Introduction

Voici donc la 7ème édition de cet ouvrage-référence en termes d’aide au diagnostic et au traitement, utilisable en consultation.
Je ne reviens pas (cf critique de la 6e édition) sur le nombre impressionnant d’items traités, sur la plupart des spécialités.

Caractéristiques physiques de l’ouvrage

L’éventail des items traités s’est encore étoffé, avec pour la partie papier l’avantage du contenu, et l’inconvénient du contenant (pas pour la blouse ni la sacoche de visite, l’épaisseur et le poids ne sont plus compatibles depuis longtemps, en revanche parfait sous la main, sur le bureau).
Je découvre, comme nouveauté associée à cette édition, l’intéressante application smartphone qui vient bien sûr contrer les arguments ci-dessus avec efficacité (cf cette critique à venir de ma part sur Android, mais Clémence Vuillemenot a déjà eu l’occasion d’utiliser et de critiquer la version Iphone). L’encombrement, un inconvénient qui devient donc relatif dans les situations de mobilité, puisqu’un code d’activation pour une telle application est inclus si vous achetez l’ouvrage papier.

Qualité du contenu rédactionnel

Dans chaque item, on retrouve le même plan que dans la 6e édition, toujours aussi efficace. La présentation en 2 colonnes par page est parfois un peu lourde, lorsque des listings sont nécessaires. Heureusement, des tableaux de synthèse suivent généralement pour les diagnostics les plus fréquents de la catégorie.

La plupart des items contient ce que l’on peut en attendre, avec l’inconvénient de la non-actualisation d’un certain nombre d’items. C’est le cas de l’infectiologie, puisque les recommandations varient au fur et à mesure des résistances bactériennes (ex : l’amoxicilline est actuellement recommandée en 1ère intention hors allergie hors origine dentaire pour les sinusites maxillaires aiguës de l’adulte, suivant des recommandations SPILF-SFP-GPIP 2011. C’est pourtant le contraire qui est inscrit à la page 1407, item rhinorrhée purulente, encadré de synthèse concernant le traitement des sinusites aiguës de l’adulte).
Impossible de tout actualiser bien entendu en moins d’un an : en effet 10 mois seulement séparent la 6e édition de cette 7e. Un certain nombre d’items sont d’ailleurs inchangés par rapport à l’édition précédente (actualisation sans objet).
La conclusion que j’en tire : pour cette partie thérapeutique de l’infectiologie aux recommandations fluctuantes dans le temps, mieux vaut utiliser des outils très régulièrement mis à jour, comme le fameux Antibioclic.com.
Idem pour la partie thérapeutique, j’en avais déjà tiré cette conclusion lors de la critique del’édition précédente et je rejoins en cela la critique de Clémence : cet ouvrage oriente la partie thérapeutique mais n’a pas vocation à se substituer à un dictionnaire thérapeutique de type Vidal ou BCB, ce que m’avait d’ailleurs confirmé le Dr Berrebi dans son droit de réponse..

Qualité du contenu illustratif

Les illustrations concernent surtout certaines pathologie de la partie dermatologie... il aurait été intéressant d’avoir quelques illustrations des éruptions infantiles, fréquentes dans l’exercice de médecine générale.

Comparaison à la concurrence

Mon ouvrage de comparaison est "Médecine interne - checklists de médecine" aux éditions Maloine. En effet, les autres guides thérapeutiques que j’ai pu utiliser quand j’étais interne ne me semblaient pas aussi opérants.
Par rapport à cet autre ouvrage, donc, "Diagnostics et thérapeutique" me paraît plus complet, avec un nombre de spécialités et d’items traités supérieurs. La chance que l’item traité soit présent lorsque vous en aurez besoin est donc supérieure.
En termes de lisibilité en revanche, on pourra peut-être regretter le choix de rédaction sur 4 colonnes sur certains chapitres qui limitent la lisibilité lorsque la typologie ne met pas en évidence les éléments importants. En tant qu’utilisateur de cet ouvrage, je suis parfois freiné au recours rapide (exemple récent dans mon expérience : gammapathie polyclonale, page 792. J’aurais aimé que mon regard soit accroché par une mise en gras du symptôme-titre, ou de la pathologie associée, pour une lecture rapide (peu de temps en consultation...).
Concernant le prix, je rejoins la critique de Clémence : ça commence à faire cher, avec 10€ le surcoût de la mise à jour et l’application par rapport à l’édition précédente. Frais de formation/documentation déductible dans la comptabilité en libéral, certes, mais ça freinera plus d’un étudiant pour la préparation des ECN !
Cela dit, à l’avenir, nous pourrons peut-être comparer avec un autre ouvrage du même type qui aura la même offre : ce n’est pas le cas aujourd’hui, à ma connaissance.

Conclusion

Pour les externes, vous trouverez là une version synthétique parfaite pour la révision-flash des items d’ECN, notamment ceux pour lesquels votre ouvrage de référence est inbuvable, par exemple ! Mais vous paierez cet outil nécessairement complémentaire au prix fort...

Pour les internes, comme pour les médecins "post universitaires", n’imaginez pas que vous explorerez tous les jours une nouvelle rubrique, et que vous en aurez fait le tour au bout de quelques mois : cet outil est purement pratique, donc s’adaptera ponctuellement à vos lacunes, à vos points faibles, et c’est là qu’il remplira parfaitement son rôle en consultation/visite de service, ou bien avant une consultation de synthèse après première salve d’examens complémentaires.

En conclusion, je maintiens donc mon appréciation de la dernière édition : un outil complet, pragmatique et pratique. Avec la nouveauté de l’application numérique associée, nous verrons bientôt si cette édition devient effectivement complètement un outil de terrain, comme le suggère l’éditeur !