
L’intoxication par une solution d’antigel, à base d’éthylène glycol (EG), paraît probable en raison des signes cliniques :
-  troubles de l’équilibre traduisant la pseudo-ébriété due au glycol,
-  polypnée due à une compensation respiratoire de l’acidose métabolique classiquement
observée dans l’intoxication par un glycol.

QUESTION N°2 : Commenter le bilan biologique et calculer le trou anionique.

RÉPONSE N°2 :
Bicarbonate, pH et pCO2 présentent des valeurs abaissées.
L’acidose est surtout due aux métabolites acides de l’EG. Elle est suspectée sur le plan biologique par une baisse du pH et des bicarbonates.
La polypnée est responsable de la baisse de pCO2.
Le potassium et l’acide lactique sont élevés.
L’hyperkaliémie est secondaire à l’acidose.
La lactacidémie élevée est due au blocage du cycle de Krebs.
Le trou anionique (Na+ + K+ - HCO3 - Cl-) est élevé (29,9 mmol/L). Il est probablement lié à la présence dans le sang de métabolites acides de l’EG.

QUESTION N°3 : Quel dosage sanguin doit-on pratiquer pour confirmer l’ingestion d’antigel ?
Par quelle méthode ?

RÉPONSE N°3 :
Le dosage sanguin de l’éthylène-glycol par chromatographie en phase gazeuse permettra
de confirmer l’intoxication de façon certaine.

QUESTION N°4 : Une calcémie est également demandée. Pourquoi ?

RÉPONSE N°4 :
Le dosage de la calcémie est important à faire en raison du risque d’hypocalcémie par
formation d’oxalate de calcium.

QUESTION N°5 : Quel traitement est recommandé dans ce type d’intoxication ?

RÉPONSE N°5 :
L’EG est assez rapidement absorbé par voie digestive : les techniques de décontamination digestive n’ont pas d’intérêt (délai trop long pour le lavage gastrique, inefficacité du charbon activé).
L’acidose doit être corrigée par administration IV de bicarbonate de sodium et l’hypocalcémie, si elle existe, doit être corrigée par administration IV de gluconate ou chlorure de calcium.
Le métabolisme de l’EG doit être limité par administration d’un inhibiteur compétitif de l’alcool déshydrogénase, le 4-méthylpyrazole (fomépizole). En remplacement du 4- méthylpyrazole, l’administration d’éthanol est possible, malgré le risque d’aggravation du syndrome ébrieux.
Dans les formes sévères, l’hémodialyse est recommandée pour éliminer les métabolites toxiques et traiter l’acidose.
D’éventuelles convulsions seront traitées par administration IV de diazépam ou clonazépam.


Mis en ligne le 28 octobre 2013

Sources :
Documents antérieurs à 2009 : fichiers circulants entre les étudiants en pharmacie. Source exacte de la correction inconnue (présumée émanant du CNCI).
Documents à partir de 2009 inclus : site web du CNCI.
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