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Devenir générique, ça se mérite

Une campagne publique d’information sur les génériques, portée par le message "Devenir générique, ça se mérite", a été lancée mardi pour trois ans afin de combler le déficit de confiance des patients et des professionnels de santé dans ces médicaments et de générer davantage d’économies sur les dépenses d’assurance maladie.

"Les génériques, on en parle beaucoup, on en connaît tous l’importance dans nos vies quotidiennes, nous sommes nombreux à utiliser des médicaments génériques. Et pourtant les médicaments génériques, s’ils sont devenus une habitude, ne sont pas encore totalement considérés comme des médicaments comme les autres, ce qui n’est pas juste", a déclaré la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine.

Un médicament comme un autre

Selon une enquête BVA réalisée pour la Cnamts, 78% des Français interrogés disent utiliser des génériques, contre 82% des médecins généralistes et 97% des pharmaciens. Ils s’en déclarent "satisfaits" en grande majorité (93% pour le grand public et chez les médecins, 99% chez les pharmaciens). Toutefois, le niveau de confiance est plutôt bas : le grand public accorde une note de confiance de 6,8/10 aux génériques (+0,1 point versus 2012). Les médecins sont encore plus pessimistes, avec 6,6/10 (+1,1), face à des pharmaciens bien plus confiants, avec 8,7/10 (+0,6).

"Avec cette campagne, je souhaite que chaque Français, chaque professionnel de santé, chaque patient puisse considérer le générique comme un médicament à part entière, un médicament tout court en réalité", a souligné Marisol Touraine.

Pour elle, le générique est à la fois une question de santé et un enjeu économique. "Le générique est un pilier essentiel de la politique engagée pour garantir la pérennité et la modernisation de notre système de santé", avec 7 milliards d’euros d’économies générées en cinq ans et réinvesties notamment "pour améliorer l’accès aux traitements les plus innovants", a expliqué la ministre.

Dans un communiqué, l’association des génériqueurs, le Gemme (Générique même médicament), a salué le lancement d’une campagne "qui était devenue indispensable pour renforcer l’adhésion des patients et des professionnels de santé au médicament générique".

"Nous nous félicitons du lancement de cette campagne dynamique qui vise à renforcer la confiance de l’ensemble des acteurs et qui redonne ses ’lettres de noblesse’ au médicament générique ; elle ne lèvera pas tous les freins mais elle devrait y contribuer", a-t-elle ajouté.

En retard sur nos voisins européens

Le site public www.medicaments.gouv.fr a par ailleurs été mis à jour avec des informations sur les génériques et la création d’un espace d’information et d’échanges permettant aux internautes d’interroger des experts (jusqu’au 22 novembre).

La campagne d’information est l’une des mesures clés du Plan national d’action de promotion des génériques, qui doit permettre de réaliser 350 millions d’euros d’économies sur la période 2015-17

Le plan part du constat que la pénétration des génériques en France est inférieure aux niveaux constatés dans les autres grands marchés européens. Les génériques représentaient ainsi environ 30% des volumes consommés en 2014 dans l’Hexagone, contre 50% à 60% au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Pays-Bas.

"La France a commencé a rattrapé son retard grâce à l’engagement des médecins et des pharmaciens", a toutefois estimé le directeur général de la Cnamts, Nicolas Revel, également présent lors de la conférence de presse.

"Nous sommes en progrès mais nous restons derrière nos principaux voisins européens. Et la raison de ce retard relatif par rapport à d’autres pays est simple : il y a encore en France trop de nos concitoyens, trop de professionnels de santé aussi, qui continuent de s’interroger sur les génériques", a considéré Marisol Touraine.

Selon elle, "nous ne parviendrons pas d’emblée au même niveau que nos voisins". Mais plusieurs mesures engagées depuis 2012, notamment la relance du dispositif "tiers payant contre générique" à l’officine ou le lancement du plan de promotion triennal, ont permis de progresser sur la prescription dans le répertoire et la substitution au comptoir.

Nouvel objectif de prescription dans le répertoire

Le taux de prescription est passé de 36% en 2011 à 40% en 2015 et 44,2% en 2016%, atteignant quasiment l’objectif de 45% fixé par le plan de promotion triennal. Un nouvel objectif a été fixé pour le plan, à 50%, a annoncé la ministre, qui mise sur la campagne d’information et sur l’accélération de la délivrance des autorisations de mise sur le marché (AMM).

Quelque 5.000 génériques sont disponibles actuellement, pour 120 groupes génériques créés au sein du répertoire en 2015 et 2016.

Sur la substitution, le taux est passé de 71,7% en 2012 à 83,2% aujourd’hui et a tendance à stagner depuis plusieurs années. L’objectif est fixé à 86% pour 2017. Pour relancer la dynamique, les pouvoirs publics parient notamment sur l’expiration des brevets de médicaments pesant très lourd dans les dépenses, parmi lesquels l’hypocholestérolémiant Crestor* (rosuvastatine, AstraZeneca).

Le président du Collège de médecine générale (CMG) a souligné l’importance de la prescription en dénomination commune internationale (DCI), obligatoire depuis le 1er janvier 2015, pour le développement du générique.

Le Pr Pierre-Louis Druais, qui a participé à la conception de la campagne, a notamment appelé à viser l’hôpital, "où on prescrit encore beaucoup en princeps".

Il a aussi indiqué que l’objectif était que le nombre de mention "non substituable" (qui empêche la substitution au comptoir lorsqu’elle est apposée sur l’ordonnance par le médecin) soit proche de zéro, car cela suscite un "doute" chez les patients.

Source : redaction@apmnews.com

  • Anne Marie DE RUBIANA
  • Rédactrice en chef de Remede.org
  • amderubiana@remede.org
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