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Chirurgie dentaire : pourquoi les réformes patinent

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Médecine bucco-dentaire boudée par les étudiants, fort stress pendant les études avec des évaluations trop quantitatives (quota cliniques), désaccords au sein de la profession sur la nature des réformes… Le cursus de chirurgie dentaire cherche un nouveau souffle. Ewen Le Drast, vice-président de l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), fait le point sur les attentes des étudiants.

-Où en sont les réformes des études de chirurgie dentaire ?
-  Une réforme est en cours depuis plus années mais elle n’est pas encore prête. Elle ne devait pas déboucher avant un ou deux ans. Pour l’instant, il y a toujours 3 spécialités : orthopédie dento-faciale (ODF), chirurgie orale et médecine bucco-dentaire (MBD). La réforme créerait une spécialité d’omnipratique, qui valoriserait la polyvalence du chirurgien-dentiste. Par ailleurs, il est question de créer 4 nouvelles spécialités : endodontie, pédodontie, parodontologie et réhabilitation oro-faciale complexe. L’un des objectifs de la réforme est de supprimer la spécialité de MBD, qui ne marche pas. En revanche, chirurgie orale et ODF seraient conservées. A terme il y aurait donc 6 spécialités en plus de l’omnipratique.

-Pourquoi la réforme prend-t-elle beaucoup de retard ?
-  Parce qu’il n’y a aucun accord au sein de la profession sur la pertinence de créer ces nouveaux DES. La maquette décrite ci-dessus est celle proposée par la conférence des doyens. Mais elle fait encore énormément débat au sein de la profession. En tant que représentant des étudiants, nous ne sommes pas favorables à la création de nouvelles spécialités en dehors de la pédodontie. Le problème des spécialités est qu’elles entraînent un exercice exclusif. Qui dit exercice exclusif implique de faire énormément d’actes qui restent à la charge du patient. Par exemple, en endodontie, dévitaliser une molaire coûte une centaine d’euros actuellement chez un chirurgien-dentiste ; le faire chez un spécialiste coûte 800€ ! Ces spécialisations et disparités de tarifs existent déjà aujourd’hui, mais nous nous refusons à les officialiser. L’autre problème de la spécialisation est démographique : ces spécialistes doivent s’installer en zone urbaine très dense car il leur faut un pool de patients important. Pour nous, ce schéma n’est pas pertinent à l’heure actuelle.

-  Quelle réforme souhaitez-vous ?

-  Aujourd’hui, l’essentiel est de clarifier le parcours de soins en odontologie, qui n’est pas clair pour le patient. Nous sommes favorables à une autre solution : la reconnaissance de compétences particulières, une proposition portée par l’Ordre. Il s’agirait de reconnaître des compétences particulières à un omnipraticien classique, parce qu’il sait traiter des cas complexes et qu’il a un plateau technique adapté. Ce praticien n’aurait pas d’obligation à exercer de façon exclusive ces compétences particulières. Du coup, cet exercice mixte pourrait s’effectuer dans des zones géographiques plus étendues, y compris en milieu rural, ce qui améliorerait le maillage territorial.

-Quel type d’exercice souhaitent les jeunes diplômés en chirurgie dentaire ?
-  Les étudiants ne veulent plus d’un exercice individuel. Nous voulons travailler à plusieurs, dans des cabinets de groupe. Cela permet de s’appuyer sur ses confrères en cas de difficultés, de mutualiser les investissements, sachant que nos plateaux techniques coûtent de plus en plus cher. Par ailleurs, le salariat (en cabinet dentaire ou en centre mutualiste) est de plus en plus plébiscité par les jeunes, notamment en début d’activité, pour se concentrer sur sa carrière et ne pas avoir à gérer tout l’administratif. Il faudrait que des postes de salariat soient proposés aussi en zones sous-dotées, ce qui n’est pas le cas actuellement.

-Combien d’étudiants en chirurgie dentaire ont été formés ces dernières années ? Est-ce suffisant pour répondre aux besoins démographiques ?
-  On manque malheureusement de données pour pouvoir répondre à cette question précisément. La France est dans la moyenne des pays de l’OCDE, avec 66 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants. Globalement, nous avons aujourd’hui 90% d’omnipraticiens et 10% de spécialistes. La profession compte 1 à 2% d’hospitalo-universitaires, ce qui est très peu par rapport aux médecins par exemple. L’ODF est en général le premier choix des étudiants, la chirurgie orale arrive juste après. La MBD est choisie en dernier et cette année, 8 places de MBD n’ont pas été pourvues. Au bout de la formation de MBD, ils sont très peu à s’installer en tant que spécialistes. Actuellement en France il n’y a que 72 praticiens reconnus comme spécialistes de MBD.

-Quel est le problème avec la MBD ?
-  Les objectifs de cette filière sont très flous et les étudiants ne savent pas à quoi ça correspond, pas plus que les patients. Résultat : il y a un vrai problème d’attractivité sur cette spécialité. Le fait que la MBD concerne la prise en charge de patients à risque et de pathologies lourdes est sans doute un frein car il est plus facile de traiter ce type de patients à l’hôpital que seul en cabinet libéral.

-Votre enquête sur le bien-être des étudiants montre que les ¾ d’entre eux sont très stressés et que les quotas cliniques impactent beaucoup leur moral. Comment l’expliquer ?
-  Nous savions que de nombreux étudiants étaient en souffrance mais nous avons été surpris par l’ampleur des résultats. Les étudiants ont un seul stage, dans le même service, de la 4ème à la 6ème année. Pour valider chaque année, ils doivent effectuer un certain quota d’actes, dans chaque matière. Par exemple : 30 évictions carieuses, 30 avulsions, 5 dévitalisations. Ces quotas sont purement quantitatifs et pas qualitatifs. Ils induisent une course aux patients et énormément de stress. Ce système peut entraîner des coups bas entre étudiants pour se piquer des patients… Je suis en 4ème année et je cherche désespérément un patient qui a besoin d’une couronne pour valider mon année. Quand on aborde ce problème avec nos enseignants, ils nous répondent que pour être bien formés, il faut bien qu’on fasse un minimum d’actes. Cette réponse ne nous convient pas. Nous voulons être évalués sur nos compétences !

L’internat en odontologie

Le troisième cycle long des études en science odontologique est accessible par un examen classant passé à la fin du second semestre de la DFASO2 (5ème année) ou à la fin du second semestre de TCEO1 (6ème année).
Il n’est possible de se présenter à ce concours que 2 fois maximum.
Il s’échelonne sur 3 ou 4 ans suivant la filière choisie et est sanctionné par une soutenance de thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en Chirurgie dentaire donnant le titre de spécialiste et ancien interne des hôpitaux.

Les trois spécialités possibles en odontologie sont :
-  l’orthopédie dento-faciale (orthodontie ou ODF) : spécialité permettant de corriger les dysharmonies dento-maxillo-faciales, les problèmes de positionnement dento-maxillaires et les problèmes d’occlusion. Il est composé de cours théorique organisés en séminaires nationaux, et de 6 semestres (3ans) de stages cliniques.
-  la chirurgie orale : spécialité permettant de pratiquer des actes de chirurgie orale et maxillo-faciale plus lourds. Cet internat est commun à la filière dentaire et médecine, il y a donc une remise à niveau en dentaire pour les étudiants issus de médecine et une remise à niveau en médecine pour les étudiants issus de l’odontologie. Il se compose de 8 semestres (4 ans) de stages cliniques dont 3 au moins doivent s’effectuer en service de maxillo-faciale, 3 en odontologie et les 2 derniers au choix du candidat.
-  la médecine bucco-dentaire (ou MBD) : spécialité permettant la prise en charge des patients à risque, porteurs d’une ou plusieurs pathologie(s) lourde(s). Il est composé de cours théoriques organisés en séminaires nationaux, et de 6 semestres (3 ans) de stages cliniques.

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  • Sophie Cousin
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