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Aurélie Mégnien, première interne à avoir choisi la médecine générale

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Aurélie est arrivée 28e aux ECNi 2019 et a fait le choix de la médecine générale. Un classement exceptionnel qui montre que la spécialité séduit d’année en année les meilleurs des étudiants en médecine. Aurélie a bien voulu répondre aux questions de remede.org et expliquer son choix pour la médecine générale.

« Le seul truc qui me bloquait finalement dans mon choix, c’était le regard des autres »

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

J’ai eu un bac scientifique avec mention très bien. Je suis ensuite allé en Paces, que j’ai réussie en primante. J’ai fait mes études de médecine à Créteil. J’ai un parcours classique, avec un master 1 obligatoire dans mon université.

Comment ce sont passées tes études en médecine ? Quel a été ton pire et meilleur souvenir ?

Mes études se sont très bien passées. Il y a, bien sûr, beaucoup de travail, mais comme ça me passionne, j’ai plutôt bien vécu mes études. J’ai naturellement ressenti beaucoup de pression, comme tout le monde.

Mon meilleur souvenir c’était probablement pendant mon année de D4. Je faisais l’entrée dans le service d’un patient, dans son compte-rendu des urgences, il était fait mention d’un infarctus dans ses antécédents, mais aucune trace d’antiagrégant plaquettaire dans ses ordonnances de l’hôpital. Il avait bien sûr vu plusieurs médecins et internes, mais cette prescription était tombée dans l’oubli. J’étais plutôt fière d’avoir remarqué ça, et le patient a pu avoir son traitement au lieu de rentrer chez lui sans. C’était gratifiant de repérer cette erreur, même en tant qu’externe, à notre petite échelle, on peut faire quelque chose d’utile pour le patient. Étant maintenant interne, je ne blâme absolument pas les médecins et internes, je me rends aujourd’hui compte de la quantité de travail, nous ne sommes pas infaillibles.

Mon pire souvenir était pendant une de mes gardes en réa. Nous étions allés donner un avis en USIC (Unité de soins intensifs cardiologique), pour un patient en décompensation cardiaque. Le chef lui a demandé s’il se voyait être admis en réa, se voir intubé, etc. L’homme a répondu que si c’était son heure il acceptait son sort. Nous avons donc dû appeler la famille pour ses derniers instants. C’était la première fois que j’assistais à une décision d’arrêt des soins chez un patient conscient. C’était une expérience très triste.

Comment as-tu vécu les ECNi ?

Disons que comme tout le monde, j’étais stressée. Je m’étais fixé un objectif assez élevé, je voulais vraiment réussir, mais j’avais hâte que ça termine. Je mettais un point d’honneur à réussir mes ECNi même si je voulais faire médecine générale. Certains peuvent se dire qu’il n’y a pas besoin d’avoir un bon classement pour avoir cette spécialité. Mais je voulais montrer aux autres que je prenais Med gé par choix. L’autre point est que le choix des stages est aussi influencé par notre classement aux ECN.

Quand as-tu fait le choix de la spécialité médecine générale ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?

Vers fin de D3. Au début de mes études de médecine, toutes les spécialités m’intéressaient, choisir une spécialité d’organe signifiait oublier toutes les autres. Initialement, je voulais, comme beaucoup, faire une spé pour rentrer dans le moule, une spé « bien vue ». Mais avec les stages, je n’arrivais pas à choisir, je savais juste que je ne voulais pas une spécialité d’organe. En D2, j’ai fait un stage en médecine générale, et avec le recul, j’ai fait le point sur les spécialités qui me plaisaient. J’ai hésité avec la médecine interne et la réanimation, mais c’est le côté hospitalier exclusif de ces spécialités qui m’a repoussée. La Med gé est transversale, polyvalente. Finalement, il y a que des points positifs, le seul truc qui me bloquait dans mon choix, c’était le regard des autres.

Quand j’ai commencé comme externe aux urgences, je regrettais de ne pas avoir de suivi, on ne sait pas si la prise en charge a été bonne, on voit les patients à la chaine comme des numéros. Pendant mon stage en cabinet, je me souviens d’un médecin qui suivait une femme depuis qu’elle était toute petite, et il la suivait ensuite pour sa grossesse, j’ai trouvé ça beau. De plus j’aime la diversité des modes d’exercice, je peux agir sur le mode de vie des patients à travers le sport, le dépistage. J’apprécie de ne pas être dans le curatif pur. La médecine générale n’a pas encore le prestige d’autre spécialité, mais en étant la première à choisir MG je peux être fière de moi.

Quelles ont été les réactions de ton entourage devant ton classement et ton choix de spécialité ?

Tout le monde était heureux à l’annonce de mon classement. Mais mon amie qui était avec moi à l’annonce des résultats m’a tout même demandé si je voulais toujours faire Med gé avec un aussi bon classement. J’étais moi-même surprise, je ne m’attendais pas à faire aussi bien.

Les quelques remarques autour de moi ont tout de même réussi à me faire douter. En post-ECN, je suis allé voir des médecins de plusieurs spés, dont des médecins généralistes et ça m’a confirmé dans mon choix. En ce qui concerne ma famille, ils ont totalement adhéré à mon choix quand je leur en expliquais les raisons.

Les personnes moins proches, qui ne sont parfois pas du monde médical, ont-elles aussi tendance à dénigrer la médecine générale. Mais les mentalités commencent à changer. Malheureusement, on entend encore trop souvent des étudiants dire que même s’ils ont la dernière spécialité autre que médecine générale, ils prendront le poste.

Pourquoi choisir la médecine générale en 2019 ?

Le mode d’exercice a radicalement changé. La majorité exerce aujourd’hui en maison de santé. Le médecin généraliste n’est plus ce médecin qui exerce seul dans son coin, on peut faire des staffs multidisciplinaires, avoir sur place un kiné, une infirmière, etc. L’autre point, qui m’intéresse particulièrement, c’est qu’on peut pratiquer l’échographie ou encore se spécialiser. La médecine du sport m’intéresse aussi beaucoup.

Comment se sont passés tes premiers stages en tant qu’interne ?

Je suis aux urgences adultes. La plus grande différence avec l’externat c’est qu’aujourd’hui on connaît mon prénom. Plus sérieusement, ça se passe très bien, nous sommes bien seniorisés, et le service est habitué à avoir des premiers semestres, c’est rassurant. Aujourd’hui je suis très heureuse de ce que je fais. Mais le changement est un peu brutal : en tant qu’externe on se concentre sur la clinique, aujourd’hui je fais les prescriptions, je surveille les résultats de mes examens, je m’occupe du transfert des patients. Parfois, en garde, je passe 2 à 3 heures dans la nuit pour faire autre chose que de la clinique. Le principal défi quand on devient interne c’est d’être multitâches.

Un conseil pour les futurs internes pour choisir leur spé ?

Si je devais donner un conseil, c’est de choisir une spécialité en fonction de ce qu’ils souhaitent vraiment et de ne pas prêter attention au regard des autres. Il faut faire son choix en fonction de ses envies, de ses aspirations et de son choix de vie.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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