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Alizée Porto, 31 ans, chef de clinique à la Timone : la CTCV, une belle chirurgie

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Travailler dans l’urgence, réaliser de longues et minutieuses interventions au bloc, aimer le travail en équipe et à cheval entre trois spécialités (cœur, thorax, vaisseaux), maîtriser les multiples innovations technologiques (interventions vidéo et robot-assistées) : autant de caractéristiques de l’exercice de la chirurgie thoracique et cardio-vasculaire qui ont beaucoup séduit Alizée Porto, chef de clinique en chirurgie thoracique et cardio-vasculaire à l’Hôpital de la Timone à Marseille et présidente de l’Association des jeunes chirurgiens thoraciques et cardio-vasculaires (AJCTCV).

-Pourquoi avez-vous choisi cette spécialité ?
-  Depuis l’âge de 13-14 ans, je voulais faire de la chirurgie, je ne saurais pas dire pourquoi… personne dans ma famille ne faisait ce métier. Lors de mon externat, j’ai fait beaucoup de stages chirurgicaux. Ce travail manuel, avec beaucoup de temps passé au bloc opératoire me correspondait très bien. Je suis passé en chirurgie viscérale, orthopédique et cardiaque. La chirurgie cardiaque m’a beaucoup plu. C’est une belle chirurgie ! Une chirurgie vitale, pas de confort. J’aime travailler dans l’urgence, passer trois heures de suite très concentrée sur une intervention. Et l’équipe de la Timone a été très bienveillante avec moi. J’y ai beaucoup appris, dans une très bonne ambiance, ce qui atténue la forte pression au quotidien. D’autant qu’il y a beaucoup de gardes et astreintes à assurer…

-Vous n’avez pas eu peur de ce rythme ?
-  Non, je ne suis pas stressée ! C’est sûr que cette spécialité pourrait être compliquée à vivre pour quelqu’un de très stressé et angoissé. Il faut un certain détachement [comme dans de nombreuses autres spécialités] pour gérer les urgences vitales. Certains patients arrivent au bloc en arrêt cardiaque. Il faut savoir quoi faire, avancer, rester efficace. Cela s’apprend aussi au fur et à mesure des études.

-Comment s’est passé votre internat ?
-  J’ai passé les ECN en 2011 et 2012. En 2011, je n’étais pas bien classée du tout et je n’avais pas accès aux postes de chirurgie générale. En 2012, j’ai pu choisir chirurgie générale à Marseille. J’ai fait les stages suivants : deux semestres de chirurgie cardiaque adulte, un semestre de chirurgie cardiaque pédiatrique, un semestre de chirurgie thoracique, un semestre de chirurgie vasculaire, un stage en réanimation cardio-vasculaire, un stage en endo-vasculaire, un inter-CHU à Rennes et un autre semestre dans le service de chirurgie cardiaque adulte du Pr Collart, à l’hôpital de la Timone, où je suis maintenant chef de clinique. Je pense que l’ambiance de travail est très importante pendant l’internat, surtout quand on a un temps de travail élevé. A Marseille, il y a une forte activité. On enchaîne beaucoup de greffes pulmonaires et cardiaques. Mais le fait de bien discuter entre co-internes et de travailler main dans la main fait toute la différence.

-  Vous vous êtes beaucoup investie au niveau syndical aussi, racontez-nous.
-  Au départ, j’étais au bureau des internes de Marseille, où je m’occupais d’organiser les soirées. Puis j’ai été référente pour les internes de chirurgie et secrétaire générale puis trésorière. J’ai été au bureau de l’Isni ensuite pendant quatre ans. La dernière année, j’ai été en charge des droits des femmes et j’ai réalisé une enquête sur le sexisme dans les études médicales.

-La chirurgie est décrite comme l’une des spécialités les plus dures en la matière… Avez-vous souffert de sexisme pendant votre internat ?
-  En chirurgie, l’apprentissage en direct avec les seniors est central. Si les chirurgiens ont un comportement et des réflexions sexistes pendant les interventions, l’étudiant qui apprend les gestes de ce chirurgien va aussi apprendre son comportement et ses paroles. Il va s’identifier à lui. Le problème est moins aigu je pense dans les autres spécialités où l’on reproduit moins les gestes. Pour ma part, j’ai eu quelques remarques sexistes, comme tout le monde, mais au moment où on me les faisait, je n’avais pas conscience que c’était du sexisme…

-Qu’a changé la réforme du troisième cycle dans votre spécialité ?
-  Maintenant, les étudiants choisissent directement la CTCV alors qu’avant ils devaient valider d’abord le DES de chirurgie générale. Il y a seulement 25 étudiants qui accèdent à la spécialité chaque année, ce qui correspond aux besoins actuels sur le territoire. C’est une spécialité très spécifique, où il y a peu de terrains de stage. Il faut bien se renseigner avant, en passant dans les services et en posant des questions. La CTCV est un peu délaissée, elle a l’image d’une spécialité lourde, avec beaucoup de pression, où il faut laisser sa vie personnelle de côté pour pouvoir travailler. Je pense que c’est en train d’évoluer comme dans les autres spécialités chirurgicales.

-Est-il facile de trouver un poste et de s’installer dans votre spécialité ?
-  En chirurgie cardiaque, clairement non, on ne s’installe pas où on veut. C’est une spécialité qui ne s’exerce que dans les grands CHU et quelques centres spécialisés. Il faut donc accepter une assez forte mobilité : on peut être formé à Paris, faire son internat à Rouen et son assistanat à Toulouse. En chirurgie thoracique et vasculaire, il y a plus de possibilités dans les hôpitaux périphériques et dans le privé. Enfin, certains internes en CTCV peuvent s’orienter vers la chirurgie vasculaire lors de leurs stages et ils auront normalement la reconnaissance de l’Ordre des médecins. Dans le cadre de la réforme, notre spécialité doit retrouver une certaine polyvalence, pour permettre notamment un choix de postes plus large.

-Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ?
-  De beaucoup travailler ! (rires). Il faut qu’ils sachent que la spécialité se transforme très vite, en raison d’une forte innovation technologique. Une grande partie de la chirurgie thoracique est faite aujourd’hui par vidéo, voire robot-assistée. En chirurgie cardiaque, l’endovasculaire se développe beaucoup avec la mise en place de valves percutanées (TAVI). Les étudiants doivent apprendre la chirurgie classique et toutes ces nouvelles techniques. Ils doivent aussi savoir que la question suivante fait débat aujourd’hui entre spécialistes : qui doit être autorisé à poser les TAVI ? Actuellement, toutes les valves percutanées doivent être posées par un cardiologue en présence d’un chirurgien cardiaque ou d’un chirurgien vasculaire. On forme tous les internes de CTCV à cette technique et aux alternatives thérapeutiques. Je souhaite que l’on arrive à trouver un équilibre entre les différentes spécialités sur cette question, dans l’intérêt des patients.

-Que souhaitez-vous pour la suite ?
-  Déjà, finir ma formation ! Il me reste au moins deux ans pour être bien formée. Je suis Marseillaise, donc si je peux rester à Marseille, c’est mieux ! Je voudrais exercer en CHU ; si je peux rester dans mon service actuel à la Timone, cela me conviendrait tout à fait.

La maquette du DES de CTCV
Phase socle :
-  un stage en chirurgie thoracique et cardiovasculaire
-  un stage soit en chirurgie thoracique et cardiovasculaire, soit dans une autre spécialité chirurgicale
Phase d’approfondissement :
-  un stage en chirurgie thoracique et cardiovasculaire
-  un stage en chirurgie thoracique et cardiovasculaire adulte
-  un stage en chirurgie thoracique et cardiovasculaire avec une activité en chirurgie vasculaire
-  un stage en médecine cardiovasculaire, en médecine vasculaire, en pneumologie, en anesthésie-réanimation, en médecine intensive-réanimation, en chirurgie vasculaire ou en radiologie et imagerie médicale
-  deux stages libres
Phase de consolidation
Deux stages d’un an

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