Comment s’est passée ta scolarité ?
En ce qui concerne mon parcours, j’ai eu un bac scientifique avec mention très bien. J’ai été un bon élève. J’ai ensuite eu ma Paces en primant. J’ai bien vécu mes études de médecine, mais j’ai régulièrement travaillé pour ne pas avoir de lacunes. Mais j’ai quand même profité de mes années après le concours.
J’ai aussi passé le concours de l’école de l’Inserm, j’ai fait un master 1 puis un master 2 en troisième année. C’était un master 2 en immunologie, c’était un sujet qui m’a intéressé très tôt, et c’est finalement une discipline très transversale.
Pendant ton cursus tu étais plutôt bachotage ou stage ?
J’ai essayé de trouver un équilibre pour le choix de mes stages, entre ceux qui sont prenants et ceux qui le sont moins. Je me suis beaucoup investi en stage en quatrième et cinquième année. En sixième année, j’ai pris des stages plus tranquilles, mais malgré tout dans des services qui m’intéressaient comme le service d’ophtalmologie, d’ORL et réanimation. Il y a des stages où l’externe perd un peu son temps à faire du secrétariat, mais je suis heureux d’y avoir globalement échappé. J’ai eu la chance d’apprendre beaucoup en stage.
Quel a été ton stage préféré ?
Il y a beaucoup de stage que j’ai aimés. S’il en est que je retiendrai, c’est un service de gériatrie spécialité en cardiologie. Mais j’ai aussi beaucoup aimé la dermatologie, la réa chirurgicale, l’ophtalmo, et la néphro. Ce qui fait un bon stage selon moi c’est l’encadrement, s’ils veulent nous impliquer par exemple ou la place laissée à l’enseignement.
Comment as-tu vécu les ECNi ?
Sans aucune vanité, dans les jours avant les ECN j’étais assez détendu, et même à la limite trop détendu ; pas par arrogance, mais parce que j’avais conscience que nous étions tous dans le même bateau. Pendant les épreuves, le soir surtout, avec le stress j’étais très angoissé, d’autant plus que je trouvais les épreuves difficiles.
Que penses-tu de la réforme à venir et de la suppression des ECNi tels que nous les connaissons ?
Dans cette réforme, j’y vois deux choses. Tout d’abord pour moi le concours c’est sans doute le pire des systèmes. Mais c’est sans doute aussi le plus équitable. Devant nos tablettes nous sommes tous égaux. Mais la dimension psychologie est cruelle. La suppression des ECN diminuera forcément l’égalité, mais limiter la souffrance des étudiants est bénéfique. Je suis donc partagé.
Le système actuel n’est pas idéal. Pendant nos années d’externat nous sommes normalement là pour apprendre. Mais pour beaucoup ça devient des années de souffrances. Je trouve aussi dommage pour les personnes qui ont tout donné de ne pas être toujours récompensé le jour des résultats.
Comment s’est passée l’annonce des résultats ? Entourage, famille ? Collègues de promo ?
J’avais déjà fini premier lors des ECNi blancs du mois de mars. Je me suis dit que je ne pourrais pas refaire le même classement. Ça a donc été une excellente surprise, je ne m’y attendais pas. C’est ma sœur qui m’a annoncé la nouvelle, ça a été un très bon moment.
Quelle spé veux-tu faire ? Même si tu dois bien savoir que l’anesthésie-réa est la meilleure des spés ?
Franchement, j’ai adoré mes stages en anesthésie-réa, surtout le déchocage et j’ai beaucoup appris en réanimation chirurgicale. Les années d’externat sont tellement éprouvantes, que ça empêche l’introspection pour vraiment savoir ce qui nous plaît. J’ai plusieurs idées de spécialités en tête, mais avec deux mois de repos, mon choix peut encore changer. Aujourd’hui je ne suis pas décidé, et j’hésite entre trois spécialités : une spécialité chirurgicale, l’ophtalmo, la radiologie pour l’interventionnelle et la cardiologie.
Pourquoi pas une spécialité chirurgicale ?
Pour être honnête, j’aurais aimé être fait pour la chirurgie. Je pense tout simplement ne pas avoir la fibre. Ce n’est pas moi tout simplement. J’aurais aimé avoir le gout de l’orthopédie ou du viscéral, mais ce n’est pas dans quoi je m’épanouirai. J’ai cependant beaucoup de respect pour leur travail.
Une idée de la ville où tu souhaites devenir interne ?
Depuis le début de l’externat, je voulais rester à Lyon, mais je n’exclus pas aujourd’hui l’idée de partir à Marseille. J’ai le reste de l’été pour réfléchir.
Un conseil pour les futures sixièmes années ?
Il faut essayer pendant les épreuves de rester calme et garder son sang-froid. Pendant le cursus il y a toujours des moments de moins bien. Il faut rester sûr de ce qu’on sait faire. Mais dans tous les cas il ne faut rien lâcher.
En D2 et D3, je faisais beaucoup de sport, de fitness et de muscu. J’y allais 3, voire 4 fois par semaine. Après au niveau de ma vie sociale, j’ai continué d’avoir des amis en médecine et en dehors. En D4, j’ai relâché un peu le sport, mais j’ai maintenu mes relations sociales : tous les weekends je voyais des collègues de promo. Ça ne me paraissait pas du tout envisageable de rester enfermé pendant toute ma D4.
Comment abordes-tu la rentrée ?
Je sais très bien qu’en étant major je suis aujourd’hui un peu sur le devant de la scène. Mais à la rentrée je serai comme tous les autres un interne de premier semestre, et un peu perdu. Et je n’oublierai pas le soutien de ma famille, ma copine, mes amis de Lyon et d’ailleurs et à ma faculté Lyon Est. Je les remercie vivement, je penserai bien sûr à eux à la rentrée prochaine.
