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Au cœur de la pharmacie centrale du CHU de Nantes

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A la différence du pharmacien d’officine, le pharmacien hospitalier travaille au sein de l’hôpital ou d’un établissement de santé et/ou médico-social public ou privé. Reportage à la pharmacie centrale du CHU de Nantes.

Des cartons, des rayonnages et des palettes à perte de vue. « Mon environnement professionnel ressemble plus à Ikéa qu’à une pharmacie d’officine », s’amuse le Dr Olivier Sellal, qui dirige la pharmacie centrale du CHU de Nantes, localisée sur le site de l’Hôpital Saint-Jacques, à Nantes. Le plateau de 2400 m2 abrite la plupart des médicaments utilisés au CHU de Nantes et 5% des dispositifs médicaux (DM), beaucoup plus volumineux. La pharmacie centrale stocke 85% des médicaments utilisés sur les 20 sites du CHU de Nantes (les 15% restants, hors-stock, étant commandés ponctuellement aux fournisseurs au fil des besoins).

Plus de 2200 références sur un plateau de 2400m2
En moyenne, 2000 références de médicaments sont stockées à St-Jacques en permanence. Le plus cher ? Un traitement anticancéreux de dernière génération : 19 000€ la dose. Et parmi les dispositifs médicaux, c’est le cœur artificiel. Prix unitaire : 95 000€ (non stocké). Les produits de santé constituent le deuxième poste de dépense des CHU actuellement, à hauteur de 20% en moyenne, loin derrière les dépenses de personnel. Qui travaille ici ? Une équipe de 40 personnes, dont une dizaine de personnels médicaux (PH en pharmacie, assistants, internes, etc.) et une trentaine de personnels non médicaux (cadre de santé, cadre administratifs, magasiniers, agents administratifs, etc.). Chaque matin, le balai de semi-remorques des fournisseurs défile pour livrer la pharmacie centrale sur un quai logistique de 1500 m2. Depuis quelques mois, trois robots de très grande dimension sont en fonctionnement. Ils scannent les produits puis les stockent dans les rayonnages, avec leur code CIP / GS1, numéro de lot et date de péremption. Les boîtes seront ensuite prélevées au fur et à mesure, en fonction des demandes passées par les services hospitaliers. Les avantages sont multiples : moins de manutention pour les personnels, une optimisation de la zone de stockage, une protection des médicaments, un gain de temps, une traçabilité augmentée, un risque d’erreur limité. Une fois les caisses de produits chargées, des camionnettes assurent tout au long de la journée les livraisons aux services de soins.

Des flux plus rapides, sur fond de ruptures d’approvisionnement
Le développement des hospitalisations en ambulatoire s’accompagne d’une augmentation du rythme d’approvisionnement. De mensuel et/ou hebdomadaire, l’approvisionnement des services est devenu hebdomadaire et/ou quotidien. Il faut même livrer deux fois par jour les services de réanimation et les plateformes de blocs opératoires. D’ici huit ans, le transfert du CHU est programmé sur l’île de Nantes mais le plateau logistique restera à St-Jacques. « Les services devront être livrés tous les jours. Mais pour nous, le transfert devrait faciliter les choses car actuellement, nous sommes loin de l’hôpital Laennec qui nécessite des livraisons rapprochées dans des services sensibles (chirurgie cardiaque, neuro-chirurgie, cardiologie, pneumologie, réanimations) », indique le Dr Sellal. Comme les pharmacies d’officines, les pharmacies hospitalières n’échappent pas aux ruptures d’approvisionnement. Depuis plusieurs années, entre 30 et 50 produits de santé manquent régulièrement à l’appel (anticancéreux, antibiotiques, etc.). « Au sein de l’équipe, l’un de mes collègues pharmaciens passe l’essentiel de son temps à relancer les fournisseurs pour essayer d’obtenir certains produits », explique Olivier Sellal. Initialement présentées comme temporaires, il y a une dizaine d’années, ces ruptures se pérennisent et tout le système de soins doit désormais composer avec cette nouvelle donne. Les facteurs sont multiples et intriqués, parmi lesquels la mondialisation du marché des médicaments et des produits de santé (certains pays comme les Etats-Unis et la Chine acceptant d’acheter des produits à un tarif bien supérieur à celui fixé en France, devenant clients prioritaires) ; mondialisation des sites de production ; pénurie de certaines matières premières, etc.

Les missions du pharmacien hospitalier
L’exercice en pharmacie à usage intérieur (PUI) est l’une des facettes du métier de pharmacien hospitalier. Selon le dernier recensement du conseil national de l’Ordre des pharmaciens (janvier 2018), il y a actuellement en France 4 328 pharmaciens hospitaliers exerçant en établissements publics et 2277 exerçant en établissements privés.
Voici leurs principales missions, tous secteurs d’activité confondus :
-  Gérer les achats, l’approvisionnement, la détention et la gestion des produits de santé
-  Dispenser ces produits de santé aux patients hospitalisés ou ambulatoires (préparation éventuelle des doses à administrer, délivrance, conseils de bon usage…)
-  Réaliser des préparations magistrales, hospitalières et officinales (médicaments à usage pédiatrique, anticancéreux, ou pour la recherche médicale)
-  Assurer la traçabilité de certains médicaments et dispositifs médicaux implantables
-  Assurer la sécurisation du circuit du médicament au travers d’actions axées sur la qualité et la sécurité des soins
-  Contrôler les matières premières, les préparations, l’eau pour hémodialyse, etc…
-  Gérer la stérilisation des dispositifs médicaux
-  Participer à la Commission du médicament, aux recherches biomédicales, aux actions de formation et d’enseignement des personnels pharmaceutiques et autres paramédicaux
-  Participer aux actions de pharmacovigilance

La formation
Pour devenir pharmacien hospitalier, après le premier et deuxième cycle de 4 ans, les étudiants en pharmacie doivent passer le concours de l’internat en 5ème année.
Depuis un décret du 9 mai 2017*, les conditions ont été précisées pour l’exercice des pharmaciens au sein des pharmacies à usage intérieur. Il faut en effet être titulaire de l’un des DES suivants :
-  DES de pharmacie hospitalière et des collectivités
-  DES de pharmacie industrielle et biomédicale
-  DES de pharmacie
Ce cursus sera complété par le concours de PH pour ceux qui souhaitent faire carrière à l’hôpital.
A noter : les internes en pharmacie peuvent remplacer non seulement un adjoint de PUI mais également un gérant.

Le salaire
Dans les établissements publics, selon la grille en vigueur pour les praticiens hospitaliers, la rémunération démarre autour de 2500€ net et évolue jusqu’à 7000€ environ. Pour ceux qui ont des missions d’enseignement, cela représente une rémunération complémentaire.
Dans le secteur privé, les pharmaciens hospitaliers sont en général rémunérés au-dessus du barème public. Il est courant qu’on leur propose des salaires de 15 à 30% supérieurs.

L’avis de l’expert
Dr Olivier Sellal, responsable de la pharmacie centrale au CHU de Nantes « Compétences de niche et pharmacie clinique »
« J’ai rencontré des pharmaciens universitaires passionnants à la faculté et au CHU de Poitiers, qui m’ont donné envie de m’orienter vers l’hospitalier. Par ailleurs, l’enseignement me plaît beaucoup : je donne aujourd’hui des cours sur les dispositifs médicaux à différents publics (élèves des écoles paramédicales, étudiants en pharmacie, pharmaciens hospitaliers et d’officine). Je conseille aux étudiants intéressés par la pharmacie hospitalière de s’hyper-spécialiser dans des compétences de niche (cancérologie, achats publics, stérilisation, hygiène hospitalière) et/ou de développer des compétences en pharmacie clinique. En effet, à l’avenir, les métiers de la pharmacie hospitalière seront de moins en moins tournés vers la logistique et de plus en plus vers la pharmacie clinique, tout particulièrement l’éducation thérapeutique. Choisir la pharmacie hospitalière pour ne pas être au contact des patients sera de moins en moins valable. Je souligne aussi que le temps de travail administratif affiché ne correspond pas au temps de travail réel. Un pharmacien hospitalier est sensé faire 44 heures hebdomadaires ; je travaille jusqu’à 75 heures par semaine ! Enfin ce diplôme donne aussi accès à des carrières dans le secteur privé qui, depuis une dizaine d’années, cherche à attirer des pharmaciens hospitaliers »

Pour en savoir plus :
*http://www.ordre.pharmacien.fr/Communications/Les-actualites/PUI-nouvelles-regles-d-exercice-et-de-remplacement
-  La fiche métier sur le site du CNOP : http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-pharmacien/Le-metier-du-pharmacien/Fiches-metiers/Hopital/Pharmacien-hospitalier

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