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Conflits d’intérêts : les étudiants ne sont pas dupes

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Le tabou de la collusion entre industrie pharmaceutique et staff médical se lève peu à peu. Un palmarès de l’indépendance des facultés de de médecine françaises « Conflict-of-Interest Policies at French Medical Schools : Starting from the Bottom » peut être consulté sur PLOS ONE, revue de référence américaine. Seules 9 facultés sur 37 sont dans les clous face à l’influence des laboratoires pharmaceutiques.

Un petit goodie par-ci, un autre goodie par-là, des viennoiseries en salle de garde avec prospectus pour tel ou tel médicament, présentation d’une nouvelle appli, invitation à s’inscrire sur le site d’un congrès avec à la clé une invitation à New-York… Les exemples ne manquent pas de manifestations des visiteurs médicaux ou des réseaux sociaux pour capter l’attention des étudiants en médecine sur les produits pharmaceutiques.

En 2015, un collectif d’étudiants en cinquième et en sixième année de médecine, la Troupe du Rire, a élaboré un livret d’une trentaine de pages intitulé [« Pourquoi garder son indépendance face aux laboratoires pharmaceutiques ? »-
>http://www.prescrire.org/Docu/Archive/docus/PourquoiGarderSonIndependanceOctobre2015.pdf] . Leur livret a remporté un franc succès auprès des futurs médecins. Une initiative récompensée par la revue médicale Prescrire bien connue pour son indépendance éditoriale et financière.

Paul Scheffer, membre de ce fameux collectif pour la défense de l’esprit critique dans le cursus de médecine, milite pour une formation et une information indépendantes dans le domaine de la santé au cœur du Formindep. La publication du travail de son équipe dans une revue américaine prestigieuse devrait faire bouger les lignes pour inciter à «  travailler pour une plus grande implication des UFR de médecine et des CHU sur la thématique de l’indépendance de l’information médicale vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique  » souligne l’ANEMF qui publie des témoignages d’étudiants externes et internes relatant de tels faits de collusion dans leur pratique quotidienne.

Démarche : en s’inspirant du classement annuel des facultés américaines publié par l’Association américaine des étudiants en médecine," nous avons proposé un classement « gradué de A à F, à l’anglo-saxonne, ce classement utilisant des pictogrammes très simples est fondé sur des critères d’indépendance dont la validité est établie par la littérature scientifique » explique l’auteur de l’étude. «  La faculté de Lyon Est arrive en tête, avec un score de 5 points, sur un maximum possible de 26. Celle d’Angers arrive en deuxième position, avec 4 points. Suivent sept établissements ex aequo, avec chacun 1 point : Aix-Marseille, Lyon Sud, Paris Descartes, Paris Diderot, Rennes 1, Strasbourg et Toulouse Purpan.
Ainsi, notre étude montre que seules 9 facultés sur 37, en France, ont pris des initiatives pour se prémunir contre les conflits d’intérêts qui surgissent en cas de liens de l’établissement ou de ses enseignants avec l’industrie du médicament. Les 28 autres, n’ayant adopté à ce jour aucune mesure en ce sens, n’obtiennent aucun point.
 »

Pour l’heure, la transparence des liens entre industrie du médicament et professionnels de santé reste une promesse, même si l’OMS a publié un ouvrage Comprendre et répondre à la promotion pharmaceutique.

Le président de la Conférence des doyens, le professeur Jean-Luc Dubois-Randé ne manque pas de marteler que «  l’actualité nous rappelle que le temps des collusions entre le monde médical et l’industrie pharmaceutique n’est plus soutenable. Nul n’a sa liberté dès l’instant où il est juge et partie. L’expertise devient-elle difficile ? On est un très bon expert lorsqu’on est le professionnel de telle ou telle discipline, ou champ scientifique. Nul ne le conteste, mais il faut alors que la communauté soit informée de la façon la plus transparente des conflits d’intérêts .

Une seconde édition de ce classement est en cours, souhaitons que les responsables des UFR de médecine y participent cette fois massivement.

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  • Anne Marie DE RUBIANA
  • Rédactrice en chef de Remede.org
  • amderubiana@remede.org
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