Introduction

Ce livre de 234 pages est un recueil sur 5 ans au sein d’un groupe de mode Balint, de consultations de médecine générale ayant "bouleversé, tracassé" le médecin pendant ou après la consultation, dans toute leur "nudité" sans jugement de leurs pairs, mais au contraire avec une touchante empathie.

Analyse de l’ouvrage

Bien que n’étant pas un adepte des groupes Balint et du courant psychanalytique, c’est avec un grand intérêt que j’ai lu « ça va, docteur ? Quand les médecins sont sur la défensive » .
La première évidente, c’est qu’exerçant depuis 14 ans seul en cabinet libéral au rythme de 20 à 30 consultations par jour, je suis obligatoirement concerné (à moins d’être d’une psychorigidité à toute épreuve ce qui serait bien entendu nocif à l’exercice médical de toute façon) !
Deuxièmement, bien que s’agissant d’exposés de médecin anglais et donc d’un système de soins différents du nôtre (pas réellement de médecin référent, rémunération par capitation, seul médecin en ville etc..), nous nous y dirigeons à grands pas. Malheureusement au vu des commentaires des médecins dans cet ouvrage c’est loin d’être satisfaisant !
Au cours des exposés de consultations ayant posé problème sont abordés les différents types de comportements de défense comme l’évitement et également les facteurs prédisposant au malaise engendré par la consultation, comme le manque de temps.
Bien entendu sont également abordées d’éventuelles tentatives d’explications plus personnelles et d’orientation psychanalytique, mais, il me semble, quelquefois un peu hasardeuse. Ce dernier point n’a néanmoins pas forcément d’importance puisqu’il ne s’agissait pas du but de l’étude menée par ce groupe.
Plus intéressants sont les chapitres sur ce que peuvent faire les médecins et les conséquences sur l’éducation médicale.
J’ai par contre été particulièrement touché lors du dernier chapitre, par le vibrant hommage métaphorique de Tom Main sur l’importance de l’empathie et de l’écoute en médecine générale et de ce fait de la beauté de notre métier.

Conclusion

Bien que l’on puisse regretter l’absence de conseils ou stratégies plus concises (mais encore une fois ce n’était pas le but premier de l’ouvrage, dans ce cas de nombreux livres sont sur le marché) je conseille cependant cet ouvrage à tous mes futurs jeunes confrères généralistes afin à la fois, qu’ils prennent les devants pour ne pas tomber en burn-out et qu’ils soient attentifs à eux et à leurs patients et pas seulement à la maladie.